Pratinzioni, ghjara, vanità :
Prétention, vanité, convoitise, orgueil :
« À chì prusume ùn hà chè fume. »
Celui qui prétend trop, n’a rien.
« Chi meno sa, più presume. » (Talianu)
« Quand orgueil chevauche devant, honte et dommage suivent de près. » (Français)
« Qui tout convoite,
tout perd. » (Français)
« Les français sentent
mauvais du dos car ils pètent plus haut que leurs fesses. » (Africain)
« Pienu di fumu. »
Plein de fumée (d’orgueil).
« Gonfiu di
superbia. »
Bouffi d’orgueil.
« A superbia ùn faci
cambià u tempu. » (v. tempu chì faci)
L’arrogance, la prétention,
l’orgueil ne font pas changer le temps.
Di u mancu d’effettu annant’à l’affari chì ùn dipendani micca di u
cumpurtamentu umanu. Di una manera più larga, a pratinzioni ùn iscambia micca i
dicisioni è i cumpurtamenti di l’interlecutori.
Du manque d’effet sur les
choses qui ne dépendent absolument pas du comportement humain. D’une manière
plus générale, la prétention ne change pas les décisions et les comportements
des interlocuteurs.
« À chì più sà, menu
prusume, à chì più prusume menu sà. »
Qui sait plus de choses, moins
suppose, qui plus suppose, moins en sait.
« Chì cerca più
chè pan’ di granu, ùn ne trova mancu d’orzu. » (v. manghjà è bia)
Celui qui cherche mieux que du pain de blé, n’en trouve même pas d’orge.
« Ancu a pulgia t’hà a
tussa. » (v. pulgi)
“Ancu a puce vole tossà.”
Même la puce voudrait tousser.
(Quelle prétention !)
« Ancora la pulicia à la tussa. » (Galluresi)
« Ne colla a puzza in
celu. »
C’est une chose ignoble.
« Sò cosi (affari)
d’altru mondu. »
Ce sont des choses
inimaginables.
« Si piglia per un’acula
marina. »
« Il se croit sorti des
cuisses de jupiter. » (Français)
« Piddassi par un
altru. »
Se croire quelque chose.
« Ùn si pidda micca pà
una buchjula di pomma. »
Il ne se prend pas pour de
l’épluchure de pommes de terre.
« Le brin de paille se
figure que c’est contre lui que la mer s’agite. » (Persan)
« Voli sempri stà supra
com’è l’oliu. »
Il veut toujours avoir raison.
« Qui court après
l’esprit attrape la bêtise. » (Africain)
« L’orgueilleux, même si
tu lui coupes la tête et que tu la lui présentes sur un plateau, il dira que ne
n’est pas la sienne. » (Africain)
« Vurebbe salvà i cavuli è a foglia.” (v.agricultura)
Vouloir sauver
les choux et la feuille.
« Il veut
ménager la chèvre et le chou. »
(Français)
“Vurria salvà i cavuli è e
fiore.”
Vouloir sauver les choux et les fleurs.
« Hè ingunfiatu
(imbuffatu) com’è un buttacciu. » (v.ruspu)
Il est gonflé comme un
crapaud.
« Vole fà u gallettu, ma d’una volta à l’altra, hà da fassi spuntà l’ale. » (v.ghjaddu)
Il veut faire son
petit coq, mais il tombera, une fois ou l’autre, sur un bec, il se fera
étriller.
« U troppu stroppia (cum’è a tela
pumuntinca). »
“A troppa cunfidenza hè poca reverenza.” (v. esagerazioni)
Trop de familiarité est signe de peu de respect.
«
Il troppo stroppia. » (Talianu)
«
Chi troppo munge la vacca, ne cava sangue. » (Talianu)
«
A la besia cargada el sobornal la mata. » (Spagnolu)
«
Cuando es demasiada la cera, quema la iglesia. » (Spagnolu)
«
Quien dice lo que quiere oye lo que no quiere. » (Spagnolu)
«
Quien menos procura, alcanza más bien. » (Spagnolu)
« Trop, c’est trop. » (Français)
« L’excès en tout est un défaut. » (Français)
« A trop en faire, on en pâtit. » (Français)
« Les excès tuent plus sûrement que les épées. » (Chinois)
« La goutte d’eau qui fait déborder le vase. » (Français)
« Le surplus rompt le couvercle. » (Français)
« Quand on serre trop l’anguille on la laisse partir. » (Vosges)
« Trop gratter cuit, trop parler nuit. » (Français)
« Trop de zèle peut être nuisible. » (Français)
« Trop de profit crève la poche. » (Martinique)
« Trop d’orge fait crever le cheval. » (Turc)
« Tout ce qui est
exagéré est insignifiant. » (Talleyrand-Périgord)
« U troppu in gola,
strangola. »
A trop vouloir remplir le gosier, on s’étouffe.
« La codicia rompe el saco. » (Spagnolu)
« Quien todo lo quiere, todo lo pierde.” (Spagnolu)
« A gran salto gran quebranto.” (Spagnolu)
« On risque de tout perdre en voulant trop gagner. » (Français)
« Bien bas choit qui trop haut monte. » (Français)
« Plus haut le bambou
pousse, plus bas il se courbe. » (Tagalog)
« Ùn si pò tena butti
piena è moglia briacca. »
On ne peut tenir le tonneau plein et la femme saoûle.
« Vulè vende a carrea eppò pusacci. » (v.matrimoniu)
Vouloir vendre la chaise puis s’asseoir dessus.
« Non si può avere la botte piena e la moglie ubriaca. » (Talianu)
« No si pò vê il vidiel te stale e il lat in latarie. » (Friuli)
« A nu sa pol avì al Paradeis in quisto mondo e anche in tu l’altro. » (Istria)
« On ne peut avoir sa femme ivre et sa barrique pleine. » (Juif)
« Vouloir le beurre et l’argent du beurre. » (Français)
« Vouloir le drap et l’argent. » (Français)
« Vouloir le lard et le cochon. » (Français)
« Tu ne peux et manger ton gâteau et vouloir qu’il en reste. » (Chinois)
« Vous ne pouvez pas vendre la vache et boire son lait. » (Gaélique)
« Celui qui veut les fruits ne doit pas couper les fleurs. » (Mahrate, Nord-ouest de l’Inde)
« E lingue chì ùn sò imparate sò prestu diminticate. »
Les langues non apprises sont vite oubliées.
« Una lingua si cheta, un populu si more. »
Une langue se tait, un peuple
se meurt.
« S’ellu si hà da more di
frusciu, ùn vale a pena di chjode l’usciu. »
Si on doit mourir de diarrhée, inutile de fermer la porte.
« Intarratu com’è un turcu. »
Enterré comme un turc.
« À chì more terra
addossu. »
Qui meurt est recouvert de terre.
Si dici di un intarramentu senza preti o di un intarramentu senza troppu rigretu.
Se dit d’un enterrement sans office religieux ou d’un enterrement sans
trop de regrets.
« Mora à picurinu. » (v. pecura)
Crever comme une brebis.
« Crever comme un chien. » (Français)
« Quandu a pera hè matura
si ne casca. » (v. agricultura)
Quand la poire est mûre, elle tombe. (Se dit de qqn. qui va mourir)
« A morte hè un ladru di
notte. » (v. morti)
La mort est comme un voleur qui opère en pleine nuit.
A morti hè apparagunata à una latra di vita. Pidda senza dumandà nudda, senza privena, com’è un latru. Sorti di notti, travadda in suttu com’è u latru.
La mort est ainsi comparée à une voleuse de vie. Elle prend sans rien
demander, sans même prévenir, comme un voleur. Comme le voleur qui agit la
nuit, elle opère en cachette.
« Per l’anime di i nostri
morti. »
Pour les âmes de nos morts.
« Hà più bisognu di candele
chè di duttore. »
Il a davantage besoin d’une chandelle que d’un docteur. (Se dit d’un
mourant)
« Pani troppu avantatu, u
marti hè digià infungatu. »
Le pain trop vanté est moisi dès le mardi.
U pani cottu u sabatu, era
mantinutu sin’à l’altru sabatu drintu à a meda, fasciatu in un pannu spissu.
Era di cativa crianza di vantà calcosa senza dumandà aiutu à una prutizzioni
divina, tradutta pà un gestu, un signu di cruci o fà i corra incù i diti di a
mani. Senza sta benedizzioni
santa pudia andà di mali o sorta in cattivu statu, in seguita di
« l’anuchjata ».
Le pain, cuit le samedi, était conservé
jusqu’au samedi suivant dans le pétrin entouré d’un tissu épais. Il était de
mauvaise éducation de vanter qqch. sans avoir recours à la protection divine, traduite
par un geste, le signe de croix ou les cornes faites avec les doigts de la
main. Sans cette sainte bénédiction, cela se traduisait souvent par une
mauvaise destination ou un mauvais état, dû au
« mauvais œil ».
« Più n’hà è più ni voli. »
Plus il en a et plus il en veut.
« L’ambition et la vengeance ont toujours faim. » (Danois)
« Tutti i fiumi si lampanu in mare, è u
mare ùn hè mai pienu. » (v.ricchezza,campagna)
Tous les fleuves se jettent dans la mer, mais la mer
n’est jamais pleine.
« Orgogliu lucchisinu. »
Orgueil Lucqois.
« L’orgueil va au pauvre comme la selle à une vache. »
(Russe)
« Di u ghjudiziu
di i ritani n’hè pienu i machjona. »
(v. ignuranza))
Se dit de qqn. qui a peu de jugeotte, de qqn. qui se vante.
« Vole amparà
l’Ave Maria à u vescu. » (v. preti)
Apprendre l’Avé Maria à l’évèque. (Comble de la prétention)
« Ùn mi cuntentu
micca di u puddetru, mi ci voli ancu a ghjumenta. » (v. cavaddu)
Je ne me contente pas du poulain, je veux aussi la jument.
« A pompa di Barrisgioni. »
(v. paesi)
La solennité (la magnificence) de Barrisgioni.
Vinarà da a prisenza di qualchì casa di sgiò
in u paesu ?
Est-dû à la présence de quelques maisons de « sgiò » dans le
village ?
« Chì ben servi assai dumanda. »
Celui qui sert bien demande beaucoup.
« Hè pienu à fumu. »
Quelle morgue !
« Si crede annant’à u cavallu di brunzu. »
« Il se prend pour le nombril du monde. » (Français)
« Chì ben servi assai dumanda. »
Celui qui sert bien devient exigeant.
« Hè di l’Alta Rocca ! »
Il est de l’Alta Rocca !
Se dit des gens de cette région de Corse, ainsi que du sartenais, connus
pour leur morgue et leur prétention. Là sévissaient de nombreux riches
propriétaires (des « sgiò »).