Tranchjara, oziu, noia, posu :
Paresse,
oisiveté, ennui, repos :
« Hè tranchju quant’è u pidochju. »
Il est fainéant comme un pou.
« Hè un scanza
fatica. »
Il évite les fatigues.
« Hè maestru
posa pianu. »
C’est un spécialiste pour s’asseoir.
“ Hè fattu per purtà
l’ove (i vichjeri).”
Il est fait pour porter les œufs.
« Hè un culuschiacciatu. »
C’est un cul plat. (Sans doute à force de rester assis)
« Paresseux comme un lézard. » (Français)
« Paresseux comme une couleuvre. » (Français)
« Paresseux comme un loir. » (Français)
« Partisan du moindre effort. » (Français)
« Ne rien faire de ses dix doigts. » (Français)
« Ne pas en ficher un
clou. » (Français)
« Mancu
u cannonu ùn lu movi. »
Même le canon ne le ferait pas bouger.
« Ùn
si move mancu pe’ trastulate. »
Même les coups de bâton ne le
feraient pas bouger.
« Per fallu alzà
da u lettu, ci vole a palmula. »
Il faut une fourche pour le tirer du lit.
« Faci l’arte
di Michelazzu, manghja, beie è stà à passu. »
Il mène une vie rêvée, il mange, il boit et il se promène. (Il a l’art de ne rien faire)
« Fare l’arte di Michelaccio : mangia, bevi e va a spasso. » (Talianu)
« A meglia è ‘a vita e Michelasse : magne, veve e staje a ‘spasse. » (Campania)
« A chaque terrible époque humaine, on a toujours vu un monsieur dans un coin, qui soignait son écriture et enfilait des perles. » (P. Valery)
« L’oisiveté me suffit, et, pourvu que je ne fasse
rien, j’aime encore mieux rêver éveillé qu’en songe. » (Jean Jacques Rousseau)
« Fà da piuvanu. »
« Faire la grasse matinée. » (Français)
« Appinza
i stecchi da a mane à a
sera. »
Il passe tout son temps à
tailler des bouts de bois. (C’est un grand paresseux)
« Fighjà
u sole induv’ellu passa. »
Il regarde où passe le soleil.
« Se tourner les
pouces. » (Français)
« Stà
in carrea. »
Être assis à ne rien faire.
« Hè com’è u cavallu di Brancucciu chì sudava quand’ellu vidia a sella. » (v. cavaddu)
La seule vue de la selle le fait transpirer.
« Le travail n’épouvante que les âmes faibles. » (Louis XIV)
« Le mouton paresseux trouve sa toison trop
lourde. » (Anglais)
« Hè com’è u mulu di Magnara chì si lascia manghjà u culu per ùn ruminà a coda. » (v. cavaddu, mula, paesi)
Il se laisse dévorer le cul plutôt que de remuer la
queue, comme la mule de Magnara.
« Pari di i trè di l’Algajola. » (v. paesi)
De quelqu’un qui passe son
temps à bavarder.
« U Mucale, appinzapali. » (v. paesi)
Les habitants de u Mucale sont réputés tailler
des pieux. (Seraient-ils si paresseux ?)
« Laziu di travaddà,
saltami addossu. »
Envie de travailler essaie de me prendre.
« Voglia di lavorar saltami addosso, lavora tu per me che io non posso. » (Talianu)
« Tirer au
flanc. » (Français)
« U laziu
nè si compra nè si vendi. »
L’envie de travailler ne
s’achète ni ne se vend.
« Hè un gattivu pregà à chi ùn hà laziu. »
Inutile de prier
(d’insister) qqn. qui n’a pas envie.
« Hè
un omu cortu di voglie. »
C’est un homme qui a peu de volonté.
“Lascia
corra u tribbiu in l’arghja.” (v. agricultura, cridenza)
Laisser tranquille la pierre dans l’araire. Mais aussi peut être une manifestation de la paresse.
Ùn inchietassi micca. Esisti una
cridenza chì dici di ùn caccià
micca u tribbiu da l’arghja, par via ch’idd’ùn accaddi una disgrazia.
Nighendu sta cridenza, oghji monda di sti petri sò
divintati guarnitura di pilastri o d’intrata di casa.
Ne pas s’en faire. Une croyance veut que l’on ne déplace pas la pierre de l’araire, sous peine de porter malheur. Faisant fi de cette croyance, aujourd’hui bon nombre de ces pierres sont devenues des parements de piliers ou d’entrée de maison.
« Prendre les choses du bon côté. » (Français)
A
tranchjara hè à spissu tinuta com’è
necessaria à u bon equilibriu
suciali è spicologicu com’è a dicini i pruverbii chì suvetani :
La paresse est souvent considérée comme nécessaire à un bon équilibre social et psychologique comme dans les proverbes qui suivent :
« La paresse est
nécessaire. Il faut la mêler à sa vie pour prendre conscience de la vie. »
(Jacques Chardonne)
« Lascia
corra u pesciu in
mari. » (v.
pesciu, mari)
Laisse nager le poisson dans l’eau.
Hè un signu di saviezza chè di lascià andà l’affari
naturalmenti, com’è lascià natà u pesciu
in a so acqua. Ùn hè par sicuru
un incuraghjamentu à l’insistenza
è à a ricirca d’una suluzioni. À volta pò essa ancu à pena
di tranchjara.
Il y va de la sagesse que de laisser les choses se faire
naturellement, comme laisser nager le poisson dans son élément. Ce n’est
certes pas un encouragement à la
persévérance et à la recherche d’une solution. Dans certains cas cela peut
ressembler à de la paresse.
« Dejar que ruede la bola. » (Spagnolu)
« Laisser aller les choses. » (Espanol)
« Laisser courir l’eau. » (Français)
« Ni faci quant’è
Santu Austinu. »
Il en fait autant que saint
Augustin. (A caractère peu élogieux)
« Santu Austinu,
dui capa annant’à un cuscinu. » (28 août)
(v. festi/mesi)
Saint Augustin, deux têtes sur
l’oreiller.
Sant Austinu ùn pari micca avè tanta
bedda numata in a tradizioni urali, particularmenti in ciò chì tocca à i so
azzioni pocu beddi fatti duranti
à so ghjuvintù.
Saint Augustin ne semble pas jouir d’une excellente réputation dans la
tradition orale, particulièrement en ce qui concerne les actions peu
recommandables faites durant sa jeunesse.
« Monica de sant’Agustinu,
co’ du’ teste sopra er cuscino. » (Talianu)
« À chì
dormi ùn pidda pesci. »
Qui dort ne prend pas de poisson.
« À chì ùn s’arrizz’à bon’ora ùn piglia pesci. »
(v. pesciu)
Qui ne se lève pas tôt ne
prend pas de poisson.
« Chi dorme non piglia pesci. » (Talianu)
« Qui dormit meda, non piscat. » (Sardegna)
« Chi dorme nun pecca, ma nemmeno piglia pisce. » (Campania)
« Cui dorma ‘on pigghia pisci. » (Calabria)
« Chi dorme non chiappa pesce. » (Umbria)
« A roposo durmiente, no le amanece la gallina en el vientre. » (Spagnolu)
« El que quiera peces, que se moje el culo. » (Spagnolu)
« A renard endormi ne vient point morceau de viande. » (Breton)
« Qui dort ne pêche pas. » (Polonais)
« Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt. (Français)
« A renard endormi ne vient bien ni profit. » (La Véprie, 1 495)
« Renard qui dort la matinée, n’a pas la gueule emplumée. » (Français)
« A renard endormi, il ne tombe rien dans la
gueule. » (Espagnol)
« L’abeille qui reste au nid n’amasse pas de
miel. » (Français)
« Couleuvre lovée (qui dort) ne peut être
grasse. » (Français)
« La chaleur du lit ne fait pas bouillir la
marmite. » (Africain)
« A qui se lève tard trouve la soupe froide. »
(Auvergnat)
« Quellu chì ùn si sà
sbruglià, ùn hà nè cavallu
nè mula. »
Celui qui ne sait pas se débrouiller, n’a ni cheval ni
mule.
« À chì veghja
à a luna, dorme à u sole. »
Celui qui veille sous la lune, dort sous le soleil.
« Vegliare alla luna
e dormire al sole, non fa nè
pro nè onore. » (Toscana)
« À chì
movi si licca, à chì posa si sicca. »
« Chì
và lecca, chì posa secca. » (v.
travaddu)
Qui se démène trouve toujours quelque chose à lècher, qui ne fait rien sèche et ne trouve rien.
«
Chi sta in casa secca, e
chi va fuori becca. »
(Talianu)
« Chi gira lecca, chi sta fermo si secca. » (Talianu)
« A chi veglia, tutto si rivela. » (Talianu)
« Couleuvre lovée (qui dort) ne peut être grasse. » (Guadeloupe)
« Qui fuit la meule fuit la farine. » (Français)
« La paresse va si lentement que bientôt la misère l’a atteinte. » (Malgache)
« La pauvreté est la fille de la paresse. » (Peul, Afrique)
« Au travailleur le salaire, au paresseux les larmes. » (Rundi, Afrique)
« La fileuse zélée ne manquera jamais de
chemise. » (Néerlandais)
« Quellu chì dice assai, face pocu. »
« À chì
parla assai, risolve pocu. » (v. diciaredda)
Qui parle beaucoup, agit peu.
« Chi troppo dice, niente fa. » (Talianu)
« Chat miauleur n’attrape pas de souris. » (Géorgien)
« Les brebis qui bêlent le plus ne sont pas les
meilleures. » (Rég. Agen)
« C’est la mauvaise roue qui fait le plus de bruit. »
(Français)
« Le tonneau creux résonne le plus. » (Français)
« Campa per riempiimentu
di mondu. »
Il n’est sur terre que pour faire nombre.
« Citadinu
ben vistutu, ma u corpu à viulinu. »
Homme de la ville, bien habillé, mais le ventre creux.
« Un chasseur et un
pêcheur à la ligne n’ont jamais acheté une vigne. » (Catalan)
« Chì posa di culu
posa di denti. »
Celui qui ne fait rien n’a rien à manger.
« Chi dorme, desina. » (Talianu)
« Chi non lavora non mangia. » (Talianu)
« L’arbre de la paresse produit la faim. » (Persan)
« Celui qui
s’attend à manger la soupe de son voisin passe la nuit sans
dîner. » (Arabe)
« Qui se contente d’espérance meurt de faim. »
(Turc)
« A la maison du fainéant, soupe du matin le
soir. » (Basque)
« Au Sénégal on dit : « autant avoir
de la poussière sur les pieds que sur les fesses. » (Africain)
« La paresse est le commencement de la
misère. » (Persan)
« Chì posa mal pensa. »
Celui qui ne fait rien a de mauvaises pensées.
« Chi ben siede, mal pensa. » (Talianu )
« El bontemp el scavezza l’os ‘l col. » (Trentino)
« Male pensa, chi non contropensa. » (Talianu)
« Niente facendo, s’impara a mal fare. » (Talianu)
« L’ozio è il padre dei vizi. » (Talianu)
« La ociosidad es madre de los vicios. » (Spagnolu)
« L’oisiveté est mère de tous les vices. » (Français)
« L’ennui est le père de tous les péchés. » (Allemand)
« La paresse est l’oreiller du diable. » (Scandinave)
« L’oisif joue avec le diable. » (Arabe)
« Un cerveau plein de paresse est l’atelier du diable. » (Italien)
« L’oisiveté est le début de tous les vices, le couronnement de toutes les vertus. » (Franz Kafka)
« L’oisiveté est comme la rouille ; elle use plus que le travail. » (Franklin)
« Quand une personne est assise, les mains inoccupées, elle a sept diables dans son giron, et elle en berce un huitième. » (G. Le Bon)
« Riche ou pauvre, puissant ou faible, tout citoyen oisif est un fripon. » (Jean Jacques Rousseau)
« Posa è pensa. »
Il se repose et il médite.
(Prendre prétexte de la réflexion pour ne point agir)
« Chì nudda ùn faci impara
à mal fà. »
« À chì ùn hà nunda à fà,
pettina i ghjatti. » (v. ghjattu)
Qui ne fait rien, peigne les chats.
A
stà senza fà nudda faci
fà i cattivi fatti o faci perda
u tempu.
Le désoeuvrement entraîne les mauvaises actions ou fait perdre son temps.
« A chi mal fa, mal va. » (Talianu)
« Ne rien
faire est le chemin de malfaire. » (Allemand)
« Ainsi la paresse est mère. Elle a un fils, le
vol, et une fille, la faim. » (V. Hugo)
« À babbu corciu,
figliolu paladinu. » (v. babbu,
ziteddi)
A père paresseux, fils courageux.
« Allegator,
allegator, para buen desparramador. » (Spagnolu)
« A père avare, fils prodigue. » (Français)
« Au laboureur paresseux, les rats mangent la
semence. » (Occitan)
« Di a robba di i corci , si ni tichjanu i porci. » (v. purceddu)
Les biens du paresseux s’en vont à vau l’eau. (Les pauvres se font écraser par les puissants)
« A « Lasciastà », gli rubarono la moglie. » (Talianu)
« Au
paresseux laboureur les rats mangent le meilleur. » (Français)
« Se mi vede è ùn mi piglia
corcia hè quella famiglia. »
Malheur à la famille qui me
voit et ne me prend pas. (Paresse)
« L’omu chì hè sanu hà
pocu vaglia s’ellu dorme nantu à a paglia. »
L’homme robuste manque de courage et de volonté s’il dort
sur la paille.
« À chì dice travaraghju dumane, senza travaglià passa a settimana. »
Celui qui promet de travailler demain, passe la semaine sans rien faire.
« À chì l’attempa,
la perde. »
Qui renvoie une chose au lendemain, la perd.
« Celui qui tarde à venir traire les vaches risque de les trouver dispersées. » (Malgache)
« J’ai tellement besoin de temps pour ne rien faire, qu’il ne m’en reste plus assez pour travailler. » (Pierre Reverdy)
« La semaine du travailleur a sept jours, la
semaine du paresseux sept demains. » (Allemand)
« Par la rue de
« plus tard » on arrive à la place de « jamais ».
(Espagnol)
« U strumentu
chì luci è chì stà à riposu,
ùn trica tantu à esse rughjinosu. »
Un outil au repos continuel ne tarde pas à rouiller.
U
cuntrariu hè una prova di più par muscià sta nuzioni :
Le contraire illustre aussi cette notion :
« La roue qui tourne ne se rouille pas. »
(Grec)
« Mani lisci, denti
rughjinosi. »
Mains lisses, dents rouillées.
« Hà un piuleddu
in manu. »
Il a un poussin dans la main. (Rien à manger pour les fainéants)
« Avoir un poil dans la main. » (Français)
« Mains blanches aiment le travail d’autrui. » (Russe)
« Aux paresseux, le poil lui pousse dans la main. » (Français)
« L’ennui est entré dans le monde par la
paresse. » (La Bruyère)
« Avè i mani lisci. »
« Ne pas se faire d’ampoules aux mains. »
(Français)
« Li pesa u pedi. »
Le pied est lourd. (De qqn. de paresseux)
« Aspittà chì
i macaroni li falghini da u celi. »
Attendre que les macaroni tombent du ciel.
« Aspittà ch’idda
li falghi a manna in bucca.”
Attendre que la manne tombe du ciel.
« I fichi è i lonzi
ùn cascanu da u celu. » (v. manghjà è bia, niscintria)
Les figues et les « lonzi » ne
tombent pas du ciel.
“ A nessuno piovono
le lasagne in bocca.” (Talianu)
« Fugurarse que no hay
más que soplar y hacer botellas. » (Spagnolu)
« Les cailles ne tombent pas toutes rôties du ciel. » (Français)
« Attendre que les cailles tombent du ciel, toutes rôties. »
(Français)
« Les alouettes rôties ne se trouvent pas sur les haies. »
(Français)
« Les alouettes rôties ne tombent pas dans la cheminée. »
(Suisse)
« Les pigeons rôtis ne volent pas. » (Anglais)
« Se figurer qu’il n’y a qu’à se baisser et à prendre. »
(Espagnol)
« Le fruit mûr tombe de
lui-même, mais il ne tombe pas dans la bouche. » (Chinois)
« Les oiseaux rôtis ne volent pas en l’air. »
(Créole)
« À chì ùn stenta, ùn manghja. »
(v. travaddu)
Qui ne fait rien n’aura rien à manger.
« Chi non lavora non mangia . » (Talianu)
« Chi non suda, non ha roba . » (Talianu)
« Chi non studia, non mangia. » (Talianu)
« Chi non travaglia, muore alla paglia. » (Talianu)
« Nul bien sans
peine. » (Français)
“Avè
i costi in longu.”
« Avoir les côtes
en long. » (Français)
« Losciu à manghjà,
losciu à tribbulà (travaddà). »
Mou pour manger, mou pour
peiner (travailler).
« Long à manger, long à tout
faire. » (Gaélique)
U cuntrariu :
“ Chi è svelto a mangiare
è svelto a lavorare.” (Talianu)
« Travaglia u ghjornu
per manghjà a sera. »
Travailler juste pour
subsister.
« Vivre au jour le jour. »
(Français)
« Dormi com’è un saccu
(un sacconu, un papachjonu). »
Dormir comme un sac (un matelas de feuilles de maïs, de fougère,
d’asphodèles séchés).
« Dorme cum’è un ceppu
(cum’è un tassu, una ghjira). »
Dormir comme une bûche (comme un if, un loir).
« Dorme com’è u ciolu. » (v. nucenza)
Dormir comme l’ivraie.
« Dormir como un liròn. » (Spagnolu)
« Dormir a casquete quitado. » (Spagnolu)
« Dormir comme un loir (un ange, une
bûche, une marmotte, un bienheureux, une souche…). » (Français)
« Dormir à
poings fermés. » (Français)
« Dormi tra dui
cuscini. »
Dormir entre deux oreillers.
« Il dort sur ses deux oreilles. » (Français)
« Hà più detti
chè fatti. »
Il a plus de paroles que d’action.
« Faire plus de bruit que de besogne. » (Français)
« Avè tempu ed asgiu. »
Avoir tout le temps
nécessaire.
« Hè longu quant’è maghju. »
Il est aussi long (lent) que le mois de mai.
« Hè longu com’è una partica. »
(v. mesi)
Long comme une perche.
« Long comme un jour sans pain. » (Français)
« Pensa sempre ch’ellu
a da ghjunghje maghju. » (v. mesi)
Il pense toujours que
le (long) mois de mai va arriver.
« Pigliallasi ad asgiu. »
Prendre son temps.
« Travaglià à stonde
com’è i pittori. »
Travailler par à-coups comme les peintres.
« A prufessione di stà
à spassu ùn ci hè bisognu d’imparalla. »
On n’a pas besoin
d’apprendre à ne rien faire.
« O tempu, o tempu,
si cuntità mi voli, a notte bellu, è u ghjornu piovi. » (v. tempu chì
faci)
Temps, o temps, si tu veux me contenter, sois beau la nuit et fais
pleuvoir le jour.
« Più si face bè à i curioni
è più elli s’incuraghjiscenu. »
Plus on fait de bien
aux fainéants, plus ils s’encanaillent.
« U benistà (a ricchezza)
face l’omu corciu. » (v. benistà)
L’aisance rend l’homme paresseux.
« A donna chì travaglia in casa è fora per mantene u maritu
à spassu hè bella boia. »
La femme qui travaille
au logis et dehors pour subvenir aux besoins du mari paresseux est une esclave.
« Omu flemmaticu
hè spessu ghjudiziosu. » (v. ghjudiziu)
L’homme paresseux est souvent ingénieux.
« Il bisogno fa l’uomo ingegnoso.“
(Talianu)
«
L’homme oisif est un bon prophète. » (Bulgare)
« À chì svilisce
e difficultà, nunda di
grande puderà mai fà. » (v. incertezza)
Celui que les difficultés découragent ne fera jamais rien de grand.
« Le travail n’épouvante que les âmes faibles. » (Louis XIV)
« Celui qui hésite n’atteindra jamais
Jérusalem. » (Juif)
« Pass’è veni
è mai finia da i Piazzoli à
Monaccia. » (v. tranchjara, paesi)
Oisiveté dite des habitants de ces deux villages qui passaient leur
temps à se promener.
« Avè pocu laziu. »
Être très peu motivé.
« Esse à l’oziu. »
Être désoeuvré.
« L’oziu hè madre di tutti i vizii. » (v. viziu)
« L’oisiveté est la mère de tous les vices. » (Français)
« Aghju u mo culu pestu à forza
di stà à chjinà, hè megliu avellu
pestu ca d’andà à travaglià. »
J’ai mon cul contus à
force d’être assis, il vaut mieux l’avoir contus que d’aller travailler.
« Travagliu di a dumenica,
si mette inde u saccu tafunatu. »
Le travail du dimanche n’est guère profitable.
« Di mamma astuta nasci a fiddola tranchja. » (v. mamma, cattiva educazioni)
« E mamme paladine facenu e figliole corce. »
D’une mère prodigue nait une fille fainéante.
Sarà pò dassi u risultatu di un’educazioni troppa brava pà a fiddola, ùn mittindula
micca in situazioni «d’amparera » è di rispunsabilità ;
troppa « guasta ».
I cattivi fatti di l’assistenza è di a cattiva educazioni. Certi mammi troppu bravi ùn volani micca
chì i si fiddoli cunniscissini i stessi straziii è i stessi travaddacci chè iddi.
Sans doute est-ce le résultat d’une éducation
trop protectrice de la fille, ne mettant pas cette dernière en situation
« d’apprentissage » et de responsabilité, trop « couvée ».
Des méfaits de l’assistanat et de la mauvaise éducation. Certaines mères trop
protectrices ne veulent pas que leur fille connaissent les mêmes travaux ni les
mêmes peines qu’elles.
« Une fille paresseuse
aime une mère ménagère. » (Persan)
U cuntrariu hè dinò una virità
parchì una mamma troppu brava, troppu astuta, faci una fiddola
cattiva, com’è a dici u pruverbiu :
Peut être comparé à une
situation inverse lorsque les géniteurs de peu de qualité enfantent de beaux
spécimens comme dans le proverbe :
« A laide
chatte, beaux matous. » (Français)
« Aux vilains matous, les belles chattes. »
(Champagne)
« Ùn cuglieria
mancu cinquini per mezu. »
Il ne ramasserait même pas les pièces de cinq francs par moitié (Le bénéfice
était souvent partagé par moitié entre le propriétaire et le travailleur).
« Pichja tù, chì « han » u faraghju eiu. »
Toi frappe ! Moi
je ferai « han ». (Comble de la paresse)
« Sta volta, ùn avendu
suminatu, di fame hà da more Turcuvatu. »
Cette fois, n’ayant pa semé, Turcuvatu va mourir de
faim.
Si dici di calchissia chì hà pocu laziu di suminà è chì si truvarà oghji o dumani in u bisognu.
Se dit de qqn. qui n’a
pas envie de semer et qui se retrouvera tôt ou tard dans le besoin.
« Per u travagliu, quelli di Pastina, ùn sò boni nè
a sera nè a matina. » (v . paesi)
Les habitants de Pasina ne sont guère travailleurs.
« Voglia di travaglià saltami addossu è fammi travaglià u menu ch’eo possu. »
Envie de travailler
attrape-moi et fais-moi travailler le moins possible. (Se dit d’un fainéant)
« Ùn aghju laziu
di travaglià ; andaraghju
da Simon Francè chì lu
vende. »
Je n’ai aucune envie
de travailler ; j’irai l’acheter chez Simon Francè.
« Le paresseux
est toujours débordé de travail. » (Basque)
« Faci u turistu. »
Il fait le touriste.
Si dici di calchissia chì ùn facia nudda. Facia com’è u turistu chì passava u tempu à spassighjà.
Se dit de qqn. qui ne
travaillait pas. Il se comportait comme le touriste qui passait son temps à se
promener.
« Essa sempri à caccia a piscà. » (v. caccia)
Être toujours à la
chasse et à la pêche. (De qqn. qui ne fait pas grand-chose)
« Un chasseur et
un pêcheur à la ligne n’ont jamais acheté une vigne. » (Catalan)
« A ricchezza
face l’omu corciu. » (v. ricchezza)
La richesse rend l’homme paresseux.
« A sera lioni, a mani cuglioni. » (v.lionu)
Le soir des lions, le matin des couillons.
Si dici di quiddi chì si stancani a sera o a notti surtindu à fistighjà. A mani sò stanchi è ùn di la facini ad arrizzassi à bon’ora.
Se dit souvent des personnes qui utilisent beaucoup d’énergie le soir
ou la nuit pour sortir s’amuser. Le matin venu ils sont fatigués et ont de la
peine à se lever tôt.
« A seia lioin, a mättin coggiein. » (Liguria)