Disgrazia,  dulori,  mali, pena, pinseri,  pintimentu : Malchance, douleur, mal, peine, soucis, repentir :

 

“I disgrazii sò più chè i grazii.”

“Sò più i disgrazii chè i grazii.”  (v. cridenza)

Les malheurs sont plus nombreux que les bonheurs.

« Una disgrazia ùn veni mai sola. »

« Un guaiu ùn veni mai solu. »

Un malheur n’arrive jamais seul.

« Un mali caccia l’altru. »

«  A una disgrazia ne segue un’altra. »  (Talianu)

«  Le disgrazie non vengono mai sole. » (Talianu)

«  Un malanno non viene mai solo. » (Talianu)

«  Un malanno tira l’altro. » (Talianu)

«  Li guai no venanu mai suli. » (Calabria)

«  Un malan no vien mai solo. » (Vnezia Giulia)

“ A dò vas duelo ? a do suelo.” (Spagnolu)

«  Tras poco caudal, mal aventura. » (Spagnolu)

«  Bien vengas mal si vienes solo. » (Spagnolu)

«  Un malheur ne vient jamais seul. » (Français)

«  Un ennui ne vient jamais seul. » (Français)

«  Quand il arrive un malheur, attends-en un autre. » (Grec)

«  Ce qui commence dans le mal s’affermit par le mal. » (Shakespeare)

«  Un malheureux cherche l’autre. » (Marguerite d’Angoulème)

Le mal se guérit aussi par le mal comme dans les proverbes :

«  Les poils du chien guérissent la morsure du chien. » (Martinique)

«  La lame d’Achille blesse et guérit. » (Français)

« Hà l’ochja ind’ì calcagni. »

Il est très fatigué.

« U male stà sempre daretu à a porta, u bè trica à ghjunghje. »

Le mal est toujours fourré derrière la porte, le bien tarde à venir.

« Andassine in papparina. »

Echouer lamentablement.

«  Partir en fumée. » (Français)

« Ugni mali ùn veni pà nocia. »

Tous les maux ne viennent pas pour nuire.

“ Dal male, nasce un bene.” (Talianu)

« Da l’ospedale e cimiterio si esce sempre più sincero. » (Talianu)

«  No hay mal que por bien no venga. » (Spagnolu)

 «  Un mal passe le mal. » (Etienne Jodelle)

« Senza mali ùn si pò essa bè. »

Il n’est pas de bien sans mal.

«  Non c’è il bene senza il male. » (Talianu)

«  Non c’è il male senza il bene. » (Talianu)

 «  On ne peut vaincre le mal que par un autre mal. » (Jean Paul Sartre)

« A chaque chose malheur est bon. » (Français)

«  Il faut prendre le mal avec le bien. » (Anglais)

«  Qui a du bien a du mal. » (Néerlandais)

«  Croix acceptée est à demi portée. » (Allemand)

«  Qui n’a pas éprouvé la peine ignore le prix du plaisir. » (Turc)

« La vieille emportée par l’oued dit sans cesse : cela va être une bonne année de récolte. » (A chaque chose malheur est bon) (Tunisien)

« Ùn si sà mai da u bè à u mali. »

Difficile de reconnaître le bien du mal, tellement ils sont proches.

« Ogni male vole cagione. »

« Ugni mali voli a so scusa. »

Chaque mal a sa raison (son prétexte).

«  Il n’y a pas de situations désespérées ; il y a seulement des hommes qui désespèrent. » (Anonyme)

« À chì face, face à sè, tantu u male chè u bè. »  (v.individualisimu)

Qui fait, fait à soi, autant pour le mal que pour le bien.

« U male si sparghje più prestu chè u bè. »

Le mal se répand plus vite que le bien.

«  Où est le mal s’attache la sangsue. » (Italien)

« U male entre à cavallu è esce à pedi. »

Le mal arrive très vite et s’en va lentement.

« U male entre à cantaru è sorte à oncia. »

Le mal arrive à quintal et s’en va à once (environ 50 g).

«  Il male viene a cavallo e va via a piedi. » (Talianu)

 «  Le mal arrive d’un seul coup et se retire par parcelles. » (Touraine)

«  Les maladies viennent à cheval et s’en retournent à pied. » (Français, Suédois)

«  La douleur est un siècle et la mort, un instant. » (J. –B. Gresset)

«  Le mal est un mulet ; il est opiniâtre et stérile. » (Victor Hugo)

«  Tout mal arrive avec des ailes et s’en retourne en boitant. » (Voltaire)

«  Quand le malheur entre dans la maison, faut lui donner une chaise (il s’installe). » (Québec)

«  La joie n’a pas de famille ; le chagrin a femme et enfants. » (Italien)

«  La maladie arrive sur un cheval et s’en va sur un escargot. » (Allemand)

«  La douleur galope à cheval, le remède se traîne à pied. » (Arménien)

«  La maladie entre par charettes et sort par grains. » (Géorgien)

« I disgrazii poni accada à tutti. »

Tout le monde peut se trouver dans le malheur.

“U male hè male per tutti.”

Le malheur n’est bon pour personne.

«  Au chaudron des douleurs, chacun porte son écuelle. » ( Français)

«  Un homme blanc, un homme noir, un homme jaune, toutes les larmes sont salées. » (Claude Aveline)

« A più gran disgrazia pè un populu hè quelle di perde a so lingua, perdita ancu più irreparabile chè quella di a libertà. »

Le plus grand malheur qui puisse arriver à un peuple, est celui de perdre sa langue, perte encore plus irréparable que celle de sa liberté.

« U sali  (l’oliu) ghjittatu (ribuccatu) hè signu di disgrazia. »  (v. cridenza)

Le sel (l’huile) jeté ou renversé est un mauvais présage.

« U sconciu ghjova pè acconciu. »  (v. furtuna)

L’avortement, le dérangement, est utile pour un arrangement.

“ Chi ha provato il male, gusta meglio il bene.” (Talianu)

«  È cchiù caru chiddu beni, chi ddoppu di lu mali veni. » (Sicilia)

“ Danno fa far senno. » (Talianu)

 «  A quelque chose malheur est bon. » (Français)

«  Le malheur peut être un pont vers le bonheur. » (Japonais)

«  Celui dont le pied glisse montre le chemin à beaucoup. » (Turc)

«  Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais triomphe du mal par le bien. » (Nouveau Testament)

«  Le malheur des uns fait le bonheur des autres. » (Français)

«  Des malheurs évités le bonheur se compose. » (Alphonse Karr)

Ou le contraire :

«  Le bonheur des uns fait le malheur des autres. » (Français)

« Per chì ne sà prufittà, e disgrazie ne imparanu più chè a furtuna. »  (v. sfurtuna)

Pour celui qui sait en tirer les leçons, les malheurs en apprennent plus que la chance.

“ Bisogna fare buon viso a cattivo gioco.” (Talianu)

“ Bisogna fare di necessità virtù.” (Talianu)

«  A mal dar, tomar tabaco. » (Spagnolu)

«  A mal tiempo, buena cara. » (Spagnolu)

«  Hacer de tripas corazòn. » (Spagnolu)

 «  Faire contre mauvaise fortune bon cœur. » (Français)

«  Faire de nécessité vertu. » (Français)

«  Faire bonne mine à mauvais jeu. » (Français)

« Essa natu à mal distinu. »  (v. nascita, avvena)

Être né sous un mauvais destin.

«  Etre né sous une mauvaise étoile. » (Français)

« Bracciu à pettu è ghjamba à lettu. »

Bras collé à la poitrine et jambe allongée dans le lit. (En piteux état)

« Di una malaccia ùn ni sorti una bunaccia. »

Du mal il ne peut résulter du bien.

«  Tanto entornò que trastornò. » (Spagnolu)

 «  Le mieux est l’ennemi du bien. » (Français)

Ou la variante :

«  Le pire est l’ennemi du mal. » (Claude Aveline)

« A chaque malheur il existe pire. » (Basque)

Ou le contraire :

«  Le malheur des uns fait le bonheur des autres. » (Français)

« U mali manghja à setti bucchi. »

Le mal dévore avec sept bouches, très vite.

« U mali faci di rustaghja. »

Le mal frappe avec la serpe.

«  Il male viene a carrate e va via a once. » (Talianu)

«  El mal entra a brazadas y sale a pulgaradas. » (Spagnolu)

 «  Le mal vient par quintal et s’en va par le trou d’une aiguille. » (Arabe)

«  Le mal vient à cheval et s’en retourne à pied. » (Français)

«  La douleur est un siècle et la mort un moment. » (J .-B. Louis Gresset)

“Ind’è u male, ognunu ci stà male, u bè, ognunu u si tene per sè.”  (v. individualisimu)

Du malheur, chacun en ressent la douleur. Le bien, chacun le garde pour soi.

«  Les grandes douleurs sont muettes. » (Français)

« Ugni mali veni a sera. »

La douleur s’exacerbe le soir venu.

« U male vene quand’ell’ùn s’aspetta. »

Le mal arrive toujours quand on ne l’attend pas.

« Quand malheur veut arriver, coton blesse. » (Africain)

« U male principia per pocu è finisce per assai. »

Le mal commence petitement et finit grandement.

“U caffè caccia u mali è metti u bè.”

Le café enlève le mel et le remplace par le bien.

Dittu annant’à l’aria di a magania : u caffè indulcisci u mumentu.

(Dit sur un air de plaisanterie: la cérémonie du  café adoucit les mœurs)

« Passata a cinquantina (a sissantina) un malannu ogni matina. »  (v.vichjara)

La cinquantaine (ou la soixantaine dans une option plus optimiste) passée on se découvre un malaise chaque matin.

«  Dopo i cinquanta un male al giorno. » (Talianu)

«  Doppu ‘a cinquantina nu mala ‘a matina. » (Calabria)

«  Chi ha cinquanta carnevali, si può metter gli stivali. » (Talianu)

«  A quarant’anni, tutti i giorni un malanno. » (Talianu)

«  A quarant’an, tòtt i dé un malàn . »(Emilia)

«  Quarantagn, quaranta magagn. » (Piemonte)

«  Arrivata ‘a sessantina lassa u cunnu e pigghia ‘u vinu. » (Calabria)

 «  Ne demandez pas à un vieillard où il a des douleurs, mais où il n’en a pas. » (Bulgare)

«  A mesure que nous vieillissons, ce sont nos maux qui rajeunissent. » (Finnois)

« Di donne è di guai, ùn ne manca mai . »

« Donne è malanni ùn mancanu mai. »  (v. donna)

Les femmes et les malheurs ne manquent jamais.

«  Malanno e moglie non mancano mai. » (Talianu)

«  Moglie e guai, non mancan mai. » (Talianu)

«  Capelli e guai non mancano mai. » (Talianu)

„ Cavì e guai in mànchen mai.“ (Emilia)

«  Cavei e guai, no manca mai. » (Istria)

 «  Les femmes et le verre sont toujours en danger. » (Brésilien)

« I guai di a pignula, ùn li cunnosci chè u pignulaghju. »

Seul le potier connaît les misères du pot.

« I guai di a pignatta, i cunnosci Pasquinu è a ghjatta. »  (v.ghjatta)

Les misères de la marmite, seuls les connaissent Pasquinu et la chat.

“I guai di u pignattu i cunnosce a coghja.” 

“I guai di a pignatta, ùn li cunnosci chè u cuchjaronu.”  (v.cunniscenza, manghjà è bia)

Seule la louche connaît les misères de la marmite.

«  I guai della pentola li sa il mestolo. » (Talianu)

“ I uà d’a pignate, i sape a cucchiare.” (Puglia)

«  Su male da sa padedda lu sap la cugliera che la gira. » (Sardegna)

I corsi sò sempri stati sicreti, supratuttu in tuttu ciò chì tocca à a famidda è à i so affari. Meddu hè à piattà i so prublema com’è i so riesciti. I sicreti ùn sò sapiuti chè da i più stretti. Ùn hè l’usu di dì: “Pani è parnici, affari di casa ùn si ni dici”?

Les corses ont toujours été secrets, particulièrement pour tout ce qui touche à la famille et à ses affaires. Il est préférable de taire ses problèmes aussi bien que ses réussites. Les secrets ne sont connus que par les proches. Ne dit-on pas communément « Pani è parnici, affari di casa ùn si ni dici » ? (Pain et perdrix, les secrets de la maison ne doivent pas être dévoilés)

«  I guai della pigna li sa il coperchio. » (Umbria)

«  Solo il coperchio sa quel che bolle in pentola. » (Talianu)

«  Dove stringe scarpa, lo sa soltanto il piede. » (Talianu)

 «  Nul ne sait mieux que l’âne où le bât blesse. » (Français)

«  Seul le potier connaît les misères du couvet. » (Français)

«  Le soulier seul sait si le bas a un trou. » (Créole)

«  C’est le couvercle qui sait ce qu’il y a dans la marmite. » (Guadeloupe)

«  Chacun sait ce qui bout dans sa marmite. » (Martinique)

«  Chacun sait où son soulier le blesse. » (Fleury de Bellingen 1 656, Allemand, Tchèque, Russe)

« Seule la chaussure sait si la chaussette a des trous. » (Créole)

« Si tutti i guai sortenu fora, ognunu si racoglie i soi. »

Si tous les malheurs sortaient au grand jour, chacun récolterait les siens.

“À chì lampa i so stracci in piazza, ognunu ricoglie i soi.”

Quand on jette ses affaires sur la place, chacun ramasse les siennes.

“Si ugnunu metti i so guai annantu à u zuddu, a sera ugnunu racoddi i soi. »

Si chacun met ses malheurs sur le seuil, le soir chacun ramasse les siens.

« Bella faccia è tristu core. »

«  Faire contre mauvaise fortune bon cœur. » (Français)

«  La malheur, comme la piété, peut devenir une habitude. » (Gr. Greene)

 « Veda è ùn tuccà, sò dulori da cripà. »

Voir et ne pas toucher est un véritable supplice.

« Fora u denti, fora u dulori (a pena). »

Une fois la dent arrachée, la douleur disparaît.

«  Fuori il dente, fuori il dolore. » (Talianu)

«  Muerto el perro, se acabò la rabia. » (Spagnolu)

 « À chì li mezani impiega ind’ì  l’amore, tostu o tardi pò avenne gran dulore. » (v. amori)

Qui a besoin d’autrui en amour, s’en repend tôt ou tard.

« U duttore passa è vene, u so male, à chì l’hà u si tene. »  (v. individualisimu)

Les médecins vont et viennent, le malade garde  son mal.

«  A mal mortale, né medico, né medicina vale. » (Talianu)

 «  Trop de docteurs, peu de médecins. » (Français)

« Imbasciadore ùn porta pena. »

Celui qui transmet les mauvaises nouvelles ne  ressent pas de peine.

«  Ambasciador non porta pena. » (Talianu)

« L’ambassadeur ne porte ni peine ni douleur. » (Basque)

 «  L’affliction ne guérit pas la mal. » (Origine latine)

«  Le chagrin ne paie pas les dettes. » (Allemand)

« À chì muta muca.”  (v. paesi)

« Tanti muti, tanti muchi.”   (v. morti)

Qui change en souffre.

«  Partire è un pò morire. » (Talianu)

 «  Partir c’est mourir un peu. » (Français)

«  Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. » (Lamartine)

« À a malmegliu. »

«  Tant bien que mal. » (Français)

« Par falla più bella. »

« Pour comble de malheur. » (Français)

« Bestia mucata ùn voli umbastu. »  (v. animali)

Une bête blessée ne supporte plus le bât.

« À chì ùn pighjura, migliura. »

Quand l’état n’empire pas, il s’améliore. 

«  Assai migliora chi non peggiora. » (Talianu )

 « À cosa fatta, u pintimentu ùn vale. »

Inutile de se repentir une fois que le mal est fait.

«  A chose faite, conseil pris. » (Français)

«  Après le dîner, la moutarde. » (Français)

U pintimentu hè un valori fundamintali in i pruverbii chì suvetani :

Le repentir est une valeur fondamentale dans les proverbes :

«  Ne pas se repentir d’une faute en est une autre. » (Persan)

«  Le repentir est le printemps des vertus. » (Chinois)

«  Plus les repentirs sont prompts, plus ils en épargnent d’inutiles. » (Chinois)

Mais il n’est pas suffisant si rien ne l’accompagne pour réparer la faute comme dans le proverbe :

«  L’excuse ne remplit pas le ventre de celui qui a faim. » (Arabe)

“Pentesi cum’è a volpi in Capraia.”  (v. vulpi)

«  S’en mordre les doigts. » (Français)

« Induva u denti doli  a lingua appoghja. »

La langue va où la dent fait mal.

«  La lingua batte dove il dente duole. » (Talianu)

«  Cada uno sabe donde le aprieta el zapato. » (Spagnolu)

 «  On se heurte toujours où on a mal. » (Français)

«  Chacun sait où le bât blesse. » (Français)

« Tristu com’è un cane. »  (v. ghjacaru)

Triste comme un chien.

«  Triste comme un bonnet de nuit. » (Français)

«  Triste comme un lendemain de fête (comme la mort). » (Français)

«  On dit « triste comme la porte d’une prison ». Et je crois, le diable m’emporte, qu’on a raison. » (A. de Musset)

« Essa affunatu com’è un cane in chjesa. »

« Hè affurtunatu com’è un ghjacaru in ghjesgia. »  (v. ghjacaru)

Malheureux (chanceux) comme un chien dans une église.

«  Como los perros en misa. » (Spagnolu)

 «  Comme un chien dans un jeu de quilles. » (Français)

« Être comme un chien dans l’eau bénite. » (Africain)

« L’ochji sò funtani di dulori. »

Les yeux sont des fontaines de douleur.

«  La larme dans l’œil est la blessure dans le cœur. » (Allemand)

«  Les yeux sont le miroir (les fenêtres) de l’âme. » (Français)

« Lacrimà à lacrimera. »

« Pienghje à dirruttera. »

« Piegna à core rottu. »

«  Pleurer à chaudes larmes. » (Français)

« Ùn avè più ochja pà pienghja. »

Ne plus avoir de larmes à verser tant on a pleuré.

“Avè u so core chì sgotta.”

«  Avoir le coeur gros. » (Français)

« Mi frighji u cori. »

Le cœur me brûle.

«  J’ai le cœur brisé. » (Français)

« Cascanu i sintimi (sentimenti). »

«  Les bras en tombent. » (Français)

« I biddezzi sò quattr’ anni è po dopu sò angosci è affanni. »  (v. biddezza)

La beauté dure quatre ans ; ensuite ce sont des tracas et des soucis.

«  La bellezza è effimera. » (Talianu)

«  Donna bella dura poco. » (Talianu)

«  Bellezza è come un fiore, che nasce e presto muore. » (Talianu)

 «  Il n’est plus belle rose qui ne devienne gratte-cul. » (Français)

«  La feuille tombe à terre, ainsi tombe la beauté. » (Breton )

«  En général dès qu’une chose devient utile, elle cesse d’être belle. » (Théophile Gautier)

« Grand’ amore, gran dulore. »  (v. amori)

Un grand amour est suivi par une grande douleur.

Esistarà unu strumentu par misurà u dulori, supratuttu par misurà quidda di a perdita di una parsona cara ?

Existe-t-il un instrument de mesure de la douleur, surtout pour mesurer  celle provoquée par la perte d’un être cher ?

«  Amore non è senza amaro. » (Talianu)

 «  Grand amour cause grand doulour. » (Français)

« Aspettà è non benì, stà in lettu e n’ùn durmì, fà l’amore è n’ùn gudì, sò dulori da murì. »  (v. amori)

Attendre en vain, rester au lit sans dormir, faire l’amour sans plaisir, sont des douleurs à en crever.

« U carbone brusgia accesu è tinghje spentu. »

Les mésaventures morales laissent toujours des traces.

«  Il carbone o scotta o tinge. » (Talianu)

 « Veda u celi ghjacarinu. »  (v. ghjacaru)

Voir le ciel des chiens.

«  Voir trente six chandelles. » (Français)

«  Voir des étoiles en plein midi. » (Français)

« Dulori di bursa passa prestu. »  (v. soldi)

Douleur d’argent passe vite.

«  È meglio un dolor di tasca che di cuore. » (Talianu)

 «  Plaie d’argent n’est pas mortelle. » (Français)

«  Un coup à la bourse n’est pas mortel. » (Occitan)

« Ziteddi, pena è doli. »  (v. ziteddi)

Les enfants sont source de douleurs et de deuils.

«  Chi disse figliuoli, disse duoli. » (Talianu)

«  Chi disse fìgghie, disse uà. » (Puglia)

«  Chi ha figli ha guai, chi non l‘ha non riposa mai. » (Talianu)

«  Chi ha di fiù, ha di guai. » (Emilia)

«  Chi gh‘à di scèc, gh‘à di fastöde. » (Lombardia)

„ Figlioli da allevare, ferro da masticare.“ (Talianu)

 «  Les enfants sont un fardeau éternel. » (Japonais)

« Ziteddi chjuchi, pinseri chjuchi ; ziteddi maiori, pinseri maiori. »  (v. ziteddi)

Petits enfants, petits soucis ; grands enfants, grands soucis.

« Figli piccoli, fastidi piccoli ; figli grandi, fastidi grandi. » (Talianu)

“ Piccine so fiure, granne so delure. » (Puglia)

“ Los hijos no dán gusto más que cuando se hacen .” (Spagnolu)

 «  Petits enfants, petite peine ; grands enfants, grande peine. » (Breton)

«  Enfants petits, petits soucis ; enfants grandis, grands soucis. »(Scandinave)

«  Un homme sans enfants est un roi sans souci. » (Persan)

« Avenni più in capu chè in stacca. »

Avoir beaucoup de soucis.

« Zitellu chi pianghje soffre o hà bisognu. » (v. ziteddi)

«  Cœur qui soupire n’a pas ce qu’il désire. » (Français)

« Chì hè pienghjendu à u so focu, ùn vada in locu. »

Qui est souffrant chez lui n’aille nulle part.

« Nè per freddu nè per terzane, ùn si sonanu e campane. »  (v. ghjesia)

On ne sonne pas les cloches ni pour les fièvres ni pour le froid.

« Oliu di lumera, ugni mali leva. »  (v. cridenza)

 L’huile de la petite lampe guérit toutes les maladies. 

“ Olio di lucerna, ogni male governa.” (Talianu)

«  Ojo de luma, ‘gni male conzuma. » (Marche)

«  Ogghiu comuni sana ogni duluri. » (Sicilia)

«  Olio di lume e lingua di cane, guariscon d’ogni male. » (Talianu)

«  Acqua , dieta e serviziale, guarisce d’ogni male. » (Talianu)

«  Dietta e servizial, guariss ogni gran mal.“ (Lombardia)

 « Lagnassi com’è un’ anima persa. »

Se lamenter éperdument comme une âme perdue.

« Ghjirandulà com’è un’anima persa. »  (v. ghjirandulera)

«  Errer comme une âme en peine. » (Français)

« Essa sempri errenti com’è l’anima di i stimadori. »

Errer comme l’âme des estimateurs (des experts).

I sperti ùn aviani tanta bedda numata. Chì ci sarà statu da rimpruvaralli parchì a so anima girandulessi senza arrestu ?

Les experts ne semblaient pas jouir d’une bonne réputation. Avait-on quelque chose à leur reprocher pour que leur âme erre sans arrêt ?

« Hà i setti piccati à dossu. »   (v. piccatu)

Il a commis tous les péchés, les sept pêchés capitaux.

« Da la maretta à lu mareghju, l’una hè mala è l’altru hè peghju. »  

De la petite à la grande marée, l’une est mauvaise et l’autre est pire.

 « Tra a nepita è u puleghju, unu hè male è l’altru peghju. »

Entre la marjolaine et le pouillot (herbe de St Laurent), c’est du mauvais au pire. (Toutes les deux sont mauvaises)

« Tra malba è u puleghju, l’una hè mala è l’altru hè peghju. »

Entre mauve et pouliot, l’une est mauvaise et l’autre pire.

« Tra lu mari è lu pileghju, l’unu hè mali è l’altru hè peghju. »   (v. sumidda)

Entre la mer et la brise, l’une est mauvaise et l’autre pire.

«  Cual más, cual menos, toda la lana es pelos. » (Spagnolu)

«  Huir de Málaga y caer en Malagòn. » (Spagnolu)

 «  Inutile de choisir entre eux, ils ne valent pas mieux l’un que l’autre. » (Espagnol)

«  L’abîme appelle l’abîme. » (Français)

« Di dui mali, scanta u maiò. »

«  Di due mali, scegli il minore. » (Talianu)

«  De sos duos males, abbrazza su minore. » (Sardegna). 

«  Ser peor lo roto que lo descosido. » (Spagnolu)

«  Más vale hasta el tobillo que hasta el colodrillo. » (Spagnolu)

«  De deux mots, il faut choisir le moindre. » (Valéry)

«  De deux maux il faut choisir le moindre. » (Français)

«  En fait de mal, le moins est le mieux. » (Espagnol)

« Si connosce u bè quand’ellu si ne và è u male quand’ellu ghjunghje. »

On apprécie le bien quand on le perd et la mal quand il arrive.

«  Non si conosce il bene, se non quando si è perso. » (Talianu)

 «  Quand le puits est à sec, on sait ce que vaut l’eau. » (Panckoucke, 1 749)

«  Bien perdu, bien connu. » (Français)

«  On croit plutôt le mal que le bien. » (prov. Gallica)

« Qui n’a pas éprouvé la peine ignore le prix du plaisir. » (Turc)

« À chì stà à u bè deve stà ancu à u male. »  (v. saviezza)

Qui s’accommode au bien doit s’accommoder également au mal.

« U lettu si chjama rosa, s’ell’ùn si dorme s’arriposa. » 

Le lit s’appelle « Rose ». Dans le lit, même si on ne dort pas on se repose.

« U lettu hè una bedda cosa, à chì ùn dormi s’arriposa. »   (v. calmu)

Le lit est une belle chose, même si on ne dort pas on se repose.

«  Il letto è come una rosa, chi non dorme si riposa. » (Talianu)

«  ‘O lietto se chiamma rosa : chi nun dorme s’arreposa. » (Campania)

 « U sali o l’oliu ghjittatu (ribuccatu) sò signi di disgrazia. »  (v. cridenza)

Le sel ou l’huile renversé est un mauvais signe.

“Avenni più in capu chè in stacca.”

En avoir plus dans sa tête que dans sa poche. (Avoir beaucoup de soucis)

« M’hà fattu veda i stelli in pienu meziornu. »

«  Ver gatos ensillados. » (Spagnolu)

«  Voir trente six chandelles en plein jour. » (Français)

« Ghjenti accolta, ghjenti stolta. »  (v. forza)

Rassemblement de personnes ne présage rien de bon.

«  Gente accolta, gente stolta. » (Talianu)

 « Malasciu à chì stà à l’affollu di l’altru. » (v. cumunu)

Malheur à celui qui vit aux dépens d’autrui.

“ Chi spera negli altri, muore afflito e disperato.” (Talianu)

„ Chi spera negli altri resta digiuno.“ (Talianu)

«  Cui sta a la speranza d’atu mora affrittu e scunzulatu. » (Calabria)

«  Il pane degli altri ha sette croste. » (Talianu).

«  Pan ajeno, caro cuesta. » (Spagnolu)

 «  A qui dépend de la table d’autrui, le monde paraît étroit et sombre. » (Juif) 

«  Attendre des autres est le métier des fous. » (Juif)

«  Qui s’attend à l’écuelle d’autrui a souvent mauvais dîner. » (Académie, 1 835)

«  Le pain des autres est amer. » (Français)

«  On ne peut pas voler avec les ailes des autres. » (Persan)

«  Si en bâtissant on écoutait les avis de tout le monde, le toit ne serait jamais posé. » (Mongol)

« Mischinu chì casca è dumanda aiutu. »

Malheur à celui qui tombe et demande de l’aide.

« Curciu à chì ùn scalda furru u sabbatu à sera. »  (v. manghjà  bia)

Bien malheureux celui qui ne fait pas de pain, le samedi soir.

Era l’usu di fà u pani una volta a sittimana, tutti i sabati, in u furru cumunu di u paesu o in u so furru propiu. U pani era mantinutu, fasciatu in un pannu spissu drintu à a meda. Quiddu chì ùn pudia falla si truvava in cattivi panni.

 Il était de coutume de faire le pain une fois par semaine, tous les samedis, dans le four commun du village ou dans son four personnel. Le pain était conservé, enroulé dans du tissu épais à l’intérieur de la maie. Celui qui ne pouvait le faire se trouvait dans une situation difficile.

« Dinari è pena in corpu, à chì l’hà sò i soi. »  (v. individualisimu, soldi)

L’argent et le mal au ventre ne se partagent pas. Chacun les garde pour soi.

«  Guai e pene, chi ce li ha se li tiene. » (Talianu)

«  Guai e peni, chini l’ha si li teni. » (Calabria)

«  Al que le duele la muela, que se la saque. » (Spagnolu)

 «  Que chacun règle ses propres affaires. » (Espagnol)

«  La misère du bœuf n’est pas une peine pour un cheval. » (Martinique)

«  Le bœuf de la vallée ne connaît pas les souffrances du bœuf de la colline. » (Français)

« O Mà, lo nosci guai sò lasagni è tagliarini è quandu nimu ci vidi sò brilluli è pisticcini.

Maman, nos peines sont lasagni è tagliarini, et quand nous sommes seuls ce sont des brilluli et des pisticcini (moins honéreux).

„Andà da Erode à Pilatu.“

Aller de Erode à Pilate.

« Cascà di vescu in prete. »  (v. sfurtuna)

„Andà da vescu in prete.“  (v. preti)

Tomber d’évèque en prêtre. (Régresser, rétrograder)

«  Fuego y dar en las brasas. » (Spagnolu)

«  Huir de Málaga y caer en Malagòn. » (Spagnolu)

«  Saltar de la satrén y caer en las brasas. » (Spagnolu)

«  Andar de zocos en colodros. » (Spagnolu)

 «  Aller de mal en pis. » (Français)

«  Tomber de Charybde en Scylla. » (Français)

«  L’abîme appelle l’abîme. » (Français)

«  Si vous montez à terre, vous rencontrez le tigre, si vous descendez dans une barque, vous rencontrez le crocodile. » (Thaï)

«  Tomber de fièvre en chaud mal. » (Français)

«  Sauter de la poêle en la braise. » (Français)

 «  L’abîme appelle l’abîme. » (Français)

« Si tu es assis sur un chameau aujourd’hui et demain sur un cheval, sache que l’âne t’attend. » (Africain)

 « Eccuci à a stretta à i Pirelli. »  (v. paesi)

Se trouver devant le pire.

«  Con el credo en la boca. » (Spagnolu)

 «  Être aux abois, dans de mauvais draps. » (Français)

« Trosci com’è piuledda. »   (v. ghjaddina)

Trempés comme des poussins.

« Fassi u cattivu sangui. »

Se faire du mauvais sang.

«  Se faire de la bile. » (Français)

«  Se faire des cheveux blancs. » (Français)

« Mettasi i varmi in capu. »

« Invarmicassi u ciarbeddu. »

« Maculassi u cervellu. »

Se casser la tête.

« Se fatiguer les méninges. » (Français)

« Se creuser la tête. » (Français)

« Di dulore ùn si more. »

On ne meurt pas à cause de la douleur.

«  Le chagrin est comme le riz dans le grenier : chaque jour il diminue un peu. » (Malgache)

«  Sur les ailes du Temps la tristesse s’envole. » (La Fontaine)

«  Rien ne sèche plus (aussi) vite que les larmes. » (Français, Anglais)

« Hè meddu soffra chè mora. »

«  Il vaut mieux souffrir que mourir. » (Français)

«  Plutôt souffrir que mourir, c’est la devise des hommes. » (La Fontaine)

« Male cumunu, meza cunsulazione. » (v. cumunu)

Mal collectif est supporté plus facilement.

“ Male comune, mezzo gaudio. » (Talianu)

“ Dolor condiviso, mezzo dolore.” (Talianu)

«  Trivolo comune è miezo gaudio. » (Campania)

 «  Le malheur divisé  est facile à porter. » (Arabe) 

In un sensu più largu, a somma hè più lebbia quand’idda hè purtata in cumunu, com’è a dici u pruverbiu chì suveta :

Dans une approche plus large, le fardeau est plus léger lorsqu’il est porté en commun, comme dans le proverbe :

« Un poids lourd supporté par un groupe devient un poids plume. » (Tunisien)

«  Le fardeau supporté en groupe est une plume. » (Arabe)

 « U male vene à cantaru è si ne và à once. »

Le mal arrive à quintal et s’en va à once (50 g).

«  Le mal arrive au galop et s’en va au pas. » (Français)

« Boccabanzuli chì vole dire ? O mangiare o dormire.. » 

Que signifient les baillements ? Envie de manger ou de dormir.

« Induva ci hè amori, nissunu mali noci. » (v. amori)

L’amour ne laisse pas de place au mal.

«  Où il y a l’amour, il y a la paix. » (Birman)

«  Là où on s’aime, il ne fait jamais nuit. » (Rundi, Afrique)

« U peghju hè sempri à vena. »

«  ‘U peju veni doppu. » (Calabria)

«  All’ultimo tocca il peggio. » (Talianu)

«  Le pire est devant nous. » (Français)

 « Tuttu si ni và da ribba inghjò. »

«  Tout s’en va à vau l’eau. » (Français)

« Un ci hè pinseri chì …! »

« Ùn purteti puri pinseri ! »

Ne soyez pas inquiet !

“I pinseri invechjani à chì i porta.”  (v. vichjara)

Les soucis font vieillir ceux qui en ont.

Da ritena u pesu di i pinseri annant’à a saluta di l’aghjenti chì i portani. I so effetti psicologichi portani a parsona à infrugnassi, à rinuncià à scumbatta pà a vita. Stu mancu di vodda di battasi, aghjustatu à i cattivi effetti di u dulori, di a paura, di u pinseri di u dumani, cresciani l’azzioni d’invichjà nanzi l’ora.

Il est à noter le poids des soucis sur la santé des personnes qui en ont. Leurs effets psychologiques conduisent l’individu à un repli sur soi-même, à un renoncement au combat pour la vie. Ce manque de combativité, ajouté aux effets dévastateurs de la douleur, de la peur, de la crainte du lendemain, participent à l’action d’un vieillissement précoce.

“ I pensieri fanno mettere i peli canuti.” (Talianu)

«  Lagrime e penseri, i porta al zimiteri. » (Trentino)

«  I fastidi fan deventà vecc, prima del temp. » (Lombardia)

 «  L’homme ne vit pas cent ans et se fait du souci pour mille. » (Chinois)

«  Les soucis ont des fleurs noires. » (Suédois)

«  Les soucis enlaidissent, c’est la joie qui fait fleurir. » (Berbère)

« À chì hà gran’ pinseri ùn dormi a notti. »

Qui a de gros soucis ne dort pas la nuit.

«  Puce à l’oreille l’homme réveille. » (Français)

U cuntrariu :

«  La notte assottiglia il pensiero. » (Talianu)

 « À chì ride assai hà pochi pinseri. »

Qui rit beaucoup a peu de soucis.

« Centu penseri ùn accordanu un debitu. » (v. debiti)

Le souci de la dette que l’on a ne suffit pas à l’effacer.

«  Cento libbre di pensieri non pagano un’oncia di debito. » (Talianu)

«  Un sach de fastidi no paga un quattrin de debit. » (Lombardia)

“ Sento panseri nu paga oun dì bito. » (Istria)

 «  Les pensées ne paient pas d’impôts. » (Allemand)

«  Les yeux sont libres d’impôts. » (Islandais)

«  La pensée ne paie pas de douane. » (Suédois)

«  Mille larmes ne paient pas une dette. » (Turc)

«  Mille pensées n’ont jamais payé une seule dette. » (Juif)

«  Erreur ne fait pas compte. » (Français)

«  Le chagrin ne paie pas les dettes. » (Allemand)

«  La bonne volonté n’est pas un acompte. » (Anglais)

« I gran penseri si leghjenu in faccia. »

Les grands soucis se lisent sur le visage.

« Ad ogni ora u so penseru. » (v. pacenzia)

A chaque instant ses soucis.

« Chaque chose en son temps. » (Français)

« N’ajoutez pas aux soucis de votre journée ceux de l’année ; à chaque jour suffit ce qui vous est destiné. » (Arabe)

« Sentesi a beretta di piombu. »

Être habité de graves soucis.

« Fassi u cattivu sangui. »

« Maculassi u sangue. »

«  Se ronger les sangs. » (Français)

“Avè u so pani in casa.”

Avoir beaucoup de soucis personnels.

«  Avoir son compte. » (Français)

« Avenni una tichja. »

« Avenni una buzara. »

« Avenni pienu i braghi (i stacchi). »

«  En avoir ras le bol. » (Français)

«  En avoir plein le dos (le pot, le cul, les bottes). » (Français)

« À chi tocca, tocca. »

Le malheur arrive sans prévenir et sans faire de distinction.

«  A chi tocca, suo danno. » (Talianu)

 « Ride quant’è i spurtelli. »

Rire autant que les paniers.

« Ne hè surtitu maccu cum’è una sorbula. »  (v. campagna)

Il s’en est tiré meurtri  comme une sorbe.

« I cattivi nutizii viaghjani prestu. »

«  El bien suena y el mal vuela. » (Spagnolu)

«  Las malas nuevas siempre son ciertas. » (Spagnolu)

«  Les mauvaises nouvelles vont plus vite que les bonnes. » (Espagnol)

«  Les bonnes nouvelles marchent et les mauvaises courent. » (Néerlandais)

«  Les mauvaises nouvelles sont toujours vraies. » (Espagnol)

“Ugnunu porta a so cruci.” 

« Ugnunu porta a so somma. » (v. individualisimu)

«  Ognuno porta la sua croce. » (Talianu)

«  Chi ccroce nun ha, pija un zeppo a sse la fa. » (Lazio)

«  Non hay casa que no tenga su chiticalla. » (Spagnolu)

«  Cada uno lleva su cruz. » (Spagnolu)

«  Levar la cruz a cuestas. » (Spagnolu)

«  Cada uno lleva su cruz. » (Spagnolu)

«  Levar la cruz a cuestas. » (Spagnolu)

«  Chacun porte sa croix. » (Français)

« Il n’y a pas de malheur pire que celui qu’on a. »  (Arabe)

«  Les larmes du monde sont immuables. Pour chacun qui se met à pleurer, quelque part un autre s’arrête. Il en va de même du rire. » (Samuel Beckett)

« Hè malandatu. »

« Entre la cruz y el agua bendita. » (Spagnolu)

« En bien mauvaise posture, dans de beaux draps. » (Français)

« Pienghja com’è una funtana. »

Pleurer comme une fontaine (un bébé).

« Pienghja com’è una criatura. »

Pleurer comme un enfant.

«  Llorar a moco tendito. » (Spagnolu)

«  Llorar lágrimas de sangre. » (Spagnolu)

 «  Pleurer comme une madeleine. » (Français)

«  Pleurer des larmes de sang. » (Français)

« Ognunu cunnosce e so miserie. »

Chacun connaît ses misères (ses problèmes).

« Ugnunu pienghji i soi. » (v. individualisimu, morti)

Chacun pleure ses proches.

«  Ogni cuore ha il suo dolore. » (Talianu)

“ Ognuno i suoi guai.” (Talianu)

 «  Chaque vieille son deuil plaint. » (Français)

«  Tous vont au convoi du mort et chacun pleure son deuil. » (Français, Espagnol)

Inveci a disgrazia di l’altri hè monda menu risintita è spartuta. Sminuisci à spissu sicondu a distanza di l’evenimentu, com’è in i pruverbii chì suvetani :

Par contre le malheur d’autrui est beaucoup moins ressenti et partagé. Il diminue souvent en fonction de l’éloignement de l’évènement, comme dans les proverbes :

«  L’épine dans la chair d’autrui est facile à enlever. » (Rundi, Afrique)

«  Malheur d’autrui n’est que songe. » (Français)

«  Les tragédies des autres sont toujours d’une banalité désespérante. » (O. Wilde)

«  Le malheur d’autrui ne guérit pas une peine. » (Brésilien, Portugais)

« U pentimentu ùn acconcia affari. »

Le repentir ne met pas les affaires en place.

U pintimentu hè un valori fundamintali in i pruverbii chì suvetani :

Le repentir est une valeur fondamentale dans les proverbes :

«  Ne pas se repentir d’une faute en est une autre. » (Persan)

«  Le repentir est le printemps des vertus. » (Chinois)

«  Plus les repentirs sont prompts, plus ils en épargnent d’inutiles. » (Chinois)

Mais il n’est pas suffisant si rien ne l’accompagne pour réparer la faute comme dans le proverbe :

«  L’excuse ne remplit pas le ventre de celui qui a faim. » (Arabe)

“U pianghje ùn porta rimediu a u so male.”

Les larmes ne sont pas un remède contre le mal.

«  Ove non c’è rimedio, il pianto è vano. » (Talianu)

 «  Une longue souffrance n’acquitte rien. » (Néerlandais)

In una manera di veda più nigativa :

Dans une approche négative :

«  Les pleurs aggravent le mal. » (Rundi ; Afrique)

“Pianghje e so peccati. »  (v. piccatu)

Il pleure ses péchés.

« Manghjendu, manghjendu,

Tout en mangeant le temps passe et calme tout.

« Tempu accuncendu. »

« Cù u tempu tuttu s’arranghja. »

Avec le temps tout s’arrange.

“U tempu varisci ugni mali.”

Le temps est un guérisseur.

“U tempu hè galantomu.”  (v. manghjà è bia, tempu chì passa, disgrazia, pacenzia)

Le temps est un galent homme.

« Il tempo accomoda tutto. » (Talianu)

“ Dai tempo al tempo.” (Talianu)

«  Il tempo è galantuomo. » (Talianu)

«  Il tempo è il migliore consigliere. » (Talianu)

«  Tempu metti consigghiu. » (Sicilia)

«  Il tempo guarisce ogni male. » (Talianu)

«  Acqua, dieta e serviziale, guarisce d’ogni male. » (Talianu)

«  Non c’è duluri chi cu tempu un passa. » (Sicilia)

«  El tempo cura al enfermo, que no el ungüento. » (Spagnolu)

 «  Tout arrive avec le temps. » (Français)

«  Le temps est le meilleur des médecins. » (Juif)

«  Le temps est le meilleur remède. » (Français)

«  Le temps fait oublier les douleurs, éteint les vengeances, apaise la colère et étouffe la haine ; alors le passé est comme s’il n’eût jamais existé. » (Avicenne)

«  Le temps est un grand maître, dit-on, le malheur est qu’il tue ses élèves. » (Hector Berlioz)

«  Le temps est un grand maître, il règle bien des choses. » (Corneille)

«  Les béquilles du temps font plus que la massue d’Hercule. » (Français)

«  Le temps guérit toutes les blessures. » (Allemand)

«  Avec le temps et le vent, tout chagrin s’envole. » (Gaélique)

«  C’est le temps qui guérit le malade, non le médicament. » (Portugais)

« Croce è chjodi, chì ùn hà pruvatu, provi. »

La croix et les clous, celui  qui n’y a pas goûté, n’a qu’à essayer.

« U peghju à fà. »

«  De todos maneras, aguaderas. » (Spagnolu)

«  A todo mal suceder. » (Spagnolu)

« Au pis aller. » (Français)

«  Au pis-aller le mal ne sera pas grand. » (Français)

« Hè passatu pà a machja brusgiata. »  (v. campagna)

Il a traversé le maquis brûlé.

«  Pasar por las picas. » (Spagnolu)

«  Avoir des ennuis, des difficultés ; essuyer des revers. » (Français)

« N’hà vistu quant’è u fiori di l’amandulu. »

Avoir de grosses difficultés ou des ennuis, comme la fleur de l’amandier en pein hiver.

« Essa annant’à a zidda calda. »

«  Être sur les charbons ardents. » (Français)

« Esse cume e legne verde chì piegnenu da un capu è brusgianu da l’altru. »  (v. campagna)

Être comme des bûches vertes dont un bout pleure et l’autre brûle.

« Andà à scianchionu. »

Marcher en boîtant.

«  Ne battre que d’une aile. » (Français)

« Cascà com’è turduli. »  (v. merula)

Tomber comme une grive.

«  Tomber comme un lapin. » (Français)

« Essa abambanatu. »

«  Avoir le coup de bambou. » (Français)

« Ochju ùn vede, core n’ùn dole. »  (v. incertezza)

Celui qui ne voit pas le malheur n’en ressent pas la douleur.

« Occhio non vede, cuore non sente. » (Talianu)

«  Ojos que no ven, corazòn no siente. » (Spagnolu)

 «  Dix langues qui affirment ne valent pas deux yeux qui voient ; deux yeux qui voient ne valent pas une main qui palpe. » (Thaï)

« Anca à u lettu, bracciu à pettu. »

Jambe au lit, bras en écharpe. (En cas d’accident)

« Hè biancu cum’è una candela. »

Blanc comme une chandelle.

« Hè biancu cum’è una pezza lavata. »

Blanc comme une linge lavé.

« Biancu cum’è una pezza di linu. »

Blanc comme un morceau de tissu de lin.

« Biancu com’è un linzolu. »

Blanc comme un drap.

« Lavatu à e sette liscive. »    (v. difetti)

Lavé aux sept lessives.

 «  Pâle comme le linge. » (Français)

« Ùn pudè manghjà un bucconu in paci. »

N’avoir pas de tranquillité.

« Quanti bucconi amari par iddu. »

Que de mauvais moments pour lui.

« À mali estremi, estreme cure. »  (v. forza)

«  A mali estremi, rimedi estremi. » (Talianu)

«  A legno duro accetta tagliente. » (Talianu)

« A duro ceppo, dura accetta. » (Talianu)

«  Aux grands maux les grands remèdes. » (Français)

«  Il faut chasser le diable par le diable. » (Tchèque)

« Chì hà musu imbarnasgiatu, hà u core muscingatu. »

Qui a son museau sali, a son cœur barbouillé.

„Vedene quant’è u misgiu ind’u spurtellu. »   (v. ghjattu)

«  En voir de toutes les couleurs. » (Français)

« Trampilà i quattru biocculi. »

«  S’arracher les cheveux de la tête. » (Français)

« Soffre cum’è un dannatu. »

«  Souffrir comme un possédé (un damné). » (Français)

« Essa disgraziatu in tuttu. »

«  Être malheureux comme un chien (une pierre). » (Français)

« Una vita pehju chè un caraccò. »

Une vie d’extrême étroitesse de moyens, une vie misérable.

« Sudà sangue. »

Suer du sang.

«  Sudar tinta china. » (Spagnolu)

«  Suer de l’encre, suer sang et eau. » (Français)

« Circà più chè pan’ di granu. » 

« Circà pillaca è pan’ di granu. » (v .cumplicazioni)

Chercher des complications ou des difficultés.

«  Lo mejor es enemigo de lo bueno. » (Spagnolu)

«  Meterse en enredos. » (Spagnolu)

 «  Couper les cheveux en quatre. » (Français)

«  Le mieux est l’ennemi du bien. » (Français)

« À long’andà a soma duventa greva. »

«  A longue voie paille pèse. » (Français)

«  Quand la danse est finie, le tambour est toujours lourd. » (Créole)

« Ci hè sempre tempu à tichjassi di cuscogliule. »

On a toujours le temps de souffrir.

« L’hà (u Signori) cacciatu a so manu di capu. »

Le Seigneur lui a retiré sa protection.

I disgrazii ghjunghjani quand’ùn s’aspettani micca.

Le malheur peut arriver à tout moment.

« Si le malheur t’en veut, le bateau se fera serpent pour te piquer. » (Indien)

« U culu hè pien di guai, ùn dice mai : « vai ». »

Le cul est plein de peines, il ne dit jamais : « bouge-toi ».

 « A risa di l’addulurati hè a più bella. »

Le rire des affligés est le plus beau.

« Mi sò cascati i sensi ! »

Avoir une désagréable surprise. (En perdre les sens)

« Ls bras m’en tombent. » (Français)

« Andà tutta à ventu. »

Avoir la tremblotte (émotion, angoisse).

« Esse à fiatu scappatu. »

Avoir le souffle coupé.

« Essa à fiatu in bucca. »

Être à bout de souffle.

“À chì hà dannu hà rise.”

Qui subit des dommages subit aussi les rires.

« Hè meddu un colpu di cultellu chè un colpu di purtellu. »

Un courant d’air est souvent plus dangereux qu’une blessure.

“Trè mali per l’omu : a candedda in casa, a zidda fumicosa, a donna ritrosa.”

Trois maux pour l’homme: le cierge (funéraire) à la maison, l’âtre qui enfume, la femme capricieuse.

« Mischinu quellu chì và scalzu per risparmià i so scarpi. »

Malheureux celui qui va nu-pieds pour économiser ses chaussures.

« Chì vole cunnosce e pene di l’infernu, stazzunaru d’estate è muratore d’invernu. »

Qui veut connaître les peines de l’enfer, forgeron en été et maçon l’hiver.

„Ognunu sà e so miserie.“

Chacun connaît ses misères.

« Essa disfattu. »

«  Avoir mauvaise mine. » (Français)

«  Avoir les traits tirés. » (Français)

« L’hà cursa brutta. »

Être dans une situation délicate et dangereuse.

«  Être dans de sales draps. » (Français)

« Ùn sarà mai com’è u muscon’ di u Fretu ».

A bucca d’iddarati si trova da mezu à Zonza à U Spidali. À fiancu ci hè una bedda punta tondula è liscia chì lucica à u soli com’è un giuvellu : a punta di u Diamanti. Annant’à sta cantuniccia ferma sempri a vistighja di una vechja custruzzioni in grossa petra sciolta : u casteddu di Orsu Alamanu.

Orsu Alamanu era aministratori di i tarri di  u sud di Covasina. Era un omu terribuli, crudeli, un tiranu chì impuniva a so leggi in tuttu u Fretu (l’Avretu). U Fretu si stindiva da Bonifaziu à Portivechju passendu pà u figaresu. Erani i più beddu tarri par piantà è par addivà l’animali. L’istati si ni stava in u so casteddu, insù in Iddarati, à fiancu à u Diamanti, è l’inguernu in u so casteddu di Montilati, vicinu à Figari.

In suprapiù di u so puteri s’era impatrunitu di un vechju privileghju : quiddu di dispona di tutti i donni com’iddu vulia (droit de cuissage). Ugni damicedda, a vighjiglia di spusassi, duviva passà indi so mani è indu so lettu. È u povaru maritu li duviva arrigalà a so più bedda bestia. Tuttu mondu n’avia una tichja di stu privileghju, ma nimu mai sghincava, di paura di fassi tumbà. Un bel’ ghjornu, Piobetta, a vighjilia di maritassi, si prisintò davanti à Orsu Alamanu incù un cavaddu magnificu. In u mentri chì u tiranu avvinghjiva a bestia, Piubetta, l’allacciò incù un cappiu, è prestu prestu u si carriò luntanu. Orsu Alamanu mortu, Piobetta incù a ghjenti di u rughjonu, lampò in tarra tutti i so bè è ancu u so casteddu di Montilati. Ùn ci vuliva à lascià nisciun’ vistighja di stu tiranu. L’annu dopu, vulendu assicurassi ch’idd’ùn c’era un diavuli suttaratu, apriini a so tomba. Tandu ni scappò un musconu. À capu di deci anni, duvintatu tamant’è un boiu, issu musconu, incù u so ansciu  puzzulenti è murtali,  missi u spaventu in tuttu u Fretu, tumbendu cristiani è animali, peghju chè a pesta o chè a grippa spagnola. Ùn c’era rimediu pà parassi. Tutta a ghjenti scappava in muntagna par francassi da issu priculu.

Oghji chè oghji si dici sempri in U San Martinu (u Suttincu) : « Ùn sarà mai com’è u muscon’ di u Fretu ».

Com’è par dì : ùn sarà mai cussì gravu.

(Un antra virsioni dici chì u musconu saria isciutu da u capu di Orsu Alamanu quandu Piobetta u li muzzò incù a so sciabula.)

Le col d’Iddarati se trouve entre Zonza et l’Uspidali. A côté se dresse une cime toute ronde et lisse qui brille au soleil comme un bijou : « La pointe du diamant ».Sur ces gros rochers existent encore les vestiges d’une vieille construction en pierres sèches : le château de Orsu Alamanu.

Orsu Alamanu était administrateur des terres du sud de Covasina. C’était un homme terrible, cruel, un tyran qui imposait ses lois sur tout le territoire de Fretu (d’Avretu). Le Fretu couvrait les terres de Bonifaziu à Portivechju en passant par le Figarais. C’étaient les plus belles terres cultivables et  d’élevage. L’été il habitait son château, là haut, à Iddarati, à côté du « Diamant », et l’hiver dans son château de Montilati, près de Figari.

En plus de son pouvoir il s’était octroyé un vieux privilège : celui de disposer de toutes les femmes à son gré  (droit de cuissage). Chaque demoiselle, avant de se marier, devait passer dans ses bras et dans son lit. Le pauvre mari devait lui offrir sa plus belle bête. Tout le monde en avait marre de ce privilège, mais personne n’osait bouger de peur de se faire tuer. Un beau jour, Piobetta, la veille de son mariage, se présenta devant Osu Alamanu avec un magnifique cheval. Pendant que le tyran tournait autour du cheval, Piobetta l’attacha avec un nœud coulant, et l’entraîna loin le plus vite possible. Orsu Alamanu mort, Piobetta avec les gens de la région, détruisit tous ses biens ainsi que son château de Montilati. Il ne fallait laisser aucune trace de ce tyran. L’année suivante, en voulant vérifier qu’il n’y avait pas un diable enterré, ils ouvrirent sa tombe. Une grosse mouche s’en échappa. Au bout de dix ans, ayant atteint la taille d’un bœuf, la mouche avec son odeur pestilentielle et mortelle,  sema la terreur dans toute la région du Fretu, tuant bêtes et gens, pire que la peste ou la grippe espagnole. Pas moyen d’en réchapper. Les gens s’enfuyaient à la montagne pour échapper à ce fléau.

Dans la région de San Martin (commune de Sotta), aujourd’hui on dit encore : « Ùn sarà mai com’è u muscon’ di Fretu ! » Pour dire que ce ne sera jamais aussi grave.

Une autre version indique que la mouche serait sortie de la tête de Orsu Alamanu lorsque Piobetta la lui coupa avec son épée.