Paura, timurezza :

Peur, crainte :

 

«  paura chì a fede brutta. »

A peur celui qui a la foi malhonnête. (Qui n’a pas la conscience tranquille)

«  paura chì a ghjeda brutta. »

A peur celui qui a le pan de chemise sale. (Qui n’a pas la conscience tranquille)

«  La paura distilla ogni bene in veleno. » (Talianu)

 « A paura faci truttà a mula. »

La peur fait trotter la mule.

«  La paura fa saltar le mura. » (Talianu)

«  La paura fa i passi lunghi. » (Talianu)

«  Quando l’acqua tocca il culo, tutti imparano a nuotare. » (Talianu)

 «  La peur donne des ailes. » (Français)

«  Je n’ai pas d’autre ennemi à craindre que la peur. » (F.-L .Knowles)

«  La peur fait courir l’âne plus vite que le cheval. » (Russe)

« La crainte est la sœur de la mort. » (Persan)

« A paura rende l’omu vile. »

L’homme devient vil quand il a peur.

« Meddu a paura chè u dannu. »

Il vaut mieux avoir peur que mal.

«  La crainte, quelque chose de plus profond que le courage ! » (P.-J. de Crebillon)

« Soffia la Petra Turchina ! Scappemu chì sbarcanu i Turchi à la marina ! »

La pierre bleue souffle (ou siffle)! Fuyons car les Turcs débarquent sur les côtes !

In i tempi di l’invasioni, a Corsica cunnisciutu u pass’è veni di monda populi (Grechi, Etruschi, Rumani, Sarracini, Turchi, Morri, Aragunesi, Pisani, Ginuvesi…), ghjunti par arubbà, tumbà è schiavi o par impatrunissi di u locu. Par parassi di sti malfatti, i corsi s’alluntanavani da u mari. S’annunciava à ghjunta di l’invasori incù u corru è dassi incù u frisciu di sta petra, chjamata petra turchina.

Au temps des invasions, la Corse a connu les allées et venues de nombreux peuples (Grecs, Etrusques, Romains, Sarrasins, Turcs, Maures, Aragonais, Pisans, Génois…), qui débarquaient pour voler, tuer et faire des esclaves ou aussi pour s’approprier la terre. Pour se protéger de ces malheurs, les corses s’éloignaient du rivage. Ils annonçaient l’arrivée des envahisseurs avec un cor ou peut être avec cette pierre, appelée la pierre bleue.

« Andassini (scappà) à coda in culu. »

«  Escaparse el rabo entre las piernas. » (Spagnolu)

«  Fuir la queue entre les jambes. » (Français)

« Minassi di tacchi in tupezzu. »

Se taper la tête avec les talons.

«  Pendre ses jambes à son cou. » (Français)

« Andassine (scappà) à tintinna tappata. »

Déguerpir en silence.

«  Andarsene alla chetichella. » (Talianu)

 «  Déménager à la cloche de bois. » (Français)

« Stringhja u culu. »

«  Serrer les fesses. » (Français)

« Piddà u (a) sparricciu (a).”

S’enfuir épouvanté (dans tous les sens).

« Andassini ghjattu ghjattu. »  (v. ghjattu)

S’en aller discrètement comme un chat.

« Andassine à a liscia. »

Partir en douce. (Partir  sans se faire remarquer)

«  Despedirse a la francesa. » (Spagnolu)

 «  Filer à l’anglaise. » (Français)

«  Filer à la française. » (Espagnol)

« Da a paura si ne cascanu cum’è pere mezze. »

De peur, ils tombent comme des poires pourries.

« À chì avutu u colpu paura di l’incisa. »

Celui qui a reçu le coup a peur du geste.

« Chì pruvatu l’acqua calda paura ancu di a fredda. »  (v. spirienza)

Qui a essayé l’eau chaude a peur de l’eau froide.

«  A cane che lecca cenere, non gli fidar farina. » (Talianu)

“ A gatto che lecca schidione, non gli fidare arrosto. » (Toscana)

“ A can che lecca zenere, no ghe negar farina.” (Venezia)

«  A gatta che allecca cennere, nun le affidà farina. » (Campania)

«  A lu cane cge allecca la cénere, nen ji fidà la farine. » (Abruzzo)

«  A ‘n cian che lécia cénder, no ge sporger ciarn da vénder.” (Valli ladine del Trentino)

«  Il cane battuto dal bastone, ha paura della sua ombra. » (Talianu)

«  Chi è scottato dal fuoco non si fida più nemmeno dell’acqua. » (Talianu)

«  In groria fra Giovanni, che in celo te Ggesù, m’hai buggerato sta vorta, nun me ce bbuggeri più. » (Lazio)

«  Chi s’è cuotto cu l’acqua caura, se mette appaura pure ‘e l’acqua fredda. » (Campania)

«  Chi è stato morso dalle serpi, ha paura delle lucertole. » (Talianu)

«  Chi xe becà de la bissa, scampa de la luzertola. » (Istria)

“ Cui serpe morse, lucertole teme. » (Talianu)

“ Gato escaldato, del agua fria ha miedo.” (Spagnolu)

 «  Chat échaudé craint l’eau froide. » (Français)

«  Enfant brûlé craint le feu. » (Anglais et Danois)

«  Chiens arrosés craignent l’eau. » (Allemand)

«  Chien échaudé a peur de l’eau tiède. » (Breton)

«  Celui qui a té mordu par les serpents craint aussi les lézards. » (Serbo Croate)

«  La vieille a été brûlée par la bouillie, elle souffle aussi sur le lait caillé. » (Albanais)

«  Qui s’est brûlé avec  la purée souffle même sur le caillé. » (Grec)

«  Qui a été mordu par un serpent craint la corde noire ou blanche. » (Persan)

«  Qui s’est brûlé avec du lait, souffle sur le petit lait. » (Persan)

«  Qui s’est brûlé avec la soupe souffle même sur le yaourt. » (Russe)

«  Qui s’est brûlé avec du lait souffle sur la crème glacée. » (Turc)

«  Le taureau qui a souffert du soleil tremble à la vue de la lune. » (Coréen)

«  Un soldat battu craint un roseau. » (Japonais)

«  Qui fut mordu d’un serpent s’effraie d’une corde. » (Juif)

«  Celui que le serpent a piqué prend peur d’une simple corde. » (Berbère)

«  Quand on a été mordu par un serpent, on fuit même le mille-pattes. » (Africain)

« Qui a été brûlé par un tison s’enfuit à la vue d’une luciole. » (Africain)

«  Chien qui s’est brûlé le nez ne flaire pas les cendres. » (Africain)

«  Un enfant brûlé craint le feu. » (Allemand)

«  Qui s’est brûlé la langue n’oublie plus de souffler sur sa soupe. » (Allemand)

« Mela, quandu la vegu, m’intela ! »   (v. paesi)

Mela, quand je la vois, je prends peur !

« Piuvitaccicuanelli ! »   (v. paesi)

Piévais… se tiennent toujours derrière.

« Scappà à cataru à collu. »

Se sauver la barrière sur le dos.

« Scappà com’è un diavule. »

Se sauver comme un diable.

«   S’enfuir à toutes jambes. » (Français)

«  Prendre la poudre d ‘escampette. » (Français)

«  Pendre ses jambes à son cou. » (Français)

« Scappà cum’è un ghjattu picciatu. » (v .ghjattu)

Fuir comme un chat brûlé.

« Fughje cum’è un losinu. »

S’enfuir comme un éclair.

« Chì paura s’assicura. »

Quand on a peur on se protège, on se rassure.

«  Il est bon de nager près du bateau. » (Allemand)

« Ce n’est pas parce que l’on a peur que l’on s’enfuit, mais c’est parce que l’on s’enfuit que l’on a peur. » (Africain)

“À chì timore, ùn s’esponga.”

Qui a la crainte ne s’expose pas.

«  Chi ha paura d’ogni foglia, non vada al bosco. » (Talianu)

«  Chi teme l’acqua non entri nel mare. » (Talianu)

«  Chi teme ogni nuvola, non fa mai viagio. » (Talianu)

 «  Qui craint le danger, ne doit pas aller sur la mer. » (Français)

«  Il ne doit pas aller au bois qui craint les feuilles. » (Français)

«  Qui craint les feuilles n’aille point au bois. » (Le Roux, 1 752)

«  Qui a peur du loup n’aille pas au bois. » (Régional et Russe)

« U timor un bon custode. »  (v. prudenza)

La crainte est le commencement de la sagesse.

«  La crainte est la sœur de la mort. » (Persan)

«  L’escargot qui se méfie deviendra un vieil escargot. » (Abé, Afrique)

« Guardassi com’è da u vaghjolu. »

Fuir comme la vérole.

«  Fuir comme la peste. » (Français)

 «  meddu à mora chè à campà tra spiranza è timori. »

Mieux vaut mourir que vivre entre l’espoir et la crainte.

« Armiamuci è partiti ! »

Armons nous et partez !

«  La cloche appelle à l’église mais elle n’y va pas. » (Alsacien)

« Andassine senza mottu tottu. »

«  Partir sans tambour ni trompette. » (Français)

« Ci statu u curri curri. »

Il y a eu de la panique.

« Viaghjà a pedi pudditrini. »  (v. asinu)

Marcher à pas de poulain (ou d’ânon).

«  Marcher à pas de loup. » (Français)

 « Fala muradda muradda. »

Il descend en rasant le mur.

« Batti à a larga. »

Battre le large.

«   Garder ses distances. » (Français)

« Fila a seta. »

Filer la soie.

« Filer doux. » (Français)

«  Avoir les jetons. » (Français)

«  Marcher à la baguette. » (Français)

«  batte (o filà) in trappa. »

« Mener à la baguette. » (Français)

« Essa à l’estremi. »

«  Être aux abois. » (Français)

« Essa in i pruni. »

« Être sur le grill. » (Français)

« Fallasi in i calzoni. »

« Scappà u frusciu trent’unu. »

« Cacassi à dossu. »

«  Cagarse en los calzones. » (Spagnolu)

«   Mourir de peur. » (Français)

«  Trembler dans sa culotte. » (Français)

« Faire dans son froc. » (Français)

«  Avoir peur de son ombre. » (Français)

«  Avoir les copeaux. » (Français)

« A paura face vede ciò ch’ellu ùn . »

La peur transforme (exagère) le danger.

« A paura ingrossa l’ochja. »

La peur grossit la vue.

«  La paura ingrossa il pericolo. » (Talianu)

 «  La peur a de grands yeux. » (Russe)

«  On crie toujours le loup plus grand qu’il n’est. » (La Véprie, 1 495)

« Da a paura, ùn ansciava mancu per sottu. »

De peur il ne respirait même pas par son derrière. (Pétrifié de peur)

«  cacà à calchiadunu  i setti cula. »  (v. forza)

Faire chier quelqu’un par les sept derrières. (Faire peur par la force)

« Avè un fritu ind’ì u spinu. »

«  Avoir froid dans le dos. » (Français)

« Ghjettasi à ghjacara techja. »  (v. ghjacaru)

Se jeter comme une chienne repue.

«   Se jeter à corps perdu. » (Français)

«  Se jeter dans le feu de peur de la fumée. » (Français)

« À chì mali ùn faci, paura ùn temi. »

Celui qui ne fait pas de mal, n’a rien à craindre.

«  a paura ùn ci midicina. »

Il n’existe pas de remède contre la peur.

«  A chi manca il cuore, non giova la spada. » (Talianu)

 «  La peur est venue dans le monde avant l’homme. » (Albanais)

«  passatu a machja brusgiata. »

Il a traversé le maquis en flamme.

«  Il l’a échappé belle. » (Français)

« Li trema u palpatoghju. » (v.saluta)

Son cœur bat la chamade.

« Passà a cruna di l’acu. »

Passer par le chas d’une aiguille, tant on a peur. Tendance à se faire tout petit et à passer inaperçu.

« Quandu u soli tramonta, u pultronu s’appronta. » (v. arubbera)

Quand le soleil se couche, le peureux (le voleur) se prépare.

«  In casa dei poltroni è sempre festa. » (Talianu)

«  La noche es capa de pecadores. » (Spagnolu)

 «  Le poltron se couvre du bouclier du brave. » (Tagalog, parlé dans les  Philippines) 

«  La nuit sert de voile aux méchants. » (Espagnol)

« A paura quand’iddu ci più pani in a meda. »

Il faut avoir peur quand le pétrin est vide.

« Appii paura di i vivi, chì i morti ùn tornani più. »  (v. morti)

Redoute les vivants car les morts ne reviennent plus.

«  I morti non tornano. » (Talianu)

 «  Les morts ne mordent plus. » (Français)

«  Les morts ne nuisent pas. » (Russe)

«  Morte la bête, mort le venin. » (Français)

«  Il n’y a que les morts qui ne reviennent pas. » (Barere de Vieuzac)

«  Le soleil des vivants n’échauffe plus les morts. » (Lamartine)

« Mettasi à coda in culu. »

La queue entre les jambes.

« Lasciacci l’unghjola. »

Y laisser les sabots.

«  Y laisser la peau ou les plumes. » (Français)

« Trimulà com’è una frasca (una vitta). »  (v. campagna)

Trembler comme une feuille (une fine branche).

« Trimà cum’è una canna. »

Trembler comme un roseau.

« Trimà cum’è un latore. »

Trembler comme un porteur de contraintes (un recors, qui accompagnait l’huissier).

«  Trembler comme une feuille morte. » (Français)

«  Jouer des castagnettes. » (Français).

« Li trema a pulsatoghja. »

Le point où s’enfonce le couteau tremble.

«  Il a le cœur qui bat la chamade. » (Français)

« A prima acqua u bagna. »

La première eau le mouille. (Se dit de qqn. de fragile, d’un peureux)

«  C’est une poule mouillée. » (Français)

« Fughje à scatula rotta. »

S’enfuir comme une boîte cassée.

«  S’enfuir à toutes jambes. » (Français)

«  Pendre les jambes à son cou. » (Français)

« Vechja ghjaddina spavichjata, ad ugni traghjettu pisata. » (v. vichjara, ghjaddina)

Vieille  poule apeurée, est effrayée au moindre bruit.

«  Can scottato dall’acqua calda, ha paura della fredda.” (Talianu)

«  Cane chi s’abba carda est iscadadu, como times sa fritta a perdimentu. » (Sardegna)

“ ‘O cane cuotto l’acqua fredda fuje. » (Campania)

«  A cane scottato, l’acqua fresca gli par calda. » (Toscana)

«  Il cane battuto dal bastone, ha paura della sua ombra. » (Talianu)

«  Quien del alacrán está picado, la sombra le espanta. » (Spagnolu)

 «  Chat échaudé craint l’eau froide. » (Français)

«  Un enfant brûlé craint le feu. » (Anglais)

«  La corneille effrayée craint le buisson. » (Russe) 

«  La vieille a été brûlée par la bouillie, elle souffle aussi sur le lait caillé. » (Albanais)

«  Qui fut mordu d’un serpent s’effraie d’une corde. » (Juif et Arabe)

«  Chien échappé à l’entrave, sifflet ne le fait pas revenir. » (Africain)

«  Le chien qui a léché les cendres ne se fie plus à la farine. » (Italien)

« À chì   paura stringhji. »

Qui a peur serre fort.

« Chì paura ùn s’esponga. »

Qui a peur ne doit pas s’exposer.

« Chì brutta cacagliula ùn si pesa. »

Qui a une peur bleue ne doit pas se lever.

«  Qui n’a pas de courage doit avoir des jambes. » (Italien)

« À chì perseguitatu da a ghjustizia camina di notte com’è i topi pinnuti. »  (v. ghjustizia, dibulezza, topi pinnuti)

Qui est poursuivi par la justice marche la nuit comme les chauve-souris.

« Ùn paura di ghjenneghju chì bon pani, cantina è grattaghju. »  (v. mesi)

Ne craint pas le mois de janvier  celui qui a de bons vêtements, du bon pain, du vin et des réserves de nourriture.

«  Gennaio polveraio, empie il granaio. » (Talianu)

 « L’ cursa brutta. »

« Roer el lazo. » (Spagnolu)

«  Il a frisé la correctionnelle. » (Français)

«  L’échapper belle. » (Français)

«  un cacadonu. »

« Avè a papadda. »

« Esse sempre à cacagliula in manu. »

« Avè trè palmi di cacagliula. »

«  C’est une poule mouillée. » (Français)

«  C’est une couille molle. » (Français)

« Mettesi in una cruna d’acu da a paura. »

Se glisser dans un chas d’aiguille tellement il a peur.

« Li si pesa u pilu. »

Le poil se redresse.

« Insitinà e carne. »

Les soies (comme celle du sanglier) se redressent.

«  Les cheveux se dressent  sur la tête. » (Français)

« Senza mottu totu. »

«  Sans tambour ni trompette. » (Français)

«  sempre a paura ch’ella li manca a tarra sott’à i scarpi. »

Il a toujours peur que la terre lui manque sous les pieds. (Se dit de qqn. de timoré)

 « Dassi vintu. »

Abandonner le combat. Se soumettre.

«  Darse por vencido. » (Spagnolu)

 « Esse à i cani. »  (v. ghjacaru)

«  Être aux abois. » (Français)

« Briona nanzi d’avé pescu u colpu. »

Il crie avant d’avoir reçu le coup.

«  Parecerse al perro de Juan de Ateca, que antes que se le dé se queja. » (Spagnolu)

«  Être comme l’anguille de Melun qui crie avant qu’on ne l’écorche. » (Français)

«  Vous êtes semblable au chien qui crie avant que la pierre ne lui soit tombée dessus. » (Français)

« Chì si sbilisce à le difficultà nunda di grande puderà mai . »

Celui qui se décourage devant les difficultés ne fera jamais de grandes réalisations.

« Chjode l’ochji per ùn vedeci. »

Il ferme les yeux pour ne pas voir.

« La peur n’éloigne pas le danger. » (Africain)

« Briona com’è un addispiratu. »

Crier comme un désespéré.

«  Chillar más que una rata. » (Spagnolu)

«  Gritar como un desesperado. » (Spagnolu)

«  Crier comme un putois. » (Français)

 « Faci Ghjacumu Ghjacumu. »

Il fait Jacques Jacques.

«  Il claque des dents. » (Français)

« Si più paura di notte chè di ghjornu. »

On a davantage peur la nuit que le jour.