Ricchezza, nobiltà, divizia :
Richesse, noblesse, abondance :
« Riccu superbu è povaru
insulente, sò sempre stati cattiva ghjente. »
Le riche orgueilleux et le pauvre insolent, ont toujours été de vilaines gens.
A
cunsiderazioni pari più in favori di u povaru in i pruverbii chì
suvetani :
La considération semble beaucoup plus favorable au pauvre dans les proverbes :
« Riche vilain vaut mieux que pauvre gentilhomme. » (M. Regnier)
« Je vous le répète : il est plus aisé qu’un chameau passe par le chas d’une aiguille, qu’il ne l’est à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. » (Nouveau Testament)
« Parce que le
milliardaire n’a pas récolté sans peine, il s’imagine qu’il a semé. »
(Jean Jaurès)
« I ricchi sò più divoti di San Biasgiu chè i povari.” (v. festi/mesi)
Les riches sont plus fidèles
que les pauvres à Saint Blaise.
« Les souliers (les
riches) gardent les souliers, les savates (les pauvres) ne gardent pas les
sandales. » (Basque)
« Le riche tue le temps
et le temps tue le pauvre. » (Indien)
« Essa à u largu. »
Disposer de beaucoup de place
ou de beaucoup d’argent.
« Hè riccu merzu. »
C’est un riche pourri.
« Esse fasciati
d’oru. »
Il est revêtu d’or.
« T’hà i bunetti
pieni. »
Il a les poches pleines.
« Nuotare nell’oro. » (Talianu)
« Être cousu d’or. » (Français)
« Il est riche comme
Crésus. » (Français)
« Essa in u pienu. »
Se trouver dans l’abondance.
« Avè a stacca
ferrata. »
Avoir la poche ferrée.
Avè soldi à palati.
Avoir beaucoup d’argent.
« La beauté d’un homme se
trouve dans sa poche. » (Africain)
« Une main pleine
d’argent est plus forte que deux mains pleines de vérité. » (Suédois)
« Hà l’acu è u
filu. »
Il a tout ce qu’il faut.
« Faci soldi quant’è
terra. »
Faire de l’argent comme la
terre.
« Fà i soldi à
palati. »
Faire de l’argent à la pelle.
« Vince i soldi cum’è a
rena. »
Gagner de l’argent comme du
sable.
« Soldi à bacinu. »
Argent à décalitre.
« Faire (ramasser) de
l’argent à la pelle. » (Français)
« Esse in pienu. »
Se trouver dans l’abondance.
« Avenni à
diavulinu. »
En avoir plein les ppoches.
« Più riccu, più
granciu. »
Plus on est riche, plus on est
avide.
« Ci hè pocu meritu à nascia riccu. » (v. nascita)
Il n’y a pas de mérite à naître riche.
Ma
in fatti a ricchezza hè u suvu è una garanzia par fà fiuriscia quiddu chì hè di
nascita bè, com’è ind’u pruverbiu chì suveta :
Cependant la richesse est un terreau et une garantie pour faire fleurir celui qui est « bien né » comme dans le proverbe :
« On n’évite pas de fleurir si
l’on est bien né. » (Jacques Rivière)
« À nasce riccu ùn hè virtù soia. » (v. nascita)
Naître riche n’est pas une vertu propre.
« A ricchezza face l’omu
corciu. » (v.
tranchjara)
La richesse rend l’homme paresseux.
« L’homme crée la
fortune, mais la fortune n’a jamais créé l’homme. » (Vietnamien)
« Riccu hè quellu chì si cuntenta di u so statu. » (v. mudestia)
Le vrai riche est celui qui
sait se contenter de son état, de sa situation.
« U riccu musca, u povaru
puzza. »
Le riche sent bon, le pauvre sent mauvais.
« Pied de paysan et chaussure de seigneur ne vont de compagnie. » (Scandinave)
« Qui a un rouble a de
l’esprit, et pas de rouble, pas d’esprit. » (Russe)
« La richesse donne des
jambes aux boiteux, de la beauté aux laids et de l’intérêt aux larmes. »
(Arménien)
« La fortune de son père embellit la fille la plus
laide. » (Espagnol)
« I patroni sò i
patroni. »
Les patrons sont les patrons.
Pour le respect de la propriété privée.
« À u riccu, li stanu bè
ancu e corne. »
Tout sied bien aux riches, même les cornes.
Di
una manera più larga u riccu ricevi più favori è rispettu di a parti di a
ghjenti di casa.
Dans une approche plus large le riche reçoit bien des égards et des sollicitudes de la part de son entourage.
« La roba nasconde la gobba. » (Talianu)
« Un idiot pauvre est un idiot, un idiot riche est un riche. » (Paul Lafitte)
« On ne prête qu’aux riches. » (Français)
« A l’homme riche même
le diable apporte des cadeaux. » (Roumain)
« L’homme vaut selon sa
fortune. » (Catalan)
« Hè di famiglia bè
è di casata megliu. » (v. famidda)
Il est de bonne famille et
bien nanti.
« Saluta è paci, a robba
si faci. » (v. paci)
Avec la santé et la paix, tout
va bien.
« Cù u travagliu è cù a pace l’abbundanza ancu si face. » (v. paci, travaddu)
Avec le travail et la paix,
l’abondance vient.
« Forza di robba è forza
di ghjenti, hè una ricchezza. » (v. forza)
Abondance de biens et de gens,
est une richesse.
« A robba ùn hè mai di
troppu. »
On n’a jamais trop de biens.
« Los duelos con pan son menos. » (Spagnolu)
« Por mucho pan nunca mal año.” (Spagnolu)
« Abondance de biens ne nuit pas. » (Français)
« Abondance de pain
diminue le chagrin. » (Français)
« Una bona donna di casa, ricchezza di a famiglia. » (v. donna)
Une bonne maîtresse de maison est une vraie richesse pour la famille.
« Megliu ghjente chè robba. »
Abondance de parenté vaut plus qu’abondance de biens.
« Meddu a ghjenti chè
arghjenti. »
Mieux vaut avoir des gens que
de l’argent.
« Chì hà un benu stà, hè riccu è ùn la sà. » (v. beni stà)
Le bien être est une richesse.
« Chi sta bene, non si muove. » (Talianu)
« Assai è ricco chi di nulla manca. » (Talianu)
« Chi ha la sanità, è ricco
e non la sa. » (Talianu)
“ Chi è contento è ricco.” (Talianu )
“ Ese te hizo rico, que te hiso el pico.” (Spagnolu)
« Celui dont la subsistance est assurée,
réalise facilement des économies. »
(Espagnol)
« Avè pani è
cumpani. »
Avoir le pain et ce qui
l’accompagne. (Être bien pourvu)
« Avè pani è
cultedda. »
Avoir le pain et le couteau.
(Être bien nanti. Avoir tout en main)
“Abbundanza ùn nuce. »
L’abondance ne nuit pas.
“ Abbondanza genera baldanza.” (Talianu )
« Por mucho trigo, nunca es mal año. » (Spagnolu)
« Tanto vales cuanto tienes. » (Spagnolu)
« Abondance de biens ne nuit pas. »(Français)
« Sois riche si tu veux qu’on
t’honore. » (Espagnol)
« L’abondance tue la
famine. » (Catalan)
« Furtuna è sfurtuna sò affari di
luna. » (v. furtuna, sfurtuna)
Chance et malchance sont une affaire de lune.
« I beni di fortuna, passano come la luna. » (Talianu)
« La chance et la malchance sont deux godets d’un même puits. » (Indien)
« Le hasard, dans
certains cas, c’est la volonté des autres. » (A.Capus)
« Si la chance veut venir
à toi, tu la conduiras avec un cheveu ; mais si la chance veut partir,
elle rompra une chaîne. » (Berbère)
« Un bon capitale vale più chè un casale. » (v. casa)
Un bon capital vaut plus qu’un
patrimoine.
« Hè megliu un bon
capitale chè una bona dota. »
Un bon capital est préférable
à une bonne dot.
« Megliu patrone chè
garzone.
Il vaut mieux être patron que domestique.
« Cerca sempre d’esse maestru piuttostu chè scularu. » (v. cumandu)
Il vaut mieux être le maître
plutôt que l’apprenti (l’élève).
« Ùn sò i più ricchi, i più
cuntenti. » (v.soldi)
Les riches sont souvent associés aux méchants comme dans le proverbe :
« I soldi non fanno la felicità. » (Talianu)
« L’argent ne fait pas le bonheur. » (Français)
« L’oiseau de proie ne chante
pas. » (Allemand)
« Chì erede nun rede. »
(v. morti)
Celui qui hérite partage mal.
« Robba arubbata ùn faci durata. »
Ce qui est volé ne dure guère.
« A farina di u diavule si ne và in crusca. »
La farine du diable s’en va à l’académie de la Crusca (Florence).
« A robba chì vene di riffa è di raffi si ne và in piffi è in
paffi. »
Ce qui vient de riffa et de raffi s’en va en piffi et en paffi.
« Ciò chì vene da strappastrà si ne và di raparà. »
Ce qui vient de strappastrà (vol)
s’en va en riparà (en perte)
« Furtuna male acquistata, prestu ruinata. » (v. arubbera)
Fortune mal acquise est vite perdue.
« La roba rubata fa poca durata. » (Talianu)
« Quel che vien di ruffa raffa se ne và di buffa in baffa. »
(Tuscanu)
« Roba robada fa minga durada. » (Lombardia)
« Roba mal acquistata non dura un’annata. » (Talianu)
« Della roba di mal acquisto non ne gode il terzo erede. » (Talianu)
« Robba de mala fète, non arrìve o terz’arète. » (Puglia)
« Ricchizza mala acquistata si nda va cu na hjuhhjata. » (Calabria)
« La farina del diavolo va in crusca. » (Talianu)
« La farenna dal diével, va tòtta in ràmmel. » (Emilia)
« Lu malu guadagnatu prestu
è cunsumatu. » (Sicilia)
“ Algo ajeno no hace heredero.” (Spagnolu)
« Ce qui vient par la rapine s’en va par la ruine. »
(Suisse)
« Bien facilement acquis se dissipe de même. » (Anglais)
« Farine du diable retourne en son. » (Québec)
« Ce qui vient du diable, retourne au diable. » (Français)
« Le bien mal acquis se perd de la même façon. » (Magyar)
« Bien mal acquis ne profite jamais. » (Français)
Peut être élargi aux biens trouvés :
« Le couteau trouvé dans la rue se perd dans la rue. »
(Amérique latine hispanophone)
« À chì troppu, à chì
micca. »
Trop pour certain et rien pour
d’autres.
« U guvernu hè fattu à cricca, à chì troppu à chì
micca. »
Le gouvernement est fait comme
un loquet, des fois c’est trop, des fois ce n’est pas assez.
« A mio moglia hè fatta à cricca, à quandu troppu à quandu micca. » (v. inghjustizia, esagerazioni, matrimoniu)
Ma femme est comme le loquet,
des fois c’est trop, des fois ce n’est pas assez.
Di l’inghjustizia o di quiddi chì ùn sò mai cuntenti.
De l’injustice ou de
l’insastification continuelle.
«
A chi troppo e a chi niente. » (Talianu)
«
Criste, a cchi tante e a cchi niente niente. » (Abruzzo)
« A chi tanto e a chi niente. » (Campania)
« Sparti ricchezza, torra
puvertà.
Quand on partage la richesse,
on s’apauvrit.
« Chi spartisce ricchezze, trova povertà. » (Talianu)
« Chi sparte recchèzze, iàcchie povertà. » (Puglia)
« Les étourneaux sont maigres quand ils vont en troupe. »
(Français)
« Mette u casgiu nant’à e lasagne. »
Mettre du fromage sur les
lasagnes.
« Ajouter du beurre dans
les épinards. » (Français)
« L’hanu fiuritu e zucche à u daretu. » (v. furtuna)
Les courges lui ont fleuri au derrière.
Hà
avutu monda scianza, monda riescita.
Il a eu beaucoup de chance, de réussite.
« A qui a de la chance,
son coq pondra. » (Russe)
« Soldi à muchju ! » (v. soldi)
Des sous comme ciste.
U muchju ùn hà nissuna difficultà à nascia in quantità annant’à i tarri
lasciati à l’abandonu. Essa riccu.
Le ciste n’a aucune difficulté
à s’installer et à se développer en abondance sur les terres abandonnées. Être
riche.
« Fà soldi quant’è terra
(à mullizzu). »
Gagner beaucoup d’argent.
« Hè megliu ch’elli ci trovanu più ricchi è più sapienti chè quelli
chì no’ ci femu crede chè facci crede millatandori. »
Il vaut mieux qu’on nous croie
riches et plus savants que nous ne sommes, que paraître nous vanter.
« Il vaut être riche et
en bonne santé que pauvre et malade. » (Juif)
« Passò u tempu di i cavalli è di e sarrache. »
Il est passé le temps des chevaux et des harengs saurs.
« Il est passé le temps
des vaches maigres. » (Français)
« Si tù hai a to casa vicina à quella di i signori, cacciala. » (v. casa)
N’habite jamais à côté d’une demeure seigneuriale.
À
u cuntrariu, in Russia, piaci di più ad avvicinassi da u riccu, incù a spiranza
di una prutizzioni, com’è a dici u pruverbiu chì suveta :
Au contraire, en Russie, on aime bien se rapprocher du riche, dans
l’espoir d’une protection, comme dans le
proverbe :
« Si vous ne pouvez être riche, soyez voisin d’un riche. »
(Russie)
« Celui qui s’appuie
contre un grand arbre trouve toujours de l’ombre. » (Albanais)
« Rigalinu hè mortu. » (v. rigali, debiti)
Celui qui offre des cadeaux est mort.
“ Regalo è morto e Donato sta male.” (Talianu)
“ Donato è morto e
Cortesia (Ristoro) sta male.” (Talianu)
“ Regalà è mmorto e
Ddonato sta ppe’ morì..” (Lazio)
“ Buteiga nu vol meisisia. » (Istria).
« Le roi qui donne des cadeaux est déjà mort. » (Lituanien)
« Crédit est mort, les
mauvais payeurs l’ont tué. » (Italien)
« Ùn hà paura di
ghjenneghju chì hà bon pani, cantina è grataghju. » (v. mesi)
Celui qui a de bons vêtements,
une bonne cave et un séchoir (de châtaignes), n’a rien à craindre de janvier.
« Gennaio polveraio, empie il granaio. » (Talianu)
« À chì hà pani è culteddu faci a fitta com’iddu voli. » (v. cumandu, manghjà è bia, fami)
Celui qui tient le pain et le couteau fait les tranches à son usage. (Celui qui a le pouvoir ou la richesse, fait ce qu’il veut)
« Chi fa le parti, ha la parte migliore. » (Talianu)
« Chi sparte ha la mejo parte. » (Lazio)
« On n’est jamais si bien
servi que par soi-même. » (Français)
« Être juge et partie. » (Français)
« Qui a la barbe a le
peigne. » (Grec)
Ma dinò u cuntrariu :
« Quall ch’ fa el pèrt, l’è l’ùltom a ciapèr.” (Emilia)
« Saccu pinnutu cascami
in manu, ti vogliu dà un bacinu di granu. »
Sac couvert de plumes vient
dans mes mains, je te donnerai un décalitre de grain.
« Saccu pienu teni
rittu. »
Sac plein dresse l’oreille.
Scialu di a ricchezza.
Euphorie de la richesse.
« Riccu com’è i calamandrini di Roma. » (v. paesi)
Riche comme les lainiers de Rome.
« Hè carcu à solda. »
Il est plein de sous.
« Soldi à muchju ! »
Argent à profusion.
« Riccu merzu. »
Riche pourri.
« Apalsar los doblones. »
(Spagnolu)
« Être cousu d’or. » (Français)
« Riche comme Crésus. » (Français)
« Être plein aux as. » (Français)
« Remuer les écus à la
pelle. » (Espagnol)
« U carnevale ùn cunnosce caristia. » (v. festi/mesi)
Pour carnaval on ne fait pas
d’économie.
Carnavali hè u mumentu di tutti l’abusi, ancu di a manghjera. Si sà chì
u lindumani principia a quaresima.
Carnaval est le moment de tous
les excès, même de nourriture. On n’ignore pas que le lendemain commence le
carême.
« A carnevale si conosce chi ha la gallina grassa. » (Talianu)
« Diventa riccu, quant’à u
restu, vergogna è detti passanu prestu. »
(v. vargugna)
Devient riche, pour le reste, la honte et les on-dit passent vite.
« Il mantello d’oro nasconde ogni
vergogna. » (Talianu)
«
Mantu d’oru ammuccia ogni virgogna. » (Calabria)
«
Dinero hace al hombre entero. » (Spagnolu)
« L’argent donne du caractère et de l’assurance. » (Espagnol)
« Avec une bourse au cou, personne ne peut être pendu. » (Russe)
Da ritena quì, com’è in l’altri pruverbii di nanzi, ch’iddu esisti una
cuntradizioni tra sti dui ultimi pruverbii è quiddi chì prifirisciani un gran
dannu, i debiti è ancu a morti à a vargugna (« Hè meddu à mora chè à campà cù a vergogna ». A vargugna hè
piazzata bedda inghjò annant’à a scala di i valori. Quì i soldi piddani u
supra. Sta cuntradizzioni raprisintarà dui epichi, dui catigurii suciali o dui
situazioni diffarenti ?
Il est à remarquer, comme dans
les précédents proverbes, qu’il existe un paradoxe entre ces deux derniers
proverbes et ceux qui préfèrent un grand dommage, des dettes et même la mort
à la honte (« hè meddu à mora chè à campà cù a vargugna »).
Cette dernière étant reléguée très bas dans l’échelle des valeurs. Ici,
l’argent prend le dessus. Cette contradiction représente-t-elle deux époques,
deux catégories sociales ou deux situations différentes ?
« Amori è signuria ùn volini cumpagnia. » (v. amori)
L’amour et la bourgeoisie s’accommodent mal de la
compagnie.
« Amore e signoria, non voglion compagnia. » (Talianu)
« Amuri e signuria nun vonnu cumpagnia. » (Sicilia)
« Amore e signoria non querent cumpagnia. » (Sardegna)
“ No sofri compagnia, nè amor nè signorìa. » (Venezia Giulia)
Incumpatibilità tra
sti dui sintimi vicini ma quantunqua diffarenti in a citazioni chì
suveta :
Incompatibilité aussi entre deux sentiments proches mais
relativement différents dans la
citation :
« L’amour et l’amitié s’excluent l’un
l’autre. » (La Bruyère)
« Cù l’acqua di e funtane è di i ruscelli si facenu gran fiumi è
guadelli. »
Avec l’eau des fontaines et des ruisseaux, les rivières deviennent de grands fleuves.
« Centu guadelli facenu un fiume. »
Cent rivières font un fleuve.
« Centu puchetti facini un assai. » (v. campagna, forza)
Cent petites choses en font
une grande.
« Dentro i grandi fiumi, corrono i
ruscelli.” (Talianu)
« I piccoli ruscelli fanno i grandi fiumi. » (Talianu)
« Muchas
candelillas hacen un cirio pascual. » (Spagnolu)
« Le village nourrit la
ville. » (Bulgare)
« D’un petit gland sourd naît un grand chêne. » (Baïf,
1 597)
« De nombreuses petites chandelles font un cierge pascal. »
(Espagnol)
« C’est avec de l’eau qu’on fait des rivières, c’est avec du riz qu’on fait des armées. » (Cambodgien)
« C’est avec des cents qu’on fait des piastres. » (Français)
« Ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. » (Français)
« Beaucoup
de gouttes font un océan. » (Anglais)
« Petite cause, grands effets. » (Français)
« Hè un pidochju
rifattu (rifatticciu). » (v. pidochju)
C’est un parvenu.
“ Villano rifatto, pidocchio
nuovo.” (Talianu)
« Un blason redoré. »(Français)
« Les parvenus oublient
facilement leur modeste origine. » (Français)
« Diu ti franchi di u
pidochju rifaticciu. »
Dieu te protège du parvenu.
I
pidochji rifatticci o ancu a ghjenti chì hà riisciutu in u so travaddu, quiddi
chì sò cuddati annant’à a scala suciali, sò suspittiti d’avè scruccatu o
arubbatu. Stu suspettu di malunestità si scambia in argumentu di divisioni
suciali, lampendu sti parsoni in una catiguria pocu racumandevuli. Si dicia
dinò : « Fighjola ciò chì ghjè sogu è micca ciò chì ghjè eru ».
Les parvenus ou même les gens qui ont réussi dans leur carrière, qui ont gravi des échelons sociaux sont souvent suspectés d’avoir triché, volé ou escroqué. Cette suspicion de malhonnêteté se transforme en argument de division sociale, remisant ces personnes dans une catégorie peu recommandable. Ils disaient aussi : « regarde ce que je suis et non ce que j’étais ».
« Diu ti guardi da
pidochju risaglitu è da riccu impuveritu. »
Dieu te protège du parvenu et du riche appauvri.
« Quandu u pidochju
pidda gloria perdi u capu è a so mimoria. » (v.pidochju)
Lorsque le pou s’enrichit il perd la tête et la mémoire.
« Guarda ciò chè sò, micca
ciò ch’ era. » (v. sfiducia, ricchezza, pidochju)
Regarde ce que je suis et non ce que j’étais.
« Dio ti guardi da un ricco impoverito e da un povero arricchito. » (Talianu)
« Diu ti guardi ‘e riccu cadutu e de pezzenti arricchisciutu. » (Calabria)
« Dai ricchi impoveriti, prega Dio che t’aiuti. » (Talianu)
« Dio te guarde de ricche
‘mpezzentute.” (Campania)
“ Villano rifatto, pidocchio
nuovo.” (Talianu)
«
Il villano nobilato, non conosce il parentado. » (Talianu)
«
Quando il villano è sul fico, non conosce parente, nè amico. » (Toscana)
«
Quannu lu poviru veni a beni, nun c’è terra chi lu teni. » (Sicilia).
« No pidas a quien pidiò, ni sirvas a quien sirviò. » (Spagnolu)
« No se acuerda la vaca de cuando fue ternera. » (Spagnolu)
« Les anciens mendiants ne sont pas charitables, les anciens serviteurs sont de mauvais maîtres, les parvenus sont toujours durs. » (Français)
« Les parvenus oublient facilement leur modeste origine. » (Français)
« Vilain enrichi ne connaît parent ni ami. » (Français)
« Il n’est orgueil que de pauvres enrichis. » (Estienne 1 594)
« Il n’y a plus méchant
diable qu’un paysan qui devient seigneur. » (Lituanien)
« Terra piglia guerra. » (v. guerra)
La terre entraîne la guerre.
Ancu di più quandu si tratta di litichi di vicini, di cuntestazioni di lascita, di limiti di pruprietà…
Surtout à propos de querelles de voisinage, de contestations
d’héritages, de limites de propriétés…
« Chi compra terra, compra guerra. » (Talianu)
« Chi ha terra, ha
guerra. » (Talianu)
« Qui terre a, guerre a. » (Français)
« A chiavi d’oru apri tutti i
porti. » (v. forza)
La clé en or ouvre toutes les portes.
«
Vuoi aprire qualunque porta ? Chiavi d’oro teco porta. » (Talianu)
«
Colle chiavi d’oro si apre ogni porta. » (Toscana)
«
Il denaro apre tutte le porte. » (Talianu)
«
La ciave de oro verzi ogni porta. » (Venezia
giulia)
“ Asno con oro alcánzalo todo.” (Spagnolu)
«
Quien tiene dineros, pinta panderos. » (Spagnolu)
«
No hay cerradura donde es oro la ganzúa. » (Spagnolu)
« Toute serrure s’ouvre avec une clé d’or. » (Espagnol)
« Un marteau d’argent rompt des portes de fer. » (Basque)
« Même le ciel a une porte qu’une clé d’or ouvre. » (Lituanien)
Da
ritena chì u soldu hè listessu à una chjavi d’oru :
Il est à noter que l’argent est comparable à une clé en or :
« L’or ouvre toutes les portes. » (Espagnol)
« Qui a de l’argent a des coquilles. » (Espagnol)
« On ne prête qu’aux riches. » (Français)
« Un âne avec de l’or obtient tout. » (Catalan)
« Devant des mules
chargées d’or, tout château ouvre ses portes. » (Russe)
« Piddà una petra o una rocca. »
Prendre une pierre ou un rocher.
Era un signu di priputenza, d’alzatura di rangu suciali.
C’était un signe d’importance,
d’élévation dans l’échelle sociale.
« Campà com’è un
papachjonu. »
« Être comme un coq en pâte. » (Français)
« Sapè codda a
segala. »
Savoir cueillir le seigle.
« Sapè coglie l’erba à a
lofia. »
Savoir cueillir l’herbe à la truie.
« Fà d’ogni arba un fasciu. » (v. malizia)
Faire de chaque herbe une gerbe.
Sapenni prufità.
Savoir tirer profit.
« La pomme est pour le vieux singe. » (Quitard, 1 842)
« Savoir nager entre deux eaux. » (Français)
« À chì voli unghja u spetu, ingrassi u purceddu. » (v. travaddu, purceddu)
Qui veut utiliser la broche, engraisse le cochon.
« Si tù voli avè
ricchezza pidda donna chì impezza. » (v. matrimoniu, casa)
Si tu veux devenir riche, épouse une femme qui sait rapiécer.
« L’ago e la pezzuola tirano avanti la famigliola. » (Talianu)
“ Piglia casa con focolare e donna che sappia filare.” (Talianu)
“ Por codicia del florin no te cases con ruin.” (Spagnolu)
« Le pied sur le berceau et la main au fuseau font le logis beau. » (Espagnol)
« Choisis ta femme non à la danse, mais à la moisson. » (Serbo-Croate)
« Pour te marier ne te laisse pas guider seulement par l’intérêt. » (Espagnol, qui privilégie d’autres valeurs que l’argent ou le savoir faire de la femme)
« Ne regarde pas la
femme à l’église, mais à l’étable. » (Scandinave)
« Le verger d’une femme pauvre est dans son corsage, et
son champ est dans son tablier. » (Russe)
« Casa piena d’ugni bè di
Diu. » (v. casa)
Maison pleine de tous les biens
du Seigneur.
“A bundanza ùn noce micca.”
L’abondance ne nuit pas.
« Abondance de biens ne
nuit pas. » (Français)
« Quand’ell’hè piena a casa, omu si pò burlà di u gattivu
tempu. » (v. casa)
Quand la maison est bien
approvisionnée on peut se moquer du mauvais temps.
« Carcu com’è un zimpinaghju. »
Chargé comme de la vigne vierge.
« Chargé comme une
lambruche. » (Français)
« Hè appughjatu à e culonne. » (v. forza)
Il est bien nanti et bien
soutenu.
« Il a les reins
solides. » (Français)
« À ghjente bè, cuchjara di legnu. »
A personne nantie, cuillière de bois.
« Chì serve i
Signori, more in stalla.”
Celui qui sert les riches meurt dans une écurie.
Ùn fà micca grossi rigali à i ricconi. In a vita di tutti i ghjorna
trattata in a tradizioni urali, u riccu ùn hà tantu bona numata nè bona stima.
Li cascani in coddu i cattivi intinzioni di circa d’intaressi parsunali o ancu
di mancu d’unestità.
Ne fais pas de grands cadeaux à
des personnes très riches. Dans dans la vie quotidienne relatée par la tradition orale, le riche n’a pas bonne
presse ni bonne considération. Il est souvent affublé de mauvaises intentions
de recherche d’intérêt personnel ou de manque d’honnêteté.
« Non è buono mangiar ciliege co’ signori. » (Talianu)
« Servizio dei grandi non è retaggio ; chi troppo se ne fida,
non è saggio. » (Talianu)
« Protezion de siori, capèl da mati. » (Trentino)
« Pelean los toros, y mal para las ramas. » (Spagnolu)
« L’amitié des grands : fraternité
avec des lions. » (Italien)
« Qui dîne avec les grands
les quitte avec la faim. » (Grec)
« Quand les riches se font
la guerre, ce sont les pauvres qui meurent. » (Jean Paul Sartre)
« De tout temps les petits
ont pâti des sottises des grands. » (Français)
« Les joies de l’homme
puissant sont les larmes du pauvre. » (Anglais)
« Quand les baleines se
battent, les crevettes ont le dos brisé. » (Coréen)
« A manger des cerises
avec des grands seigneurs, on s’expose à recevoir leurs noyaux sur le
nez. » (Danois)
« Ciò chì ùn inricchisce ùn spianta mancu. »
Ce qui n’enrichit pas
n’appauvrit pas non plus.
« Signore, aiutate u
riccu, chì u poveru a si stanta. » (v.
puvertà, Diu)
Seigneur aide le riche, car le
pauvre, lui, gagne sa croûte.
I ricchi hani di volti bisognu di carità, pò dassi par falli vultà in a
strada dritta, quidda di l’eternità.
Les riches ont parfois besoin de miséricorde,
sans doute pour les ramener dans le droit chemin, celui de l’éternité.
« L’argent ne fait pas
toujours le bonheur. » (Français)
« Ricchezza in celu, limosina fatta in terra. »
Richesse au ciel, aumône faite
sur terre.
« Chì maneghja nun brama. »
(v.
brama)
A celui qui a de l’argent il ne manque rien.
« Induva l’asinu more, ci arresta u pelu. » (v. asinu)
Là où l’âne meurt, il reste du
poil. (Là où il y a de l’abondance, il reste toujours quelque chose)
« I vadini vani à u mari. »
(v.
campagna)
Les rivières vont à la mer.
U furtuna và ind’è quiddi chì sò dighjà ricchi.
La fortune échoie à ceux qui
sont déjà riches.
« L’argent va à
l’argent. » (Français)
« Tutti i fiumi si lampanu in mare, è u
mare ùn hè mai pienu. » (v.pratinzioni,
campagna)
Tous les fleuves se jettent dans la mer, mais la mer
n’est jamais pleine.
« Soldi à buzeffu. »
Argent à « gogo »
« A bizzeffe » (‘Talianu)
« Rogliano,
americano. »
Rogliano, américain(s).
« Ruglianacci, americani. » (v. paesi)
Retour d’Amérique. Bien nanti.