Indiffarenza, sminticu, ingratitudina :
Indifférence, oubli, ingratitude :
« Parola è
pula, u ventu spula. »
Le vent emporte les mots et la poussière.
« I paroli si spignani ma micca u scrittu. » (v. diciaredda)
Les paroles disparaîssent, les écrits
restent.
« Les paroles s’envolent, les écrits restent. » (Français)
« Ce qui est mauvais, écris-le sur de l’eau courante. »
(Roumain)
« Les paroles sont les femelles, les écrits les mâles. »
(Breton)
« Les paroles sont vides, le pinceau laisse des traces. »
(Chinois)
Pari essa in cuntradizzioni incù u pruverbiu chì suveta :
Semble être en contradiction avec le proverbe :
« I boi si liani
pà i corra, l’omini si liani pà a parola ». (v.boiu, onori)
On lie les boeufs par les cornes, les hommes par la parole.
A parola data valia quant’è un attu signatu. Ùn vali a pena di signà un attu, un ingagnamentu quand’iddu hè fattu incù a parola. In u altru rigistru, l’azzioni anch’iddi lasciani più stampa chè i paroli, com’è a dicini i pruverbii :
La « parole donnée » était l’équivalent d’un acte signé.
Inutile de signer tel acte, tel engagement réciproque pris sur l’honneur. Dans
un registre différent, les actions aussi laissent plus de traces que les
paroles, comme semblent l’indiquer les proverbes :
« Les paroles s’envolent, les coups restent. » (Anglais)
« Les actions parlent
plus fort que les paroles. » (Américain)
« U pani
manghjatu hè prestu sminticatu. » (v. manghjà è bia)
Le pain mangé est vite oublié. (On oublie vite les services rendus)
“ Il pan mangiato, presto è dimenticato. »
(Talianu)
“Lavata la sete, si voltono le spalle al fonte.” (Talianu)
« Con las glorias se olvidan las memorias. » (Spagnolu)
« Comida hecha, compañia deshecha. » (Spagnolu)
« Pain mangé est vite
oublié. » (Suédois et Indien)
« On se souvient du baiser promis, on oublie les baisers
reçus. » (Scandinave et Finnois)
« Quand on a avalé, on
oublie la brûlure. » (Japonais)
« Quand la pluie s’arrête, on oublie le parapluie. »
(Japonais)
« Une fois le dîner fini, on n’estime plus la cuiller. »
(Turc)
« Qui oublie les bienfaits se souvient des injures. » (Chinois)
« Morceau avalé n’a plus de goût. » (Français)
« La reconnaissance a la mémoire courte. » (Benjamin
Constant)
« Une fois le dîner fini, on n’estime plus la cuiller. » (Allemand)
« Mortu eiu, cripatura ! »
Après ma mort, tout le monde
peut crever.
« Morga
Sansone cù tutti i filisdei ! »
Puisse mourir Sanson avec tous
les philistins.
« Chì
appressu vinarà, i catari chjudarà. » (v. individualisimu, morti)
Ceux qui suivront, fermeront
les barrières.
Vol’dì, ùn aghju nudda à futta di ciò chì accaddarà, quandu ghjè ùn ci saraghju più.
Autrement dit, je n’en ai rien à faire de ce qui arrivera, une fois que
je serai mort.
« Chi ven
dietro serri l’uscio. » (Talianu)
« Morto io, accidenti a chi resta.” (Talianu)
« Morto io, morti tutti. » (Talianu)
« Muera Marta y muera harra. » (Spagnolu)
« Après nous, le déluge ! » (La Marquise de Pompadour)
« Profitons des plaisirs, au diable les conséquences. »
(Espagnol)
« À fà bè à i porci si perdi tempu è lavatura. »
A vouloir rendre des services à des cochons on perd son temps et la nourriture.
“Mette
i porci in carrea.” (v.
purceddu)
Installer les cochons sur des
chaises.
« Chi fa del bene al villano, si sputa in mano. » (Talianu )
« Nutrisci il corvo e ti caverà gli occhi. » (Talianu)
« Lavare el culo a un guarro. » (Andalou)
« Regala a la gata y te saltará a la cara. » (Spagnolu)
« Echar margaritas a puercos. » (Spagnolu)
« El ruin, cuanto más le ruegan, más se ensancha. » (Spagnolu)
« Fais du bien à un cochon et il viendra chier sur ton balcon. » (Français)
« Chantez pour un âne, c’est des crottes qu’il vous donne. » (Français)
« Nourris une corneille, elle t’arrachera les yeux. » (Bulgare)
« Donner aux riches, c’est porter de l’eau à la mer. » (Turc)
« Faire du bien à un arabe, c’est arroser du sable. » (Juif)
« Engraisse ton chien, il te dévorera. » (Arabe)
« Elève des corbeaux, ils te crèveront les yeux. » (Arabe)
« Obliger les ingrats c’est acheter la haine. » (Français)
« Obliger un ingrat c’est asperger la mer d’eau de rose. » (Américain)
« Jeter des perles devant des pourceaux. » (Espagnol)
« Oignez vilain, il vous
poindra. » (Français)
« La reconnaissance de l’âne
est un coup de pied. » (Français)
« Si vous donnez de
l’avoine à un âne, il vous paiera avec des pets. » (Français)
« Graisse les bottes d’un
cochon et il te botte le cul avec. » (Français)
« Si tu aides un pigeon à
voler, une fois en l’air attends toi à ce qu’il te chie dessus.
« (Africain)
« Pecura
bianca, pecura nera, à chì campa campa, à chì mori
mori. » (v. morti, pecura)
Les vivants vivent, les morts sont morts. (Peu importe qui vit ou qui meurt)
« Chi muore
giace, chi vive si dà
pace. » (Talianu)
“ I murt in tèra, i viv a la scudèla.” (Emilia)
« Solo chi è morto, chi è vivo si dà conforto. » (Toscana)
« Tan presto se va el cordero como el carnero. » (Spagnolu)
« On ne sait ni qui meurt,
ni qui vit. » (Français)
« Autant meurt veau que vache. » (Français)
« Pardunà hè
di cristianu, sminticà hè di cuglionu. »
Le pardon est digne d’un
chrétien, l’oubli d’un couillon.
„Perdunà hè da omu,
dimenticassi hè da bestia.“
Le pardon est digne d’un homme,
l’oubli d’une bête.
« Pardonner n’est point oublier. »
(Allemand)
« Ùn mi faci (dà) nè fritu
nè caldu. »
“Eso no me da frio ni
calor. » (Spagnolu)
« Cela ne me fait ni
chaud ni froid. » (Français)
« Ùn
cunnosci più a filetta. »
Il ne reconnaît plus la fougère.
Allusioni fatta à quiddi chì vultavani
dopu à longhi sughjorni for’ di l’isula. Aviani sminticatu d’essa attenti, tirendu
u filettu chì ugnunu a sà, iddu
tadda i mani. Fà neci d’avè sminticatu.
Sminticà i so urigini. Listessu sensu pà i dui pruverbii
chì suvetani.
Allusion faite à ceux qui revenaient après de très longs séjours à l’extérieur de l’île. Ils avaient oublié d’être attentifs en tirant la fougère car celle-ci est très coupante. Il fait semblant d’avoir oublié. Oublier ses origines. Idem pour les deux proverbes suivants.
« Ùn
connosce più i lupini. »
Il ne reconnaît plus les lupins.
« Ùn cunnosce più l’albucciu. » (v.difetti)
Il ne reconnaît plus l’asphodèle.
« La papillon oublie
souvent qu’il était chenille. » (Suédois)
« Par un’arichji
entri è pà l‘altra sorti. »
Ça rentre par une oreille et
ça sort par l’autre.
“ Per un orecchio entra e per l’altro esce.” (Talianu)
« Entrer par une oreille et sortir par l’autre. » (Français)
« Par un arichji si senti è par l’altra si
lenta. »
On entend par une oreille et
on lâche par l’autre.
« Stà
à sente à qualchiadunu cum’è
i topi à veghja. » (v. topi)
Ecouter qqn. comme les souris
le soir à la veillée.
« Ghjè quantu
à parlà cù u Pinzalone ! »
Autant parler avec le « Pinzalone ». (Probablement un rocher pointu)
Ùn n’accurdà nissunu intaressu à ciò chì dici l’altru.
Ne prêter aucune attention aux
propos de qqn.
« Falà
in a caterazza. »
« Être mis aux
oubliettes. » (Français)
« Ùn si ni parla più. »
On en parle plus.
« Affaire classée. »
(Français)
« Chì manca paga. »
Qui oublie est puni.
« Scordati di e gattive
azzione è ùn ti scurdà mai di e bone. »
Oublie tes mauvaises actions
mais n’oublie pas les bonnes.
« Chì si scorda
di i so amici li tene pocu cari. » (v. amicizia)
Celui qui oublie ses amis les
aime peu.
« Chì ùn ci
pensa ci resta. »
Celui qui oublie en paiera les
conséquences.
« E rundinelle sò
cum’è cert’amici, scappanu passatu u bellu tempu. » (v . amicizia)
Les hirondelles ressemblent à
certains amis, elles s’en vont lorsque les beaux jours sont terminés.
« Quand le malheur
frappe à la porte, les amis sont endormis. » (Russe)
Pocu ricunniscenza è pocu
pietà par i disgraziati, com’è
a dici u pruverbiu chì suveta :
Peu de reconnaissance et aussi
peu de pitié pour ceux qui sont dans le malheur, comme dans le proverbe :
« Quand un chien se
noie, tout le monde lui offre à boire. » (Vibraye 1 934, Anglais)
« Volta a trovula (trova) dopu manghjatu. »
Le cochon repu retourne l’auge.
“U purceddu tichju volta a trovula (trova).” (v. difetti, falsità, purceddu)
Il renverse l’auge après avoir mangé.
Porta bè l’idea di l’ingratitudina di u purceddu : mancu à pena di ricunniscenza pà u manghjà lampatu.
Traduit l’idée d’ingratitude du cochon : aucune reconnaissance
pour la nourriture reçue.
Si
dici di calchissia chì hà pocu
è micca ricunniscenza par
l’aiutu (o u manghjà) ch’iddu hà ricivutu.
Di unu scurdanciu.
Se dit de qqn. qui n’a aucune reconnaissance pour l’aide (ou la nourriture) qu’il a reçu. D’un ingrat.
« L’asino quando ha mangiato la biada, tira calci al corbello. » (Talianu)
« L’asen quand l’à mangiat, él volta ‘l cül a la treis.” (Lombardia)
« Il troppo
bene sfonda la cassetta. » (Talianu)
« Abbondanza genera fastidio . »
(Talianu)
« Bbonnanza stfa, caristia fa fame. » (Marche)
« La grascia stufa. » (Lazio)
« Casas hospedada, comida y denostada. » (Spagnolu)
« Rassasié, l’âne éparpille son orge. » (Arabe)
« A l’âne repu, les chardons sont amers. » (Occitan)
« A rat rassasié, le froment est amer. » (Catalan)
« A souris rassasiée, la farine est amère. » (Russe)
« Le pigeon saoul (repus) trouve les cerises amères. » (Cotgrave, 1 611)
« Quand on a pressé l’orange, on jette l’écorce. (Espagnol)
« Au dégoûté le miel est
amer. » (Meurier 1 568)
« Au
ventre soûl cerises amères.» (Lamesangère
1 821)
« Morceau avalé n’a plus de
goût. » (Auvergnat)
In u stessu filu, hè una invitazioni ad avè monda più gratitudina è hè dinò una invitazioni à purtà rispettu à l’urigini di u manghjà in i pruverbii chì suvetani :
Dans le même ordre d’idée, une invitation à plus de gratitude et
invitation à respecter la provenance de la nourriture à travers les proverbes :
« Là où tu as mangé du sel, ne casse pas la salière. (Persan)
« Ne repoussez pas du pied la pirogue qui vous a aidé à traverser
la rivière. (Maori)
« Ne jette pas de pierre
dans le puits où tu as bu. (Arabe)
Cunsigliu di rispettu di u manghjà in u pruverbiu :
« Non si sputa nel piatto dove si mangia. » (Talianu)
« Allivà i corba
pà fassi caccià l’ochja. » (v. niscintria,corbu)
Elever des corbeaux pour se
faire aveugler.
« Réchauffer un serpent
dans son sein. » (Français)
« N’élève pas de corbeaux,
ils te crèveront les yeux. » (Français)
« Nourrit le loup pendant
l’hiver, il te dévorera au printemps. » (Français)
« Hè sempre un
sminticone chì nun face attenzione. »
C’est toujours un étourdi qui
ne fait pas attention.
« Manger la
consigne. » (Français) (Oublier une recommandation)
« L’oubli me paraît une
mort. » (Guilleragues)
« A défaut du pardon,
laisse venir l’oubli. » (Alfred de Musset)
« Casa fatta, maestru
fora. » (v. casa)
La maison terminée, on a hâte
de licencier le maçon.
“ Opera fatta,
maestro in pozzo.” (Talianu)
« Quand la cage est faite, l’oiseau
s’envole. » (Oudin, 1 835)
« Quand la maison est
achevée de bâtir, le maître meurt. » (Français)
« Son nid fini, morte
est la pie. » (Italien)
« Une fois la maison
construite, on oublie le charpentier. » (Panjâbi,
Inde et Pakistan)
« Sputà ind’u piattu induv’ellu si manghja. »
Cracher dans l’assiette où l’on
mange.
« Cracher dans la
soupe. » (Français)
« Ne crache pas dans le
puits, il peut t’arriver d’en boire. » (Russe)
« Ne mords pas la main de
celui qui te donne un coup de main. » (Africain)
Ma dinò u cuntrariu :
« Induve si beie
ùn ci si sputa. »
Il ne faut pas cracher dans la
soupe.
« Cosa fatta locu tene. »
On ne revient plus sur ce qui a
été fait. C’est acquis.
« Ùn hè bella a sporta chì arrega è ùn
porta. » (v. cumunu)
Il n’est pas bon de recevoir
sans jamais rendre.
Era di bon usu d’offra calcosa à quiddu chì vinia in casa (frutta, ligumi, sciarcutaria, robba di casa…). Era di bona crianza
di fanni altr’è tantu. Tuttu quissa
in un grandi rispettu di u sensu di l’uspitalità è di a spartera.
Il était de bon aloi d’offrir
au visiteur un bien (fruit, légume, charcuterie…). Il était aussi respectueux
de rendre la pareille. Ceci dans un profond respect du sens de l’hospitalité et
du partage.
« Le ciel donne de la
pluie à la terre, mais la terre ne renvoie au ciel que de la poussière. »
(Indien)
« Scurdassi da a bocca
à u nasu. »
Oublier entre la bouche et le
nez. (Oublier aussitôt)
«Morceau avalé n’a plus de
goût. » (Auvergnat)
« Invece
d’esse aggragatu, fù mazziatu è curniatu. »
Au lieu d’être remercié, il fut
roué de coups et de blessures.
« Assai vale ciò
chì ùn s’hà, è dopu avutu,
valore ùn hà. »
Ce que l’on n’a pas a une grande valeur. Mais, l’objet acquis, il n’a
plus de valeur.
« M’hà
nigatu u mottu. »
Il a refusé de me saluer ou n’a pas répondu à mon appel.
« Freddu
com’è un palu di farru. »
Froid (indifférent) comme un
pieu en fer.
« U tempu
hè una bedda
sfassatoghja. »
Le temps est une belle gomme
(il efface tout).
« Avec le temps tout
s’oublie. » (Basque)