Dibulezza, lintezza, calmu, fatica : 

Faiblesse, lenteur, calme, fatigue :

 

« Debule cum’è una fronda. »

Faible comme unefeuille.

« Debule cum’è una canna. »

Faible comme une canne. (D’une extrême faiblesse)

« Venesine menu. »

« Sentasi andà. »

« Avè una mancanza. »

Être pris de faiblesse.

« Ùn venene di nunda. »

« Esse techju di levitu (di fusu). »

Être amorphe.

« Essa à l’unghja. »

Marcher sur le sabot. Être à bout de ressources.

« Ascultatu quant’è San Marcellu (16/01) in paradisu. »  (v. festi/mesi)

Être peu écouté, autant que saint Marcel au paradis.

« Pari un ficu pinciulescu. »

On dirait une figue trop mûre. De qqn. de mou.

« Penciulu com’è un ficu. »  (v.difetti, apparenza)

Passé (mûr) comme une figue. (Mollasson)

«  Pare un salame. » (Talianu)

«  Parece un higo seco. » (Spagnolu)

“À a fica zemba, ugnunu s’arremba.”   (v. agricultura)

On s’acharne volontiers sur les faibles.

«  A muro basso ognuno si appoggia. » (Talianu)

«  A muro cadente, tutti danno un calcio. » (Talianu)

« Ogni debole ha sempre il suo tiranno. » (Talianu)

«  A muru vasciu ognun si appoja. » (Calabria)

«  Chi è nato disgraziato, anche le pecore lo mordono. » (Talianu)

 «  Des humbles et des faibles tout le monde cherche à en profiter. » (Français)

« Ad arburu chì ghjimba, mischinu  chì s’arrimba. »   (v. campagna)

Malheur à celui qui demande de l’aide à plus faible que lui.

« Ad arburi cadutu, acetta, acetta. » (v. campagna, morti )

A l’arbre abattu, pas de pitié.

« Oh ! Che tagliata si fa quando è rovinata la quercia. »  (Talianu)

«  Ad albero che cade, accetta accetta. » (Talianu)

«  Sopra l’albro caduto ognuno corre à far legna. » (Talianu)

«  Ad arburu chi ‘un fruttaccetta e fuocu. » (Calabria)

“ Ad arvolo caruto, accetta accetta. » (Campania)

“ Quando l’albero è in terra, ognuno corre a farvi legna.” (Talianu)

«  Quanno la quercia sta per terra tutti ce facciu la legna. » (Umbria)

«  Ad àrvulu cadutu ognunu curri e fa ligna. » (Sicilia)

“ Del árbol caido todos hacen leña.” (Spagnolu)

 «  Quand l’arbre est tombé, tout le monde court aux branches. » (Français)

«  Quand l’arbre est déraciné, chacun vient à la ramée. » (Allemand)

«  Quand le bœuf tombe, les couteaux se rapprochent. » (Juif et Berbère)

«  Lorsque le taureau est à bout, les couteaux pleuvent sur lui. » (Arabe)

«  Quand le grand baobab est tombé, les cabris montent sur son tronc et gambadent. » (Africain) 

«  Lorsque l’arbre est tombé, les fourmis le prennent d’assaut. » (Géorgien)

«  Quand le loup est pris, tous les chiens lui lardent les fesses. (Oudin, 1 640)

«  Quand l’arbre est tombé, chacun court aux branches. » (Espagnol)

«  Une fois le lion mort, il ne manque pas de braves pour lui arracher la crinière. » (Turc)

« Essa com’è a capra annnant’à panca. »  (v. capra)

Être à la merci de rien.

« Com’è a fraula in bocca à l’orsu. »  (v. ursu, puvertà)

Insignifiant, comme une fraise dans la gueule de l’ours.

« À chì perseguitatu da a ghjustizia, camina di notte com’è i topi pinnuti. » (v. ghjustizia, paura, topi )

Celui qui est poursuivi par la justice marche la nuit comme les chauve-souris.

« Se faire plus petit qu’une fourmi. » (Français)

« À chì si faci di meli, u si manghjani i muschi. »  (v. musca)

Qui  s’enduit de miel se fait dévorer par les mouches. Qui s’affaiblit devient une proie pour l’autre.

«  Fatti di miele e ti mangeranno le mosche. » (Talianu)

«  Fatti erba e ti mangeranno le capre. » (Toscana)

 « La faiblesse est le seul défaut que l’on ne saurait corriger. » (La Rochefoucauld)

«  Qui s’est abaissé devant une fourmi, n’a plus qu’à s’abaisser devant un lion. » (Henri Michaux)

«  Qui se fait miel, les mouches le dévorent. » (Espagnol)

« Chì agneddu si faci, u lupu u si manghja. »  (v.dibulezza)

 Qui se fait agneau, le loup le mange.

« À chì si faci agneddu a vulpi u si manghja. » (v.animali)

Qui se fait agneau, le renard le mange.

Stu pruverbiu, più chè quiddu di nanzi, pari tena contu di a rialità. In fatti, in Corsica ùn s’ mai vistu lupi, ma piuttostu monda vulpi, chì si dani vulinteri à l’agnedi è à i capretti.

Ce proverbe, plus que le précédent,  semble plus en phase avec la réalité. En effet la Corse n’a jamais connu de loups, mais beaucoup de renards s’attaquent aux agneaux et aux cabris.

« Ca agnoni si faci, lu maccioni si lu magna. » (Gadduresu)

 « À chì si face topu a ghjatta u si magna. » (v. pecura, bravezza, topi)

Qui se fait souris, le chat le mange.

«   Chi pecora si fa il lupo lo mangia. » (Talianu)

 «  Qui se fait bête le loup le mange. » (Français)

«  Folle est la brebis qui au loup se confesse. » (Français)

«  Qui se fait miel, les mouches le dévorent. » (Espagnol)

«  Si vous faites la brebis, on vous tondra. » (Breton)

«  Qui se fait souris, le matou la mange. » (Allemand)

«  Le bel avantage d’être miel pour être dévoré par un ours. » (Armand Salacrou)

« Esse à ghjudiziu in prestu. » (v. incertezza)

S’en remettre à l’avis d’autrui.

« Cavaddu magru (fittu) ùn tira calci. »  (v. cavaddu)

Le cheval maigre (faible) ne rue pas.

« Cheval maigre ne lance pas de ruades. » (Africain)

« Ùn inticcia muticella chì ùn corne. »

La chèvre sans corne ne cogne jamais. (Les faibles ont toujours tort)

«  fattu à tira è à molla. »

Il se laisse commander par tout le monde.

« A si pidda l’acu è u filu. »

Il prend tout son temps.

« Ghjunghja à affari fattu. »

Arriver trop tard, une fois que tout est terminé.

« Mustrà a coda. »

« Laisser passer le bout de l’oreille. » (Français)

« Marchjà capicalatu com’è a pecura. »

Marcher tête baissée comme la brebis.

« Stradà à picurinu. »     (v. suttumissioni, pecura)

Marcher comme les brebis.

«  Ovejas bobas, por do va una van todos. » (Spagnolu)

«  Suivre comme les moutons de Panurge. » (Français)

«  Voilà ce que c’est que les moutons. Ils obéissent aux chiens qui obéissent aux bergers qui obéissent aux astres. » (Charles Albert Cingria)

«  Quand une vache lève la queue, toutes les autres font de même. » (Lituanien)

« A prima acqua u bagna. »

La première eau le trempe.

«  Il est à la merci de rien. » (Français)

«  un omu di a papa ghjuvanna. »

C’est un homme faible, qui manque de fermeté.

 « Duve a forza manca, l’ira cresce. »  (v. collara)

Là où la force manque, la colère grandit.

«  La haine, c’est la colère des faibles. » (Alphonse Daudet)

«  La colère des imbéciles remplit le monde. » (Georges Bernanos)

«  Toute méchanceté vient de faiblesse. » (Jean Jacques Rousseau)

« Esse cum’è a pece cruda. »

Être cassant comme le verre.

« U lettu si chjama Rosa, chì ùn dormi s’arriposa. »

Le lit s’appelle Rose, celui qui ne dort pas se repose.

« U lettu una bedda cosa, chì ùn dormi s’arriposa. »

Le lit est une belle chose, celui qui ne dort pas se repose.

U lettu dinò arrigalà u beddu sonnu chì sbaglià a fami, com’è in i pruverbii chì suvetani :

Le lit peut aussi apporter le sommeil réparateur qui semble compenser le manque de nourriture, comme dans les proverbes :

« Qui dort, dîne. » (Français)

« Dormir rassasie autant que manger. » (Catalan)

« L’agreghju (a baddicinera) va di bocca in bocca. »

Le baillement est contagieux.

« Boccabanzuli chì vole dire ? O mangiare o dormire. » 

Que signifient les baillements ? Envie de manger ou de dormir.

« Ùn ci esci mancu in flacchina. »

Il n’y arrivera jamais.

« Longu (altu) com’è un palu di fasgiolu. »

« Long comme un jour de carême. » (Français)

«  beddu chè frittu. »

«  Il est flambé. » (Français)

« Si lascia cavà u bucconu da bucca. »

Il se laisse prendre le pain de la bouche.

«  Se laisser manger la laine sur le dos. » (Français)

« Falassine cum’è un stracciu. »

Tomber comme un chiffon. (Sans ressource)

« Andà pianamenti è . »

Aller lentement.

« Viaghjà à passu di ghjaddina. »

Marcher au pas de la poule.

« Viaghjà  (andà) à passu di furmicula. »

Marcher au pas de la fourmi.

« Viaghjà cum’è e lumache. »

Marcher comme les escargots. (Tranquille et du mieux possible. Marcher très lentement, sans se presser)

«  Andare a passo di lumaca. » (Talianu)

 « Zittu è bassu . »

« Zittu mottu. »

« Zittu  pichjò. »

« Bassu è chjochju. »

«  Sans mot dire. » (Français)

«  Muet comme une carpe. » (Français)

« Ùn si senti un fiatu. »

On n’entend pas une âme.

« Ùn si senti un alitu. »

On n’entend pas un souffle.

« Ùn si senti un zittu. »

On n’entend pas un bruit.

« On n’entend pas une mouche voler. » (Français)

« Cinque, sei è unu, ùn dite nunda à nisunu. »

Cinq, six et un, ne dites rien à personne.

« Senza mottu tottu. »

Sans faire de bruit, silencieusement.

«  Sans tambour ni trompette. » (Français)

«  Sans autre forme de procès. » (Français)

« Brocciu è cipolle, a pignula bolle. »

Brocciu et oignon, la marmite bout. (Tout va bien)

«  sempri l’ultimu com’è a Matalena ! »   (25/05)  (v. festi/mesi)

Il est toujours le dernier comme sainte Marie Madeleine.

Si dici in Bonifaziu ; allusioni fatta à a cunfraterna di Santa Matalena chì si teni sempri in fini di prucissioni, daretu à tutti l’altri cunfraterni di a cità : Santa Cruci, San Ghjuvanbattista, San Bartolu, Sant’Eramu.

Se dit à Bonifaziu ; allusion faite à la confrérie de Sainte Madeleine qui se tient communément en fin de procession, derrière les autres confréries de la ville : Sainte Croix, Saint Jean Baptiste, Saint Barthélémy, Saint Erasme.

« Sentasi vena menu. »

Avoir une défaillance.

« Chì ùn si sente capace, stia à u fucone. »

Qui ne sent pas capable, reste au coin du feu.

« Tenerella di bisanza per un petu si dulì. »

Se plaindre pour peu de chose.

« Asgiu, asgiu, anderemu da u mastru Biasgiu. »    (03/02)  (v. festi/mesi)

Appel à ne pas se presser, à y aller avec lenteur et douceur.

«  falatu com’ un pichjettu. »  (v. pichju)

Se dit de qqn. qui s’endort en un clin d’œil.

«  un salamonu ! »

C’est un gros saucisson !

«  Pare un salame. » (Talianu)

« Pari un lonzu appesu. »

Il ressemble à un « lonzu » suspendu.

«  un lonzu ! »

C’est un « lonzu ».  Synonyme de mollesse, de peu de réaction.

«  bisognu di un ziu preti. »  (v. preti, bisognu)

Il a besoin d’un oncle curé.

Si dici di calchissia in grandi difficultà o in u bisognu.

Se dit de qqn. en grande difficulté ou dans le besoin.

« Esse arrimbatu à a filetta. »

Être adossé à la fougère.

Avè sustegni debuli. Truvassi in una situazioni pocu sicura.

Avoir des soutiens fragiles. Être dans une situation précaire.

« Avenni una tichja. »

« Essene stufu. »

« En avoir par-dessus la tête. » (Français)

« Essa una sega. »

Être un raseur.

« À long’andà u passu duventa grevu. »

En marchant longtemps on se fatigue.

« Petit fardeau augmente en chemin. » (Catalan)

« Stà rittu par ùn cascà. »

Tenir debout par miracle.

« Saccu biotu ùn teni rittu. »   (v. difficultà, fami)

Le sac vide ne tient pas debout.

Si dici à spissu quandu ci a fami. Dici un statu di dibulezza chì ùn parmetti micca di sforzi.

Se dit souvent lorsque l’on a faim. Indique un état de faiblesse, dans lequel l’effort n’est pas possible.

« Lasciassi ghjunghje l’acqua à e corne. »

Laisser l’eau arriver jusqu’aux cornes.

Lasciassi infangà. Truvassi in unu statu di dibulezza o in difficultà.

Se laisser submerger. Être dans un état de faiblesse, ou de difficulté.