Campagna,  furesta :

Campagne, forêt :

 

 « Batta a campagna. »  (v. ghjirandulera)

„Batte e furiane. »

Battre la campagne ; divaguer.

« Ad arburu chì ghjimba, mischinu à chì s’arrimba. »   (v. dibulezza)

Malheur à celui qui demande appui (aide) à plus faible que lui.

« Nè in via ùn piscià, nè in boscu ùn parlà. » (v. prudenza, mudestia)

Ne pisse pas dans la rue, ne parle pas dans le bois. (Fais toi tout petit)

«  Il piano ha occhi e il bosco orecchi. » (Talianu)

«  El callar y el hablar no caben en un lugar. » (Spagnolu)

 «  Pour vivre heureux vivons cachés. » (Français) 

«  Le bois a des oreilles et le champ a des yeux. » (Meurier, 1 568)

«  La sagesse et la prudence sont incompatibles avec le bavardage. » (Espagnol)

«  Tu te rends esclave de celui à qui tu dis ton secret. » (Espagnol)

«  Le secret le mieux gardé est celui qu’on garde pour soi. » (Chinois)

«  Ne parlez pas dans la rue : il y a des oreilles sous les pavés. » (Chinois)

«  Deux précautions valent mieux qu’une. » (Français)

« Casa à l’umbria (à l’invirsiu), pena è malatia. »  (v. saluta, casa)

Maison à l’ubac, douleurs et maladies.

Da ritena a primura maiori di i nosci anziani chì faciani monda attinzioni à u locu induva piantà a casa. Tantu ch’iddi pudivani fighjulavani a pusizioni chì li daghjia u massimu di soli d’inguernu.

Il est à noter la préoccupation majeure de nos anciens qui se souciaient beaucoup de l’emplacement de la maison. Tant que possible ils étaient attentifs à l’exposition qui leur permettait un bon ensoleillement en hiver.

«  Casa dove non batte il sole, entra il medico tutte l’ore. » (Talianu)

«  A ‘a casa cu’ ‘o sole nun trase duttore. » (Campania)

 «  Là où ne va pas le soleil, va le médecin. » (Tchèque)

« Duv’ellu entre u sole, ùn entre u duttore. »

Une maison bien exposée est gage de bonne santé.

 “Murti in piana è listincu in costa, guarda tù, patron, quant’iddu ti costa.”

Le myrte en plaine et le lentisque en côte reviennent très cher à faire extraire, tellement  ils sont profondément enracinés.

 « Chì hà bitu u fiumi pò bia u ghjargalu. »  (v. forza,vuluntà)

Qui a bu le fleuve peut boire le ruisseau.

« Quand on a avalé le bœuf il ne faut pas s’arrêter à la queue. » (Français)

«  Qui  peut le plus peut le moins. » (Français)

«  Qui a bu toute la mer en peut bien boire encore une gorgée. » (Italien)

Même prouesse mais dans la soumission :

«  Qui s’est abaissé devant une fourmi, n’a plus qu’à s’abaisser devant un lion. » (Henri Michaux)

« Celui qui a nagé dans la mer n’a pas peur du marigot. » (Africain)

« Cù l’acqua di e funtane è di i ruscelli si facenu gran fiumi è guadelli. »

Avec l’eau des fontaines et des ruisseaux, les rivières deviennent de grands fleuves.

« Centu guadelli facenu un fiume. »

Cent ruisseaux font un fleuve.

« Centu puchetti facini un assai. »  (v. ricchezza, forza)

Cent petits riens font beaucoup.

“ Dentro i grandi fiumi, corrono i ruscelli.” (Talianu)

“ I piccoli ruscelli fanno i grandi fiumi.” (Talianu)

«  Muchas candelillas hacen un cirio pascual. » (Spagnolu)

 «  Le village nourrit la ville. » (Bulgare)

«  D’un petit gland sourd naît un grand chêne. » (Baïf, 1 597)

«  De nombreuses petites chandelles font un cierge pascal. » (Espagnol)

«  C’est avec de l’eau qu’on fait des rivières, c’est avec du riz qu’on fait des armées. » (Cambodgien)

«  C’est avec des cents qu’on fait des piastres. » (Français)

«  Ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. » (Français)

«  Beaucoup de gouttes font un océan. » (Anglais)

«  Petite cause, grands effets. » (Français)

“U segnu porta u patronu.”

Brétaudage vaut possession.

Di a pratica tradiziunali di signà l’animali sfittenduli l’arrichji incù signi particulari ad ugni patronu.

De la traditionnelle pratique de marquage des animaux en leur coupant les oreilles avec des entailles reconnaissables par chaque propriétaire.

« Curatu com’è u granu à u soli. »

Être l’objet de tous les soins.

« U focu d’istatina brusgia a pampana è lascia a calcina. »

Le feu laisse laterre et la nature dans un état désatreux.

« Ci hè cursu u focu. »

Se dit d’un endroit désert, inculte, pauvre.

« Focu d’alzu focu falsu. »

Le feu avec du bois d’aulne est un feu de peu de valeur.

« L’alzu, o tuttu in l’acqua, o tuttu in u seccu. »

Pour mieux conserver l’aulne, il est conseillé soit de l’immerger dans l’eau, soit de le garder au sec.

“Focu di zirlu. »

«  Un feu de paille. » (Français)

« Una legna ùn face focu, duie ne facenu pocu, trè un fucarellu, quattru un focu bellu. »

Une bûche ne fait pas de feu, deux en font un peu, trois un petit feu, quatre un joli feu.

«  Un legno non fa fuoco, due ne fanno poco, tre lo fanno tale, che ognuno si può scaldare. » (Talianu)

 «  Il n’y a feu que de gros bois (fig : la vigueur de l’âge mûr). »  (Meurier, 1 568)

« Parola è pula, u ventu e spula. »  

Le vent emporte les mots et la poussière.

« I paroli si spignani ma micca u scrittu. » (v. prumessi, diciaredda, inutilità, incertezza)

Les paroles disparaissent mais pas les écrits.

«  La memoria si perde e la scrittura resta. » (Talianu)

 «  Les paroles s’en vont, les écrits restent. » (Français)

«  Ce qui est mauvais, écris-le sur de l’eau courante. » (Roumain)

«  Les paroles sont les femelles, les écrits les mâles. » (Breton)

«  Les paroles sont vides, le pinceau laisse des traces. » (Chinois)

«  Les paroles s’envolent, les écrits restent. » (Français)

«  L’encre la plus pâle vaut mieux que la meilleure mémoire. » (Chinois)

Semble être en contradiction avec le proverbe :

 «I boi si liani pà i corra, l’omini si liani pà a parola ». (v. boiu)

On lie les bœufs par les cornes et les hommes par la parole.

A parola data valia quant’è un attu signatu. Ùn vali a pena di signà un attu, un ingagnamentu quand’iddu hè fattu incù a parola. In u altru rigistru, l’azzioni anch’iddi lasciani più stampa chè i paroli, com’è a dicini i pruverbii :

 La « parole donnée » était l’équivalent d’un acte signé. Inutile de signer tel acte, tel engagement réciproque pris sur l’honneur.

Dans un registre différent, les actions aussi laissent plus de traces que les paroles, comme semblent l’indiquer les proverbes :

«  Les paroles s’envolent, les coups restent. » (Anglais)

«  Les actions parlent plus fort que les paroles. » (Américain)

« A lamaghja ùn pò dà uva. »  (v. impussibilità)

Le roncier ne peut donner du raisin.

«  Il pesco non può produrre pere. » (Talianu)

«  ‘A perzicara non po’ fara pira. » (Calabria)

«  Il pruno non fa melaranci. » (Talianu)

«  Il leccio non fa olive. » (Toscana)

«  Una rapa non può dar sangue. » (Talianu)

«  Les ronces ne portent pas de raisin. » (Arabe)

«  L’ormeau ne peut donner des poires. » (Espagnol)

«  Un saule ne peut donner du raisin. » (Bulgare)

«  Le chardon ne produira jamais de figues, la fourmi ne fera jamais de miel. » (Indien)

«  Tu ne peux pas obtenir du riz en broyant du son. » (Birman)

«  Une graine de sésame ne donne pas d’huile. » (Birman)

«  Les pins ne donnent pas des jujubes. » (Occitan)

«  Quand j’ai planté des rosiers, toujours j’ai moissonné des roses. » (A. Nervo)

«  De mauvais grain jamais de bon pain. » (Meurier, 1 568)

« Hè cum’è i lamaghjoni, s’appiccia induv’ellu passa. »  (v. ghjirandulera)

Comme les ronces il s’accroche à tout ce qui passe.

« E lamaghje sò apparentevule. »  (v.sumidda)

Les ronceraies s’apparentent volontiers.

Pò dassi par via chì a lamaghja hà tindenza à empia subitu u locu è à piddà pussessu.

Sans doute de la tendance des ronces à envahir rapidement un espace.

« Ugni tancu faci sepia. »  (v. facilità)

Chaque buisson d’épineux sert de clôture.

« Ogni palu faci sepa. »

Chaque pieu sert de clôture. (Tout est utile)

«  Ogni pruno fa siepe. » (Talianu)

« Fà u cardu vivu. » (v. inutilità)

Être à l’écart ; ne servir à rien.

 « A lezina ùn pò stà drint’à u saccu. »  (v. difficultà)

La lésine ne peut rester dans le sac.

« Ùn ci hè mansa senza pula. »

Il n’y a pas de tas de grain sans balle.

« Essa tuttu cori com’è u sambucu. »  (v. bravezza)

Être tout cœur comme le sureau.

« Hè passatu pà a machja brusgiata. »

Il est passé par le maquis brûlé.

«  Il l’a échappé belle. » (Français)

« Ne hè surtitu maccu cum’è una sorbula. »  (v. pena)

Il s’en est tiré meurtri  comme une sorbe.

 « L’arburi tortu, addirizzalu quand’ iddu hè ghjovanu. »  (v. prudenza, educazioni)

Redresse l’arbre tordu tant qu’il est jeune.

 «  Albero si raddrizza quando è piccolo. » (Talianu)

«  Finche la pianta è tenera bisogna drizzarla. » (Talianu)

«  S’arvure torta non adderectal plus. » (Sardegna)

„ L’alber va indrizèt da pcin.“ (Marche)

“ L’arbero s’ adderizza quanno è piccerillo.” (Campania)

 «  Il est plus facile de plier un jeune plant que de redresser un arbre. » (Français)

«  Il faut courber le rameau quand il est jeune. » (Anglais)

«  Si la branche veillit, tu ne pourras plus la courber. » (Oubykh, encore parlé en Turquie)

« U pinu tortu ùn si pò addrizzà. »  (v.impussibilità)

On ne peut redresser un pin tordu. 

« Ad arburi cadutu, acetta, acetta. »  ( v. dibulezza, morti)

A l’arbre abattu, pas de pitié.

«  Ad albero che cade, accetta accetta. » (Talianu)

« Oh ! Che tagliata si fa quando è rovinata la quercia. »  (Talianu)

«  Sopra l’albro caduto ognuno corre à far legna. » (Talianu)

«  Ad arburu chi ‘un frutta ‘ccetta e fuocu. » (Calabria)

“ Ad arvolo caruto, accetta accetta. » (Campania)

“ Quando l’albero è in terra, ognuno corre a farvi legna.” (Talianu)

«  Quanno la quercia sta per terra tutti ce facciu la legna. » (Umbria)

«  Ad àrvulu cadutu ognunu curri e fa ligna. » (Sicilia)

“ Del árbol caido todos hacen leña.” (Spagnolu)

 «  Quand l’arbre est tombé, tout le monde court aux branches. » (Français)

«  Quand l’arbre est déraciné, chacun vient à la ramée. » (Allemand)

«  Quand le bœuf tombe, les couteaux se rapprochent. » (Juif et Berbère)

«  Lorsque le taureau est à bout, les couteaux pleuvent sur lui. » (Arabe)

«  Quand le grand baobab est tombé, les cabris montent sur son tronc et gambadent. » (Africain) 

«  Lorsque l’arbre est tombé, les fourmis le prennent d’assaut. » (Géorgien)

«  Quand le loup est pris, tous les chiens lui lardent les fesses. » (Oudin, 1 640)

«  Quand l’arbre est tombé, chacun court aux branches. » (Espagnol)

«  Une fois le lion mort, il ne manque pas de braves pour lui arracher la crinière. » (Turc)

« Fà u colpu di a mela cotta. »  (v. scherzu)

Le coup de la pomme cuite. (Malice)

“ Fare (a q.uno) un tiro mancino.” (Talianu)

 «  Jouer le coup du père François. » Français)

«  Jouer un tour de cochon. » (Français)

 “Hà i ghjambi com’è tiruli.”

Il a les jambes comme des tiges d’asphodèles.

« Ci voli à pulà quandu ci hè u ventu. »

« Ci vole à spulà quand’ellu traghje. »

Il faut vanner lorsque le vent souffle.

« L’occasione ùn hà chè un cerlu. »

L’occasion tient à un cheveu.

« Ugnunu pula quandu ci hè ventu. »   (v. travaddu, furtuna, curaghju)

Chacun vanne quand il y a du vent.  (Profiter de l’occasion)

 «  Cuando pasan rábanos, comprarlos. » (Spagnolu)

 «  Cuando te dieren el anillo, pon el dedillo. » (Spagnolu)

«  Cuando te dieren la vaquilla, acude con la soguilla. » (Spagnolu)

«  Al hierro candente batirlo de repente.” (Spagnolu)

 «  Il faut battre le fer quand il est chaud. » (Français)

«  Il faut cuire le pain tant que le four est chaud. » (Persan) 

«  C’est pendant qu’il pleut qu’il faut remplir les jarres. » (Turc)

«  Fais provision d’eau pendant qu’il pleut. » (Birman)

«  Il faut façonner l’argile pendant qu’elle est molle. » (Africain)

«  Il faut tourner le moulin lorsque souffle le vent. » (Français)

«  Il faut saisir l’occasion quand elle se présente. » (Français)

«  Il faut saisir l’occasion aux cheveux. » (Français)

«  Il faut puiser tant que la corde est au puits. » (Français)

«  Quand on tient la poule il faut la plumer. » (Français)

«  Si le ciel vous jette une datte, ouvrez la bouche. » (Chinois)

«  Quand le vin est tiré, il faut le boire. » (Français)

«  Il ne faut pas laisser passer l’occasion. » (Espagnol)

« Il faut façonner l’argile pendant qu’elle est molle. » (Africain)

« A rimigna movi l’urina. »  (v. saluta)

Le chiendent expulse l’urine.

En règle générale, les soupes faites avec des herbes sauvages connues et reconnues sont excellentes pour la santé.

«  Brodo di verdura, medicina che dura. » (Talianu)

« Ghjè mi chjamu Tassu, fiddolu di u tassu, è durgu trè cent’anni tra verdu, siccu è passu. »

« Legnu di tassu, cent’anni verde è cent’anni passu. »

Je m’appelle If, enfant de l’if, je vis trois cent ans vert et sec.

 « Asgiu faci casgiu. »

Le temps fait le vieux fromage.

“Nè arà nè tribbiu.”

Ni labour ni pierre pour battre le blé dans l’aire de battage. (Ne pas vouloir entendre raison)

« Cunfonde mintrastu  è puleghju. »  (v. niscintria)

Confondre les espèces.

 « Passà da salice in sambucu. »  (v. ignuranza)

« Passà da a stalla à a stella. »

Passer de l’écurie à l’étoile (Du saule au sureau).

«  Passer du coq à l’âne. » (Français)

« Pari sempri un fullettu. » (v. pressa)

On dirait un feu follet.  (Il est toujours pressé)

«  Parecer una lanzadera. » (Spagnolu)

 «  Avoir la bougeotte. » (Français)

 « Quand’hè bon’annata di tarabucciulu (taravellu) annunzia una bona annata di castagni. »

Une bonne année d’asphodèles annonce une bonne année de châtaignes.

« Trimulà com’è una frasca (una vitta). »  (v. paura)

Trembler comme une feuille (une fine branche).

« Trimà cum’è una canna. »

Trembler comme un roseau.

« Trimà cum’è un latore. »

Trembler comme un porteur de contrainte (le recors qui accompagne l’huissier de justice).

«  Trembler comme une feuille morte. » (Français)

«  Jouer des castagnettes. » (Français).

« U liamu ùn hè un santu, fà miraculi pur tantu. »

Le fumier n’est pas un saint, il fait pourtant des miracles.

« Ind’ì mesi cù l’erre, marchja à u sole è ùn pusà in terra. »

Durant les mois en « r » marche au soleil et ne t’assied pas par terre.

« Ùn cunnosci più a filetta. »

Il ne reconnaît plus la fougère.

Allusioni fatta à quiddi chì vultavani dopu à longhi sughjorni for’ di l’isula. Aviani sminticatu d’essa attenti, tirendu u filettu chì ugnunu a sà, iddu tadda i mani. Fà neci d’avè sminticatu. Sminticà i so urigini. Listessu sensu pà i dui pruverbii chì suvetani. Listessi pà u pruverbiu chì veni dopu.

Allusion faite à ceux qui revenaient après de très longs séjours à l’extérieur de l’île. Ils avaient oublié d’être attentifs en tirant la fougère car celle-ci est très coupante.  Il fait semblant d’avoir oublié. Oublier ses origines. Idem pour le proverbe qui suit.

« Ùn cunnosce più i lupini. » (v. sminticu)

Il ne reconnaît plus les lupins.

« L’acqua stà cent’anni è centu mesi, è po torna à i pesi. »   

L’eau disparaît durant cent ans et cent mois, puis reprend ses droits.

« Tutti i cent’anni l’acqua ritorna à e so rive. »

Tous les cent ans l’eau retrouve ses rives.

« L’acqua và è volta è à u so riu torna. »   (v. paesi)

L’eau part et retourne, et enfin retrouve son lit.

«  In cento anni e cento mesi, l’acqua torna ai suoi paesi. » (Talianu)

«  Vicino al fiume, non comprar nè vigna nè casa. » (Talianu)

 «  Chaque filet d’eau a son chemin. » (Bambara, Afrique)

«  La nature ne perd jamais ses droits. » (Français) 

«  L’eau n’oublie pas son chemin. » (Russe)

«  Ce qu’apporte le flot s’en retourne avec le jusant. » (Gaélique)

« L’acqua cheta sfonda ripa. »  (v. forza, falsità)

L’eau dormante emporte tout.

Ci voli à sfidassi di l’acqua chì dormi com’è di i parsoni troppu bravi o troppu calmi.

Il faut se méfier de l’eau dormante ainsi que des personnes trop calmes. 

«  Acqua cheta rovina i ponti. » (Talianu)

«  Dall’acqua cheta mi guardi Dio.” (Talianu)

«  L’acqua feirma, la merza i pont. » (Emilia)

«  L’aqua morta fa spussa. » (Istria)

«  Acqua citta nun passà, si nun t’ vuò anneà. » (Basilicata)

«  Bisogna ardàs de l’aqua morta. » (Lombardia)

«  Acqua che non scorre fa paura. » (Campania)

« L’ea muta si polta lu ponti. » (Galluresi)

«  Del agua mansa me libre Dios, que de la brava me guardaré yo. » (Spagnolu)

 «  Il n’est pire eau que l’eau qui dort. » (Français)

«  Eau qui dort, courant calme, usent les bords. » (Russe)

«  Eau qui dort sape les berges. » (Polonais)

« Ochji bassi sfonda ripa. »

« Ochju bassu sfonda muru. »

Le mot « Ochju » a le sens de « source ». Ce qui signifie que l’eau qui jaillit au pied d’un obstacle cause beaucoup de dégâts.

« Acqua currente, à beie serpente. »

Eau courante où boit le serpent.

H_ racumandatu di bia in l’acqua currenti è micca in l’acqua durmenti, com’è a dicini i pruverbii chì suvetani :

Il est conseillé de boire dans l’eau courante et non dans l’eau stagnante, comme l’indique aussi les deux  proverbes suivants :

« Eau courante n’a jamais fait mal au ventre. » (Catalan)

« Eau qui court ne porte point d’ordures. » (Japonais)

« Acqua currente ùn noce à ghjente. »

L’eau vive n’est pas nocive.

«  Acqua che corre non porta veleno. » (Talianu)

«  Agua corriente no mata a la gente. » (Spagnolu)

 «  Eau qui court ne porte pas d’ordure. » (Prov. Gallica, XV° s.)

«  Dans l’eau courante, il n’y a pas de saleté. » (Malayalam, Malabar, sud-ouest de l’inde, Créole)

«  L’eau courante ne se corrompt jamais. » (Chinois)

«  Moulin qui tourne toujours ne gèlera jamais. » (Japonais)

« Agua corriente no mata a la gente. » (Amérique latine)

« Acqua currente ùn face male à u ventre, ci hà betu u serpente, ci hà betu Iddio, ci possu beie anch’io. »

L’eau vive ne fait mal au ventre, le serpent en a bu, Dieu en a bu, je puis donc en boire aussi.

« Acqua passata ùn macina più. »

L’eau passée ne mouline plus.

«  Acqua passata, non macina più. » (Talianu)

«  Abba colada non tirat molinu. » (Sardegna)

«  Aqua pasada no mazàna plui. » (Istria)

«  Tempo era, tempo fü, l’acqua passada non la masna pü. » (Lombardia)

«  Les eaux passées ne font plus tourner le moulin. » (Juif)

«  Le passé est un œuf cassé, l’avenir est un œuf couvé. » (Paul Eluard)

«  Le moulin ne peut moudre avec l’eau écoulée. » (Anglais)

« Agua passada no muele molino. » (Amérique latine)

« Acqua minuta, passa panni è ùn hè criduta. »

« Acqua minuta, ghjunghje à e carne è ùn hè criduta. » (v. tempu chì faci)

La pluie fine traverse les habits sans qu’on s’en aperçoive.

«  Acquerugiola passa i vestiti e nessuno ci crede. » (Talianu)

«  Acque minute, trapane e nan é ccredute. » (Puglia)

«  Acqua minuta bagna e non è creduta. » (Toscana)

«  La piovisina ingana el vilan, par che no piova e la pasa ‘l gaban. » (Veneto)

 «  Bruine est bonne à la vigne, et au blé, la ruine. » (Français)

« Acqua luntana ùn spinghji focu. »

Sans eau on n’éteint pas d’incendie.

«  Acqua lontana non spegne il fuoco vicino. » (Talianu)

« Ogni acqua spenghje u focu. »

Toute eau est bonne à éteindre le feu.

«  Anche l’acqua sporca spegne il fuoco. » (Talianu)

«  Même l’eau sale éteint le feu. » (Français)

«  De l’eau sale peut aussi éteindre un incendie. » (Mongol)

« Danaru, acqua è focu, hanu strada in ogni locu. »

Rien n’arrête l’argent, l’eau et le feu.

 «  L’acqua si porta i ponti. »

L’eau emporte les ponts.

« N’hà da passà acqua sutt’à u ponti. »  (v. pacenzia)

Il en passera de l’eau sous les ponts. Se dit de qqch. Qui tarde à se réaliser.

«  Ya habrá llovido para entonces. » (Spagnolu)

«  D’ici là il passera de l’eau sous les ponts. » (Français)

« Ci vole à lascià corre l’acqua pè i vichi. »  (v. prudenza)

Il ne faut pas dévier le courant.

« Vinu in piaghja è acqua in muntagna. »  (v. prudenza)

Du vin en plaine et de l’eau à la montagne.

L’acqua piaghjinca ùn era micca racumandata par via di a malaria è di a diarria. L’acqua di muntagna era più bona è più sana par via ch’idd’era vicina à a surghjenti.

 L’eau en plaine n’était pas conseillée à cause de la malaria et de la dysenterie. L’eau de la montagne était meilleure car elle est aussi plus près de la source.

« Chi vuol dell’acqua chiara, vada al fonte. » (Talianu)

« On ne connaît la valeur de l’eau que lorsque le puits est à sec. »

«  Acqua di montagna purifica anima e pancia. » (Talianu)

« Acqua vicinu, frescu luntanu. »  (v. campagna)

Mieux vaut la gourde à son côté que l’ombre espérée d’un arbre éloigné.

« Les eaux lointaines n’étanchent pas la soif du voyageur. » (Chinois)

« Acqua di mare ogni piaga lava. »  (v. saluta)

« L’acqua marina d’ogni piaga hè medicina. »

L’eau de mer soigne toutes les plaies.

«  Acqua di mare non porta quiete. » (Talianu)

 «  Rien ne vaut pour purger qu’un verre d’eau de mer. » (Français)

« Tutti i fiumi si lampanu in mare, è u mare ùn hè mai pienu. » (v.ricchezza, pratinzioni)

Tous les fleuves se jettent dans la mer, mais la mer n’est jamais pleine.

« I vadini vani à u mari. »  (v. ricchezza)

La fortune échoie à ceux qui sont déjà riches.

« Denaru, acqua è focu, si facenu strada in ogni locu. »  (v. soldi, forza)

L’argent, l’eau et le feu se fraient un chemin partout.

«  Col quattrino e il latino, si trova per tutto il cammino. » (Talianu)

 «  Il n’est métal si dur que le feu n’amollisse, ni affaire si mauvaise que l’argent n’accommode. » (Chinois)

 «  L’amour peut beaucoup, l’argent peut tout. » (Espagnol)

« L’argent aplanit les montagnes et traverse les mers. » (Espagnol)

« Piuvicinella ventu ammatta. »  (v. tempu chì faci)

“ Piccola pioggia fa cessar gran vento.” (Talianu)

«  Petite pluie abat grand vent. » (Français)

« Quandu a scopa hè pà fiurì, sò pari i notti com’è i dì. »  (v. tempu chì passa)

Au moment où fleurit la bruyère, les jours et les nuits ont la même durrée. (Equinoxe de printemps)

«  Quando cantano le botte, il giorno è lungo come la notte. » (Talianu)

 “Rompe in trè com’è a scopa.”

Il casse en trois morceaux comme la bruyère.

A scopa t’hà una cattiva numata. Avaria traditu a vergina Maria, quand’idda piattava u bambinu par salvallu da i suldati rumani chì u parseguitavani. Hè dinò priculosu di vulè rumpa una vitta di scopa incù i mani. Ùn si sà mai com’idda hà da rumpa. Hè lunatica è imprivisibili.

 La bruyère a très mauvaise réputation. Elle aurait trahi la vierge Marie, lorsqu’elle cachait l’enfant Jésus pour le protéger des soldats romains qui le pourchassaient. Il est aussi très dangereux de vouloir casser une tige de bruyère avec les mains. On ne sait jamais comment elle va se casser. Elle est imprévisible.

« Hà fattu com’è a scopa, hà fiuritu è ùn hà granatu. »  (v. sbruffa)

Il a fait comme la bruyère qui fleurit mais ne graine pas. (Voir proverbe suivant)

« Hè cum’è a ciuta, ingranda ma ùn face fruttu. »

Semblable à l’ivraie elle grossit mais ne fait pas de fruit.

«  La gloria vana fiorisce e non grana. » (Talianu)

«  Detrás de la cruz está el diablo. » (Spagnolu)

 «  La vanité, encore qu’elle fleurisse, ne graine pas. » ( Breton et Basque)

«  La vanité fleurit mais sans monter en graine. » (Espagnol)

«  La vaine gloire a des fleurs, et n’a point de fruits. » (Chinois)

«  Orgueil n’a pas bon œil. » (Colgrave, 1 611)

« A scopa hè ghjastimata da u Signore. »

La bruyère est maudite par le seigneur.

« Chì tù sia maladettu cum’è a scopa ! »

Soit maudit comme la bruyère !

« La sdruga a to sumente cum’è di a scopa ! »  (v. ghjastimi)

Puisse ta graine disparaître comme celle de la bruyère !

Allusioni fatta à u mumentu quandu Maria è Ghjaseppu incù u banbinu, scappavani davanti à i rumani chì aviani ricivutu l’ordini di tumbà tutti i criaturi masci. S’erani piatti daretu à un machjonu di scopa è d’arbitronu. A scopa avia apartu i so branchi par tradisciali, inveci chì l’arbitronu l’avia piatti è salvati.

 Allusion faite au moment où Marie et Joseph avec l’enfant Jésus, fuyant les romains qui avaient pour ordre de tuer tous les enfants de sexe masculin, s’étaient cachés derrière une touffe d’arbousier et de bruyère. La bruyère avait ouvert ses branches pour les trahir, alors que l’arbousier les avait sauvé.

« Arbitru è scopa in Alisgiani, chì vole a signuria venga in Moriani. » (v. paesi)

A Alisgiani peu de fortune, la bourgeoisie est à Moriani.

« Arbitru in Boziu, scopa in Alisgiani tutti i ciocci cantanu in Ampriani. » (v. paesi)

De l’arbousier dans le Boziu, de la bruyère à Alisgiani, mais tous les hiboux chantent à Ampriani.

 « Ogni steccu s’assumiglia à u so legnu. » ( v. sumidda)

Chaque rameau ressemble à son arbre.

Tema di l’eredità. I ziteddi s’assumiddani à i so parenti, com’è u bottulu s’assumidda à u pedi chì l’hà fattu nascia.

Thème de l’hérédité. Les enfants ressemblent à leurs parents, comme toute bouture ressemble à la plante d’où elle est issue.

«  Il ramo somiglia al tronco. » (Talianu)

«  La stecca vien del ceppo. » (Talianu)

 «  C’est au fruit qu’on connaît l’arbre. » (Français)

«  Tel maître, telle école. » (Allemand)

« Même bête, même poil. » (Français)

« Tal calzu, tal maddolu, tal babbu, tal fiddolu. »  (v. sumidda, babbu)

Tel pied, tel rameau, tel père, tel fils.

«  Come il padre, tale il figlio. » (Talianu)

«  Tale pate tale figlio, tale mamma tale figlia. » (Campania)

«  Qual principio, tal fine. » (Talianu)

«  Qual proposta, tal risposta. » (Talianu)

«  Quale il cappellano, tale il sacristano. » (Talianu)

«  Quale la pianta, tali i frutti. » (Talianu)

«  Quale uccello, tale il nido. » (Talianu)

«  Il ramo s’assomiglia al tronco. » (Talianu)

“ Tal patrone, tal servitore.” (Talianu)

«  Tale il gregge, qual’è chi lo regge. » (Talianu)

«  Tale la patrona, tale la serva. » (Talianu)

«  Quale madre, quale figlia. » (Talianu)

«  Il ramp somiglia al tronco. » (Talianu)

«  De padre cojo, hijo renco. »(Spagnolu)

«  De tal padre, tal hijo. » (Spagnolu)

 “ De tal jarro, tal tepalcate.” (Spagnolu)

«  De tal palo, tal astilla. » (Spagnolu)

 «  Tel père, tel fils. » (Français)

«  D’une bonne vigne prend le plant. » (Français)

«  D’une bonne mère, prenez la fille. » (Français)

«  De noble plante, noble fruit. » (Meurier, 1 568)

«  Bon fruit vient de bonne semence. » (Mielot, 1 456)

«  Tel arbre, tel fruit. » (Espagnol)

«  Telle maquerelle, telle putain. » (Espagnol)

«  Tel prêtre, telle paroisse. » (Russe)

«  Tel homme, telle boutique. » (Tchèque)

«  Telle farine, telle bouillie. » (Lituanien)

«  Telle tête, telle casquette. » (Lituanien)

«  Tel oiseau, tel nid. » (Lituanien)

«  Telle graine, telle plante. » (Indien)

«  Si l’eau est transparente d’en haut, elle est transparente d’en bas. » (Tels parents, tels enfants) (Coréen)

«  Telle forêt, tel gibier. » (Géorgien)

«  D’un bon père sortira un bon fils. » (Oubykh,  encore parlé en Turquie)

«  Tel pot, tel couvercle. » (Turc)

«  Comme est le moule, ainsi est le gâteau. » (Malais)

«  Tel empereur, telle cour. » (Chinois)

«  Telle mère, telle fille. » (Juif, qui prend la mère comme exemple)

«  Tel curé, telle pénitence; tel maître, telle ordonnance. » (Amharique,  parlé en Ethiopie)

«  Telle chair, tel couteau. » (Italien)

« À u calzu sumiglia u magliolu, tale hè u babbu è tale hè u figliolu. »  (v. babbu, ziteddi, agricultura)

Au pied de vigne ressemble la bouture tel est le père, tel est le fils.

« Di gattivu calzu ùn ne piglià magliolu, male u babbu, peghju u figliolu. »  (v. babbu, ziteddi, agricultura)

D’un mauvais pied de vigne ne prend pas bouture, mauvais est le père et pire est le fils.

«  De mauvais corbeau, mauvais œuf. » (Oudin, 1 640)

«  De mauvais grain jamais de bon pain. » (Meurier, 1 568)

« Da la maretta à lu mareghju, l’una hè mala è l’altru hè peghju. »  

Entre la brise et la houle, une est mauvaise et l’autre pire.

« Tra a nepita è u puleghju, unu hè male è l’altru peghju. »

Entre la marjolaine et le pouillot (herbe de St Laurent), c’est du mauvais au pire.

« Tra malba è u puleghju, l’una hè mala è l’altru hè peghju. »

Entre la mauve et le pouillot, l’une est mauvaise et l’autre pire.

« Tra lu mari è lu pileghju, l’unu hè mali è l’altru hè peghju. »   (v. sumidda, difficultà)

Entre la mer et le friselis de la mer, l’une est mauvaise et l’autre pire.

«  Cual más, cual menos, toda la lana es pelos. » (Spagnolu)

«  Huir de Málaga y caer en Malagòn. » (Spagnolu)

 «  Inutile de choisir entre eux, ils ne valent pas mieux l’un que l’autre. » (Espagnol)

« Aller de charybde en scilla. » (Français)

« U Signori hè passatu quì di notti. »

Ici, le seigneur est passé en pleine nuit. (Un lieu maudit)

« Ugni legnu t’hà u so tarulu. »

Chaque bois a son ver.

Ugni gruppu, ugni sucietà… t’hà a so pecura rugnosa. Sò parsoni chì ùn rispettani micca i valori o i leggi scelti da a maior’ parti, chì indibulisciani u so funziunamentu com’è u tarulu (u varmu) chì merza u legnu.

Chaque groupe, chaque société… a dans son sein des brebis galeuses, des personnes qui ne respectent pas les valeurs ou les lois choisies par le plus grand nombre, qui en fragilisent le fonctionnement comme le ver pourrit le bois.

«  Ogni legno ha il suo tarlo. » (Talianu)

Si ni ghjunghji à un cunstatu com’è a dici u pruverbiu chì suveta :

 On en arrive ainsi à un constat comme dans le proverbe :

«  Le ver est dans le fruit. » (Français)

« Tutti i fiumi vanu in mare. » (v. mari, soldi)

Tous les fleuves se jettent à la mer.

«  Tutti li ciumi e li ciumari cùrrini a lu mari. » (Sicilia)

 «  Les rivières retournent à la mer. » (Français)  (Fig. : L’argent va à l’argent.)

« L’omi caminanu è e muntagne stanu ferme. » (v. impussibilità, cunniscenza)

«  I monti stan fermi e le persone camminano. » (Talianu)

«  Le montagne non s’incontrano. » (Talianu)

«  Munta cu munta ‘on si cumprunta. » (Calabria)

«  Arrieros somos, en el camino nos encontraremos. » (Spagnolu)

«  Il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas. » (Français)

«  Deux hommes se rencontrent bien, mais jamais deux montagnes point. » (Français)

«  Le difficile, c’est ce qui peut être fait tout de suite ; l’impossible, ce qui prend un peu plus de temps. » (G. Santayana)

« Ùn sò micca muntagni à spianà. »  (v. difficultà, facilità)

Ce ne sont des montagnes à applanir.

«  Ce n’est pas la mer à boire. » (Français)

« Loda a muntagna è teniti in piaghja.”

Loue la montagne mais habite la plaine.

« Loda a piaghja è teniti in muntagna. »

Loue la plaine mais habite la montagne.

Comu capiscia sti dui pruverbii cuntraditorii ? Farani rifarenza à i staghjoni ? Tandu saria nurmali di pinsà ch’iddu hè meddu, sicondu a staghjoni, di stassini in piaghja o in muntagna. Ugnunu sà chì a piaghja ùn era tanta sana d’istatina, par via di u caldu, ma supratuttu di a malaria. Era monda meddu di cambià locu è di cuddassini in muntagna à partasi da u primu caldu. In suprapiù, purghjiva à l’animali un manghjamentu monda più bonu è più impurtanti. Inveci d’inguernu, meddu era stassini in piaghja par parassi da u fritu è da u nivonu. Farani rifarenza à tutti i priculi ch’idda hà cunnisciutu a Corsica longu à a so trista storia ? I corsi, pà u più, ùn sò micca marinari. Hani sempri fighjulatu u mari incù a paura. Paura di l’invasori chì à monda epichi, sò sbarcati par piddassi i so ricchezzi, par purtassi i schiavi o ancu par sfruttà a so robba è i so abitanti. U mari era a porta aparta à tutti i venti è à tutti l’andaciani. Preferivani stallassi in muntagna o annant’à monti par veda vena u priculu o ancu par difendasi meddu essendu menu faciuli à truvà. A muntagna raprisintava è un locu sicuru di vita è una garanzia par salvassi di tutti l’attacchi.

Comment interpréter ces deux proverbes contraditoires ? Font-ils référence aux saisons ? Dans ce cas il est normal de penser qu’il vaut mieux, selon la saison habiter la plaine ou la montagne. Chacun sait que la plaine était très insalubre durant l’été, à cause de la  chaleur, mais surtout à cause de la malaria. Il était préférable de déménager à la montagne dès les premières chaleurs. En plus, elle offrait aux animaux une pâture beaucoup plus conséquente. Par contre l’hiver venu, il valait mieux habiter la plaine pour fuir le froid et la neige. Font-ils référence aux multiples dangers qu’a connu la Corse au cours de sa sombre histoire ? Les corses, en général, ne sont pas un peuple de marin. Ils ont toujours regardé la mer avec une certaine peur. Peur des envahisseurs, qui à de nombreuses époques ont débarqué pour s’emparer de ses richesses, pour faire des esclaves ou pour s’installer et tirer profit de ses ressources et de ses habitants. La mer était la porte ouverte à tous les vents et à tous les vandales. Ils préféraient s’installer à la montagne ou sur des monts afin de prévenir le danger ou pour être moins accessibles. La montagne représentait à la fois une source sûre de vie et une garantie de survie face aux différentes attaques.

« Loda u mare è teneti in terra. »  (v.mari)

Loue la mer mais reste sur la terre ferme.

“Marina cuccagna è muntagna macagna.”(v. mondu)

Aubaine à la marine et maux à la montagne.

« Loda il mare e tienti alla terra. » (Talianu)

«  Loda il monte e tienti al piano. » (Talianu)

«  Loda il mare e tienti alla terra. » (Talianu)

«  Vantez les terres élevées mais tenez-vous sur les terres basses. » (Suisse)

 «  Admirez les héros mais ne les imitez pas. » (Français)

« S’élever est beau, se contenter est sage. » (Français)

« Loda a muntagna è teniti à a piaghja. »  (v. mudestia)

Loue la mntagne mais reste en plaine.

Alzassi hè bè, ma cuntintassi hè saviezza.

S’élever est beau, se contenter est sage.

«  Loda il monte e tienti al piano. » (Talianu)

«  Loda il mare e tienti alla terra. » (Talianu)

« Marina regina, muntagna macagna. » (v. mondu)

Il fait bon vivre près de la mer. (La vie est dure à la montagne)

« Cù a forza s’abbattenu (si spiananu) ancu e muntagne. »  (v. forza)

La force vient à bout de tout.

 « U rosumarinu hè cum’è a man di Diu. »

Le romarin est une grâce de Dieu.

« Ogni erba hà la so’ virtù. »  

Chaque plante a sa vertu.

« L’arba hè arba. »  (v. apparenza)

L’herbe c’est de l’herbe. (Réponse du villageois à qui un restaurateur avait servi une abondante salade)

« O nepita chì stai cusì imbuffata, hai le sette virtù è ùn sì circata. »  (v  . inghjustizia)

Tu possèdes toutes les vertus marjolaine et tu n’es pas recherchée.

«  Jamais à bon chien, il ne vient un bon os. » (Français)

« L’arburi pendi di u cantu ch’idd’hà da cascà. »

«  L’arbre tombe du côté où il penche. » (Rwanda, Afrique)

« Muchju piciosu, rè di le nostre machje ; muchju suchjosu, chì circundeghje l’aghje. »

Ciste poisseux, roi de notre maquis ; ciste juteux qui entoure les aires de battage.

« Di i fiori d’alzu mai nimu ni farà mazzuli. »

Avec des fleurs d’aulne personne ne fera de bouquets.

« Addiu purrione ch’eiu ti veca quant’è vidaraghju sta fronda. »

Adieu bouton, que je te voie autant que je verrai cette feuille.

« Ghjineparu, fratellu di tassu, dura cent’anni verde, seccu è passu. »

Genevrier, frère de l’if, vit cent ans vert, sec ou entre les deux.

« Hè passatu pà a machja brusgiata. »  (v. disgrazia)

Il est passé par le maquis brûlé.

«  Pasar por las picas. » (Spagnolu)

«  Avoir des ennuis, des difficultés ; essuyer des revers. » (Français)

« Machja è castagni, più taddi è più guadagni. »

Plus tu coupes le maquis et le châtaigner, plus tu gagnes.

« A machja, ochji ùn hà, ma ochji teni. »

Le maquis n’a pas d’yeux mais il voit tout.

« Esse cume e legne verde chì piegnenu da un capu è brusgianu da l’altru. »  (v. disgrazia)

Être comme des bûches vertes dont un bout pleure et l’autre brûle.

 “A campagna campa.”

A la campagne, on vit toujours.

Hè bè di ramintassi chì duranti a guerra, si manghjava meddu è più faciuli in campagna chè in cità.

 Il est bon de se rappeler que durant la guerre, on avait plus de facilité à s’alimenter à la campagne qu’à la ville.

« Ogni fruttu hè bonu in a so staghjone. »

Chaque fruit est bon lorsqu’il est de saison.

« À chì hà una fica in fiuminale, và à inficà quand’ella si pare. »

Celui qui possède un figuier dans le lit d’une rivière, va ramasser les figues quand il veut.

« Chì brusgia legnu verde hè sicuru d’avè u fume. »

Qui brûle du bois vert est sûr d’être incommodé par la fumée.

« I peghju fiori sò quelli di u vinu. »

Les pires fleurs sont celles du vin.

« Orticula maladetta ! Vitriola benedetta ! »

Maudite ortie ! Bienfaisante pariétaire !

Allusioni fatta à u pastori chì si grattaia par via di l’urticula incù a vitriola ; l’arristò subitu a gratta.

 Allusion faite à un berger qui souffrait des démangeaisons de l’ortie et qui se frotta avec de la pariétaire ; il fut aussitôt soulagé.

Ma l’urticula t’hà dinò virtù par calmà com’è a dici u pruverbiu chì suveta :

Mais l’ortie a aussi des vertus curatives comme dans le proverbe:

«  Si tu as de l’insomnie, prends un bouillon d’ortie. » (Français)

« Luri cun l’orticula castiga. » (v. paesi)

Luri punit avec l’ortie.

Allusioni fatta à a punizioni imposta à Seneca par avè uffesu u babbu di famidda parlendu di a so fiddola. Da quì venarà u nomu l’urticula di « Seneca ».

 Allusion à la punition infligée à Sénèque pour avoir offensé le chef de famille au sujet de sa fille. D’où le nom « Orticula di Seneca » ?

« N’hà vistu quant’è u fiori di l’amandula. »  (v. difficultà)

Il en a vu autant que la fleur de l’amendier qui a connu des moments difficiles. Une chose impossible, pénible.

« Duppiu com’è un’ amandula panzana. »  (v. falsità)

Personne à double face, comme les amandes doubles.

« Avè dui faci com’è Campi. »

Double face comme Campi.

«  Jugar a dos ases. » (Spagnolu)

«  Hacer a dos manos. » (Spagnolu)

 «  Jouer double jeu. » (Français)

«  Dos tourné, langage changé. » (Malais)

«  Dire tantôt blanc, tantôt noir. » (Français)

«  Entre l’oignon et la pelure, on ne tire qu’une mauvaise odeur. (L’oignon, que l’on peut éplucher sans jamais trouver de graine, est le symbole de la duplicité) . » (Arabe )

« Ti cunnoscu anch’eiu o arbetta ! Disse u cecu à l’urticula. »  (v. malizia)

Je te reconnais, petite herbe ! dit l’aveugle à l’ortie.

«  Te conozco bacalao aunque vienes disfrazado. » (Spagnolu)

«  Te veo besugo, que tienes el ojo claro. » (Spagnolu)

 «  Je te connais beau masque. » (Espagnol)

 «  Je te vois venir avec tes gros sabots. » (Français)

« S’ell’ùn hè menta serà puleghju. »  (v. sumidda)

Si ce n’est de la menthe ce sera du pouliot. (C’est à peu près pareil)

« Brusgia cum’è a caladiccia ( a muredda). »  (v.facilità)

Ça brûle comme de l’immortelle (facilement).

A muredda sirvia par uscià i purceddi, dopu avelli tumbi. Sicondu a rigioni, si brusgiava a scopa, u filettu o d’altri pianti chì picciavani faciuli fendu una bedda fiara.

L’immortelle était utilisée  pour griller les poils du cochon, après l’avoir tué. Selon la région, on utilisait aussi la bruyère, la fougère ou d’autres combustibles très inflammables.