Sapienza,  cunniscenza :

Savoir, connaissance :

 

« A sapienza hè a più bella ricchezza di l’omu. »

La science (le savoir, la connaissance) est la plus grande richesse de l’homme.

« A sapienza si porta in sè, ancu à l’orlu di u mondu. »

On porte le savoir (la connaissance) avec soi, même au bout du monde.

A cunniscenza t’hà una bedda numata in tutti sti pruverbii. Hè a garanzia di una ricchezza materiali.

La connaissance jouit d’une bonne réputation à travers ces proverbes. Elle est la garantie d’une richesse matérielle.

Parè incù à pena più di dubitu in u pruverbiu chì suveta :

Avis plutôt chargé de suspicion dans le proverbe suivant:

«  Le monde est un mauvais génie pour la science, la science est le mauvais génie pour le monde. » (Inde méridionale)

Parè muderatori in a citazioni chì veni :

Avis modérateur dans la citation :

«  Si la science un jour règne seule, les hommes crédules n’auront plus que des crédulités scientifiques. » (Anatole France)

« Vale più un omu dottu chè un casale. »

Un homme instruit vaut plus qu’un patrimoine.

«  De savoir vient avoir. » (Français)

«  Qui est joyeux d’apprendre deviendra maître un jour. » (Persan)

« Vale più un omu dottu chè una ricchezza. »

Il vaut mieux un homme instruit qu’une richesse.

« À chì fussi induvinu, ùn saristi mischinu. »  ( v. straziera)

Si j’étais prophète je ne serai jamais pauvre.

«  Se l’uomo fosse indovino, non sarebbe mai poverino. » (Talianu)

 « Omu avisatu mezu salvu. »

Homme avisé à moitié sauvé.

« Una persona avertita ne vale quaranta. » ( v. prudenza, forza)

Un homme averti en vaut quarante.

«  Uomo avvisato è mezzo salvato. » (Talianu).

«  Hombre apercibido, medio combatido. » (Spagnolu)

 «   Un homme averti en vaut deux. » (Français)

U cuntrariu hè cunfirmatu in u pruverbiu chì suveta :

L’inverse est confirmé dans le proverbe :

«  Homme surpris est à moitié pris. » (Anglais)

« Centu cali ùn facini pesca, una sola paca l’esca. »  (v. furtuna)

Cent poses de filets ne font pas une bonne pêche, une seule peut sauver la mise.

«  A chi ha fortuna, il bue gli fa un vitello . » (Talianu)

 “L’atti ùn sò micca i fatti.”

Les actes valent plus que les paroles. 

« Strada bella, ùn fù mai longa. »

Il est prudent d’emprumter les chemins connus.

« Annantu à i stradi belli hè un bel’andà. »

La belle route n’est jamais longue.

« Pà i stradi fatti hè un bel’andà. »  (v. prudenza)

Marcher sur les chemins connus est agréable.

«  Strada buona non fu mai lunga. » (Talianu)

«  Bisogna caminar sempre per le vie maestre. » (Talianu)

«  Besogna semper andà per la strada del carr. » (Lombardia)

 « Beau chemin n’est jamais long. » (Français)

«  Nul ne s’est jamais perdu sur une route droite. » (Indien)

«  Mieux vaut la vieille voie que le nouveau sentier. » (Français)

«  Qui veut voyager vite doit emprunter les vieilles routes. » (Vietnamien)

« Cunnosci mezu mondu. »  (v. mondu)

Il connaît la moitié du monde.

«  Quiconque a beaucoup vu peut avoir beaucoup retenu. » (La Fontaine)

« Cunnosci mari è mondu. »  (v. mondu)

Il connaît les mers et les continents.

“Cunnosci a Lecca è a Mecca.”

Connaître le fond de l’affaire, les ficelles du métier.

« Sapere dove il diavolo tiene la coda. » (Talianu)

“ Saber mucho latin.” (Spagnolu)

 «  Tout savoir, même le oui et le non. » (Français)

«  Être ferré à glace sur … » (Français)

« Hè natu imparatu. »

« Avoir la science infuse. » (Français)

« Hà manghjatu pani d’ugni furru. »

Il est au courant de tout ce qui se passe dans les familles et dans les villages.

« Cunnosce  à l’abbaghju. »  (v. ghjacaru)

Reconnaître son chien à l’aboiement.

«  Connaître ses gens. » (Français)

“Sapè u chè è u cumu.”

“Sapè u chì è u chè.”

Connaître le pourquoi et le comment (le oui et le non).

«  Conocer las uvas de su majuelo. » (Spagnolu)

 «  Connaître parfaitement l’affaire dont on s’occupe. » (Espagnol)

« Ne sà quant’è un didaghju. »

Il en sait aussi long qu’un marchand de bois gras.

« Ne sà quant’è musé. »

Il en sait autant que Mosée. (Il en sait long)

« Sapè cum’è l’Avèmaria. »

Connaître comme l’Avé Maria.

«  Savoir sur le bout des doigts. » (Français)

« Sapenne quant’è i libri rossi. »

En savoir autant que les livres rouges.

«  Saper lunga. » (Talianu)

«  En savoir long. » (Français)

« Cunnosce i so merli. »

Connaître tout le monde.

« Ne sò vechju è ne sò techju. »

Je connais ça, je n’en veux pas savoir davantage.

« Ùn si nasce mai dotti, ma si pò nasce sinnati. »

On ne naît pas instruits, mais on peut naître sensés.

« Nimu ùn nasci imparatu. »

Personne ne nait instruit.

« Nimu nasce maestru. »

Personne ne naît maître.

“ Nessuno nasce maestro. » (Talianu)

“ Nisciuno nasce ‘mparato. » (Campania)

 «  Personne ne sort savant du ventre de sa mère. » (Arabe)

«  Le savoir est un champ, mais s’il n’est ni labouré, ni surveillé, il ne sera pas récolté. » (Africain)

«  Savoir que l’on sait ce que l’on sait, et savoir que l’on ne sait pas ce que l’on ne sait pas : voilà la véritable science. » (Confucius)

«  Personne ne naît avec la cognée à la main. » (Tchoude, Nord de l’Estonie)

«  Connaître son ignorance est la meilleure part de la connaissance. » (Chinois)

« Più si ni sà è più si n’impara. »

Plus on en sait et plus on en apprend.

« Più si campa più si ni vidi. » (v.vita)

Plus on vit plus on en apprend.

«  Chi acquista sapere, acquista dolore. » (Talianu)

«  Más vale saber que haber. » (Spagnolu)

 «  Plus on sait, moins on affirme. » (Italien)

« Ce que nous manque nous instruit. » (Allemand)

«  Le doute est la clef de toute connaissance. » (Arabe)

«  Le savoir vaut mieux que la richesse. » (Espagnol)

« Ne cesse pas d’apprendre, pas même un instant. » (Persan)

«  La véritable science enseigne, par-dessus tout, à douter et à être ignorant. » (Miguel de Unamuno)

«  Le vrai sage est celui qui apprend de tout le monde. » (Persan)

«  Tant qu’on vit, on s’instruit et pourtant on meurt bête. » (Lituanien)

Manera di veda più murali di u sapè, di a cunniscenza, di a sapienza in i pruverbii chì suvetani. Ancu s’idda assicurighja una ricchezza materiali, pò dinò essa un strumentu priculosu par l’umanità s’idda si smintica tutti i valori murali è umani.

Approche plus morale du savoir, de la connaissance, de la « science » dans les proverbes suivants. Si elle assure une véritable richesse matérielle, elle peut aussi se révéler un instrument dangereux pour l’humanité si elle oublie totalement les valeurs morales et humaines.

«  Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » (Rabelais)

«  La science sans vertu, c’est l’épée du diable. » (Polonais)

« C’est lorsque l’on a accédé à la connaissance que l’on découvre que l’ignorance a failli nous tuer. » (Africain)

 « Chì più ne sà più ne adopra. »

Celui qui a beaucoup de connaissance en utilise davantage.

A cunniscenza pò essa dinò un incuraghjamentu à pruvà, à risicà è cussi à sponasi à u sbagliu, à a falta, com’è a dici u pruverbiu chì suveta :

 La connaissance peut aussi être un encouragement à oser, à risquer et donc à s’exposer à l’erreur, à la faute, comme dans le proverbe :

«  Qui sait beaucoup commet beaucoup de fautes. » (Turc)

« À chì più sà più sghera. »

Celui qui en sait le plus se trompe souvent.

« Quandu ùn si sà, si dumanda à chì sà. »

Quand on ignore, on demande à qui sait.

«  Quando non sai, frequenta in domandare. » (Talianu)

«  Quando non sa, assai sa, se tacere sa. » (Talianu)

« A ben si appiglia chi ben si consiglia. » (Talianu) (Qui prend conseil est près de bien faire)

«  Domandà al è micc savè. » (Friuli).

 «  Qui prend conseil franchit la montagne ; qui n’en prend point fait fausse route même en plaine. » (Turc)

«  L’appétit de savoir naît du doute. Cesse de croire et instruits-toi. » (André Gide)

«  Le sage est celui qui s’étonne de tout. » (André Gide)

«  Ce qui nous manque nous instruit. » (Allemand)

« Celui qui aime à demander conseil grandira. » (Chinois)

« À chì più sà menu presume, à chì più presume menu sà. »

Qui plus sait de choses, moins suppose, qui plus suppose, moins en sait.

«  Assai sa, chi tacer sa. » (Talianu)

 «  Quoiqu’il ait épuisé le savoir, l’homme cependant ne sait rien. » (Mandchou)

«  Non, la science n’est pas une illusion, mais ce serait une illusion de croire que nous puissions trouver ailleurs ce qu’elle ne peut pas nous donner. » (S. Freud)

«  Moins on sait, moins on oublie. » (Norvégien)

« Celui qui sait qu’il ne sait pas sait beaucoup. » (Juif)

« Le sage ne dit pas ce qu’il sait, le fou ne sait pas ce qu’il dit. » (Turc)

« Si n’impara tutti i ghjorna. »

On en apprend tous les jours.

« Ancu in murendu s’ampara !  Disse Seneca. »

 Même en mourant, on apprend,  dit Sénèque.

«  Ogni giorno se ne impara una. » (Talianu)

«  Fino alla bara sempre si impara. » (Talianu)

«  Non è mai tardi per imparare. » (Talianu)

«  Fin quant che si vîf, simpri s’impare. » (Friuli)

 «  On n’est jamais trop âgé pour s’instruire. » (B. Franklin)

«  Personne n’est trop âgé pour apprendre. » (Judéo-Alsacien)

 « Toute notre vie consiste à apprendre et à oublier. » (Allemand)

« Le savoir que l’on ne complète pas chaque jour diminue tous les jours. » (Chinois)

« Essa di l’emmi. »

Faire partie de l’élite. (Être instruit)

«  C’est une éminence grise. » (Français)

« U cunnoscu com’è si ghje l’avissi fattu. »

«  Conocer a como si se le hubiero parido. » (Spagnolu)

«  Connaître qqn. comme si on l’avait fait. » (Espagnol)

« I guai di a pignula, ùn li cunnosci chè u pignulaghju. »

Seul le potier connaît les misères du pot.

« I guai di a pignatta, ùn li cunnosci chè u cuchjaronu. »  (v. manghjà è bia, mali)

Seule la louche connaît les misères de la marmite.

I corsi sò sempri stati sicreti, supratuttu in tuttu ciò chì tocca à a famidda è à i so affari. Meddu hè à piattà i so prublema com’è i so riesciti. I sicreti ùn sò sapiuti chè da i più stretti. Ùn hè l’usu di dì: “Pani è parnici, affari di casa ùn si ni dici”?

Les corses ont toujours été secrets, particulièrement pour tout ce qui touche à la famille et à ses affaires. Il est préférable de taire ses problèmes aussi bien que ses réussites. Les secrets ne sont connus que par les proches. Ne dit-on pas communément « Pani è parnici, affari di casa ùn si ni dici » ? (Pain et perdrix, les secrets de la maison ne doivent pas être dévoilés)

«  I guai della pentola li sa il mestolo. » (Talianu)

“ I uà d’a pignate, i sape a cucchiare.” (Puglia)

«  Su male da sa padedda lu sap la cugliera che la gira. » (Sardegna)

«  I guai della pigna li sa il coperchio. » (Umbria)

«  Solo il coperchio sa quel che bolle in pentola. » (Talianu)

 «  Seul le potier connaît les misères du couvet. » (Français)

«  C’est le couvercle qui sait ce qu’il y a dans la marmite. » (Guadeloupe)

«  Nul ne sait mieux que l’âne où le bât blesse. » (Français)

«  Le soulier seul sait si le bas a un trou. » (Créole)

«  Chacun sait ce qui bout dans sa marmite. » (Martinique)

«  Chacun sait où son soulier le blesse. » (Fleury de Bellingen 1 656, Allemand, Tchèque, Russe)

« Ùn hè sempre u più dottu quellu chì sà u latinu. » 

Celui qui connaît le latin n’est pas forcément le plus savant.

 « À chì ùn si struisce da chjucu, purterà a soma da grande. »

Qui ne s’instruit pas étant jeune, le regrettera plus tard.

Valurisazioni di u sapè chì dura monda di più in u pruverbiu chì suveta :

Valorisation du savoir encore plus durable dans le proverbe :

«  Ce qu’on apprend au berceau dure jusqu’au tombeau. » (Français)

« À chì impara à nutà, impara à campà, à chì impara à salì, impara à murì. »

Qui apprend à nager, apprend à vivre, qui apprend à monter, apprend à mourir.

« À chì hè struitu (astutu) trova pane da pertuttu. »

Celui qui est instruit (sérieux) trouve partout du travail.

« À chì più ne sà, menu ne spende. »

Plus on en sait, moins on dépense.

« Ùn cunnoscia ad unu nè di babbu nè di mamma. »

Ne pas connaître qqn. ni par son père ni par sa mère.

«  Ne connaître ni d’Eve ni d’Adam. » (Français)

« Cunnisciutu com’è Carulu in Francia. » (v. paesi, nomina, qualità)

Connu comme le roi Charles en France.

«  Ser más conocido que el palqui. » (Spagnolu)

 «  Connu comme le loup blanc. » (Français)

« Cunnoscu i me porci. »  (v. purceddu)

Je ne suis pas idiot pour me laisser tromper par mes proches.

«  Je connais mes cochons. » (Français)

«  Je sais à quoi m’en tenir. » (Français)

« Pà cunnoscia à calchissia ci voli avè manghjatu un bacinu di sali insembi. »  (v. manghjà è bia)

Pour connaître qqn. il faut avoir mangé ensemble un décalitre de sel.

«  Pri canusciri un amicu riali, si cci havi a manciari ‘na sarma di Sali. » (Sicilia)

«  Devi mangiare un carico di sale per conoscere se un cuore è fedele. » (Talianu) 

«  Hai mu ti mangi na sarma de sala, mu canusci nu cora s’è fidela. » (Calabria)

«  Pour se dire ami, il faut avoir mangé ensemble un minot de sel. » (Français)

«  Chacun se dit ami : mais fou qui s’y repose ; rien n’est plus commun que le nom, rien n’est plus rare que la chose. » (La Fontaine)

«  Les amis de l’heure présente ont le naturel d’un melon ; il faut en essayer cinquante avant d’en rencontrer un bon. » (C.Mermet)

« Tu ne peux pas juger un homme sans avoir marché deux heures d’affilées dans ses mocassins. » (Indien)

« Faou mangea un mino de saou emé lei gens avant de lei counouisé. »(Provençal) (il faut manger une mine de sel avec les gens avant de dire qu’on les connaît) Y aurait-il un tendance à l’exagération en Provence ?

« L’omi caminanu è e muntagne stanu ferme. »  (v. campagna, impussibilità)

Les hommes se déplacent  et les montagnes sont toujours au même endroit.

«  I monti stan fermi e le persone camminano. » (Talianu)

«  Le montagne non s’incontrano. » (Talianu)

«  Munta cu munta ‘on si cumprunta. » (Calabria)

«  Arrieros somos, en el camino nos encontraremos. » (Spagnolu)

«  Il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas. » (Français)

«  Deux hommes se rencontrent bien, mais jamais deux montagnes point. » (Français)

«  Le difficile, c’est ce qui peut être fait tout de suite ; l’impossible, ce qui prend un peu plus de temps. » (G. Santayana)

 « Essa fattu à furru è à mulinu. »

Être fait à four et à moulin.

«  Être boulanger et meunier. » (Français) (Adaptation à toutes les besognes)

« À u tirà di e rete. »

Au sortir des filets.

«  En fin de compte. » (Français)

« Ti cunnoscu ma ùn ti possu battizà. »

Je te connais mais je suis incapable de mettre un nom sur ton visage.

« Chì sà è si sbaglia, sbaglia assai. »

Qui sait et se trompe, se trompe doublement.

« S’impara à so spese. »

On apprend à ses dépens.