Mondu,  cuntinenti,  mari…

Monde, continents, mers…:

 

« Centu cali ùn facini pesca, una sola paca l’esca. »

Cent poses de filets ne font pas une bonne pêche, une seule peut sauver la mise.

« Cunnosci mezu mondu. »  (v. sapienza)

Il connaît la moitié du monde.

«  Quiconque a beaucoup vu peut avoir beaucoup retenu. » (La Fontaine)

« Cunnosci mari è mondu. »  (v. sapienza)

Il connaît les mers et les continents.

« Vultulà mezu mondu. » (v.insistenza)

« Remuer ciel et terre. » (Français)

« Cussì ghjira u mondu, oghji in cima, dumani in fondu. »  (v. avvena)

Ainsi va le monde, tantôt au sommet (de la réussite), tantôt au fond (de l’échec).

Di l’incertu di u lindumani nasci una certa paura di a vita. A riescita è u fiascu, com’è tutti i cuntrarii, hani tindenza à stassini vicini. S’impettani senza arrestu, piddendu ugnunu à u so tornu a piazza in u filu incertu di a vita.

De l’incertitude du lendemain naît une certaine crainte de la vie. La réussite et l’échec, comme tous les contraires, ont tendance à se côtoyer. Ils  se confrontent éternellement, prenant la place chacun à son tour dans le fil incertain de la vie.

«  A questo mondo, chi nuota e chi va a fondo. » (Talianu)

« Cosi va il mondo, chi non sa nuotar va al fondo. » (Talianu)

«  Questa rota sempre gira, chi sta lieto e chi sospira. » (Toscana)

«  Este mundo es golfo redondo, quien no sabe nadar vane al hondo. » (Spagnolu)

 «  Le monde est rond, qui ne sait nager va au fond. » (Français)

«  Quand le destin veut que tu sois enclume, prends patience, et lorsque tu es marteau, alors frappe. » (Arabe)

« U mondu (a vita) fattu à scali, à chì codda à chì fala. » (v. furtuna, sfurtuna, vita)

Le monde (la vie) est une échelle, qui la monte, qui la descend.

«  Il mondo è fatto a scale, chi le scende e chi le sale. » (Talianu)

«  Questo mondo è fatto a scarpette, chi se le cava e chi se le mette. » (Talianu)

«  ‘A furtuna è fatta a scala, chini scinni e chini sali. » (Calabria)

“ No hay historia humana…que no tenga sus altibajos.” (Spagnolu)

«  Il en est ainsi en ce monde, quand l’un descend l’autre monte. » (prov. Gallica XV° s.)

«  Le monde est une échelle, qui monte et qui descend. » (Français)

«  La vie est une échelle, les uns montent, les autres descendent. » (Bulgare)

«  La vie est comme la lune, tantôt pleine, tantôt vide. » (Bulgare)

«  Le vent de prospérité change bien souvent de côté. » (Almanach perpétuel 1774)

«  Il n’y a pas d’histoire humaine qui n’ait ses hauts et ses bas. » (Espagnol)

« U mondu un mare di lacrime. »

Le monde est un océan de larmes.

«  Le monde est abîme, le monde s’abîmera. » (Pushtû)

« Prumetta mari è mondu. »  (v. prumessi)

Promettre la mer et le monde.

«  Molti promettino Roma e Toma e poi donno un fuscellino. » (Toscana)

«  Mañana ayunará Gálvez, a bien que no es hoy. » (Spagnolu)

«  Promettre monts et merveilles. » (Français) 

«  Promesse des grands n’est pas héritage. » (Français)

«  On promet beaucoup pour se dispenser de donner peu. » (Vauvenargues)

«  Promesse de Danois est une dette. » (Danois)

«  La vache promise n’engraisse pas. » (Créole)

 « U mondu bellu, basta a sapellu piglià (gode). »

Le monde est beau, il suffit de savoir l’apprécier.

«  Chi vuol vivere e star bene, prenda il mondo come viene. » (Talianu)

«  Oggi male, domani bene, prendi il mondo come viene. » (Talianu)

«  Chi vol star ben, toga le cose come le vien. » (Veneto)

 « U mondu ùn finisci par avà. »

Le monde n’est pas prêt de finir.

«  Le monde est une mère qui ne meurt jamais. » (Maori)

« U mondu andatu sempri cussì è cussì sempri andarà. »

Il en a toujours été ainsi du monde et il en sera toujours ainsi.

 « Andà scalzi è zappà fondu, ùn mai arricchitu u mondu. »

D’aller nu-pieds et de piocher profond n’a jamais enrichi personne.

« Fin chì u mondu mondu ! »  (v. vuluntà)

Tant que le monde sera le monde.

Sprissioni di determinazioni par muscià chì a dicisioni difinitiva è ch’idd’ùn si più cambià.

Expression de détermination pour montrer que la décision est irrévocable dans le temps.

«  for’ di mondu. »  (v. tuntia)

Il est en dehors du monde. Il est sur une autre planète.

«  Il est déconnecté. »(Français)

«  Il est hors circuit. » (Français)

«  Il a passé par un champ de fèves en fleur. » (Français)

L’impurtanza di a risa tradutta in sti pruverbii monda cunnisciuti :

L’importance du rire est caractérisée par les proverbes  très connus :

«  Le rire est le propre de l’homme. » (Français)

«  Le rire est le meilleur désinfectant du foie. » (Malcolm de Chazal)

 « Di i matti tuttu u mondu soiu. »  (v. tuntia)

Les fous se croient les maîtres du monde.

«  affari di l’altru mondu. »  (v. esagerazioni)

Ce sont des affaires de l'autre monde. (Des choses incroyables)

« Sono successe cose dell’altro mondo.” (Talianu)

“No ser cosa del otro mundo.” (Spagnolu)

 « U mare spartutu à carrughji è a terra à palmi. »

Aussi bien sur terre que sur mer, il y a des changements.

« Passà da mare in dà. »

Aller de l’autre côté de la mer.

Andà à l’incontru di difficultà o à l’avvintura incù a spiranza sicreta di riescia. U mari sempri statu un priculu par i Corsi par via di tutti l’invasioni cunsecutivi. Raprisintava dinò una spiranza di riescita in altrò par tutti quiddi chì ùn hani pussutu campà com’iddu ci voli in Corsica.

Aller au devant de difficultés ou à l’aventure avec le secret espoir de réussir. La mer a toujours représenté un danger pour les corses à cause d’incessantes invasions. Elle représentait aussi un espoir de réussite ailleurs pour tous ceux qui n’ont pas pu vivre décemment sur leur île.

«  quant’è à piscià à mari. »  (v. inutilità, difficultà)

Autant pisser dans la mer.

«  Echar agua en el mar. » (Spagnolu)

«  Ser como llover en mar. » (Spagnolu)

 «  Porter de l’eau à la rivière. » (Français)

«  Cracher en l’air. » (Français)

«  Autant pisser dans un violon. » (Français)

«  C’est une goutte d’eau dans l’océan. » (Français)

« Ùn tova l’acqua à mari. »  (v. incapacità)

Il ne trouve même pas l’eau à la mer. (Il est incapable de faire quoi que ce soit)

«  quant’è à purtà a rena à u mari. »  (v. difficultà)

Autant amener du sable à la mer.

“ Llevar arena al mar.” (Spagnolu)

« L’acqua di mare, ogni piaga lava. »

« L’acqua marina d’ogni piaga hè medicina. »  (v. saluta)

L’eau de mer soigne toutes les blessures.

Ùn utilizata da i spiziali par sgurgà u nasu ?

N’est-elle pas utilisée souvent par les pharmaciens pour désinfecter les voies nasales ?

«  Acqua di mare non porta quiete. » (Talianu)

«  Acqua, dieta e serviziale, guarisce d’ogni male. » (Talianu)

 «  Rien ne vaut mieux pour purger qu’un verre d’eau de mer. » (Français) 

« Lascia corra u pesciu à mari. »  (v. lascia corra)

Laisse courir le poisson dans l’eau.  (Laisse tomber)

un signu di saviezza chè di lascià andà l’affari naturalmenti, com’è lascià natà u pesciu in a so acqua. Ùn par sicuru un incuraghjamentu à l’insistenza è à a ricirca d’una suluzioni. À volta essa ancu à pena di tranchjara.

Il y va de la sagesse que de laisser les choses se faire naturellement, comme laisser nager le poisson dans son élément. Ce n’est certes  pas un encouragement à la persévérance et à la recherche d’une solution. Dans certains cas cela peut ressembler à de la paresse.

«  Dejar que ruede la bola. » (Spagnolu)

 «  Laisser aller les choses. » (Espanol)

«  Laisser courir l’eau. » (Français)

 « Ùn trova mancu l’acqua à mari. »  (v. niscintria, tuntia)

Ne pas trouver l’eau dans la mer.

«  No hallar agua en la mar. » (Spagnolu)

 «  Ne pas trouver d’eau dans la rivière. » (Français)

«  Ne pas voir une vache dans un couloir. » (Français)

«  Il ne faut pas lui en demander trop. » (Français)

 «  Il ne saurait trouver de l’eau à la mer. » (Français)

« Li faristi creda chì u mari siccu. » (v. niscintria)

On peut lui faire croire que la mer est asséchée.

«  No todo es vero lo que suena el pandero.” (Spagnolu)

 «  Faire voir la lune en plein midi. » (Français)

«  Il ne faut pas croire tout ce qu’on dit. » (Français)

« Capisce i mari cum’è i pesci. »  (v. pesciu)

S’y entendre comme un poisson sur la mer.

 « Marina regina, muntagna macagna. » (v. campagna)

Il fait bon vivre près de la mer. La vie est dure à la montagne.

Piddà u celi padedda.” (v. niscintria)

 Prendre le ciel pour une poêle.

«  Prendre des vessies pour des lanternes. » (Français)

« Purtà l’acqua à u mari. »   (v. inutilità)

 Inutile de porter l’eau à la mer.

«  Dedans la mer, de l’eau n’apporte. » (Français)

« Tutti i fiumi vani à u mari. » (v. soldi, campagna)

Les rivières retournent à la mer.

«  Tutti li ciumi e li ciumari cùrrini a lu mari. » (Sicilia)

 «  Les rivières retournent à la mer. » (Français)  (Fig. : L’argent va à l’argent.)

« Mare grossu à u scogliu, ambate in u canale. »

Grosse mer au large et petite brise dans le chenal.

« Ghjetta più a donna cuchjara à cuchjara chè ùn porta ricchezza u mari. »

 Cuiller après cuiller, la femme dilapide plus que la mer ne recèle de richesses.

« A notti notti. »

 La nuit il fait nuit.  (Conseil à ne pas agir la nuit)

« Loda u mare è teneti in terra. »  (v. prudenza)

Loue la mer mais reste sur la terre ferme.

Loda il mare e tienti alla terra.” (Talianu)

« Loda a muntagna è teniti in piaghja.” (v. prudenza)

Loue la montagne mais habite la plaine.

«  Vantez les terres élevées mais tenez-vous sur les terres basses. » (Suisse)

 «  Admirez les héros mais ne les imitez pas. » (Français)