Ziteddi :

Enfants:

 

 

« Unu ùn hè nulla, dui sò una burla, trè sò qualcosa è quattru sò ogni cosa. »

Un (enfant) ce n’est pas suffisant, deux c’est une farce, trois ça compte et quatre c’est important.

Da ritena l’impurtanza di i ziteddi in a famidda. À u cuntrariu di a ghjenti d’oghji chì t’hani aiuti suciali, essa numarosi ùn era micca un pesu pà a famidda. In fatti, ancu senza riceva aiuti suciali, i famiddi bramavani avenni monda par intrattena è sviluppà u patrimoniu famigliali. Una spezia di spiritu d’impresa liata da un cuntrattu suciali (si travaddava pà a famidda), paria accodda è intrattena l’unità famigliali. U fiddolu solu ùn era micca un beddu affari.

A noter l’importance des enfants dans une famille. Leur nombre n’était pas un handicap, comme semble le croire la majorité des gens aujourd’hui, malgré les aides sociales. Au contraire, bien que ne recevant aucune aide sociale, les familles souhaitaient avoir de nombreux enfants pour entretenir et développer le patrimoine familial. Une sorte « d’esprit d’entreprise » accompagné d’un  « pacte social » (on travaillait pour la famille) semblait apporter et entretenir  une unité familiale. L’enfant seul n’était pas une « bonne »  affaire.

 «  Figlio solo, maleducato.” (Talianu)

“ Uno y ninguno, todo es uno. » (Spagnolu)

 «  Celui qui n’a qu’un enfant n’en a aucun. » (Rég. Agen)

«  N’avoir qu’un enfant c’est ne pas en avoir. » (Espagnol)

«  Trop d’enfants n’a jamais fait éclater le toit de la maison. » (Roumain)

« Diu vi dia bona sorte, prima in vita è dopu morte, grazia è bona furtuna, sette masci è femina una. »

Puisse Dieu vous apporter de la chance en vous accordant sept garçons et une fille.

« Diu vi dia bona furtuna, setti masci è femina una. »

Dieu vous apporte bonne fortune, sept garçons et une fille.

« Ognunu ride è a casa hè festosa, se bene maschi ; ma tuttu cambia se nasce imbece una pisciulosa. »

Tout le monde est heureux et la maison est fière, s’il naît un garçon ; mais tout est différent s’il vient au monde une pisseuse.

« Hè megliu avè una femina chè esse senza figlioli. »  (v. famidda)

Il vaut mieux avoir une fille que se trouver sans enfant.

Si u primu ziteddu bramatu era una femina, par via di raghjoni pratichi d’aiutu di a mamma, i masci aviani un più gran valori pà a prusperità di a casa. In fatti, a femina pà u più, s’alluntanava da a casa una volta maritata, inveci chì u masciu si ni stava vicinu o ancu in casa paterna fendu un « appicciu »,  dendu più valori à u casali.

Si le premier enfant souhaité était la fille, pour des raisons pratiques d’aide à la mère, les garçons bénéficiaient d’une plus grande valeur dans la prospérité de la maisonnée. En effet, la fille avait plutôt tendance à quitter le foyer après le mariage, alors que le fils  se rapprochait ou s’installait même dans la maison ou dans un « extension », apportant au foyer une plus value.

«  Avoir trois filles, c’est dormir la porte ouverte ». (Tout ce qu’on possède partira avec la dot. (Coréen)

«  Le fils est le support de la maison, la fille, le butin d’autrui. » (Géorgien)

«  Le fils nait tourné vers l’âtre, la fille tournée vers la porte. » (Chinois)

«  Sept fils procurent aux enfants un fauteuil au paradis, sept filles, une place en enfer. » (Juif)

«  Quand la fille naît, même les murs pleurent. » (Roumain)

«  Une fille, c’est une marchandise qu’on vend à perte. » (Chinois)

«  Quand naît une fille, c’est comme si sept voleurs pénétraient dans la maison. » (Polonais)

«  La mère la plus heureuse en fille est celle qui n’a que des garçons. » (Chinois)

« Elever une fille c’est planter un arbre dans le jardin du voisin. »  (Indien)

Sintimu cuntrariu in u pruverbiu chì suveta chì valurizighja a piazza di a femina in a famidda :

Sentiment contaire exprimé dans ce proverbe qui valorise la place de la fille dans la famille :

«  Une bonne fille vaut à elle seule plus que sept fils. » (Russe)

 « À chì voli una bedda famiglia, principii pà una figlia. »

Si vous voulez avoir une belle famille, commencez par une fille.

« Donna di bona ziglia, deve cumincià cun’ una figlia. »  (v. famidda)

Femme de bonne famille, doit commencer par une fille.

U primu ziteddu era più bramatu s’idd’era una femina. Quandu si pensa à una famidda più o menu numarosa, si pò spiigà pà a  parti chì a femina duvia piddà quandu l’altri ziteddi vinariani à nascia. Saria un aiutu indispinsevuli pà a mamma in tutti l’atti di a vita famigliali. À spissu, in i famiddi numarosi, a femina maiò tinia a piazza di siconda mamma è participava à tutti i facendi di a casa.

Le premier enfant était davantage apprécié si c’était une fille. Placé dans un contexte de famille plus ou moins nombreuse, cela peut s’expliquer par le rôle que devait jouer cette fille lorsque les autres enfants suivraient. Elle serait une auxiliaire utile pour la mère dans tous les actes de la vie familiale.

 Souvent, dans les familles nombreuses, la fille aînée avait la fonction de mère adjointe et participait à toutes les tâches domestiques de la maison.

 «  Chi vuol fare bella famiglia, incominci dalla figlia. » (Talianu)

«  Beata quella famiglia che ha per primo una figlia. » (Talianu)

«  Fortünada quela spusa che la prima l’è öna tusa. » (Lombardia)

 «  La femme la plus heureuse est celle qui a ses  filles avant ses garçons. » (Arabe)

«  Le premier enfant du chanceux est une fille. » (Espagnol)

«  La femme la plus heureuse est celle qui a ses filles avant ses garçons. » (Arabe)

« Ziteddi, pena è doli. »  (v. dulori, pena)

Les enfants sont source de douleurs et de deuils.

«  Chi disse figliuoli, disse duoli. » (Talianu)

«  Chi disse fìgghie, disse uà. » (Puglia)

«  Chi ha figli ha guai, chi non l‘ha non riposa mai. » (Talianu)

«  Chi ha di fiù, ha di guai. » (Emilia)

«  Chi gh‘à di scèc, gh‘à di fastöde. » (Lombardia)

«  Figlioli da allevare, ferro da masticare. » (Talianu)

 «  Les enfants sont un fardeau éternel. » (Japonais)

«  U zitellu ch’ùn vole andà à a scola, và ritrusendu cum’è i pulletri sumerini. »

L’enfant qui ne veut pas aller à l’école, va en reculant comme les ânons.

« Pè vechji è zitelli, asgiu è canistrelli. » (v. ziteddi)

Pour les vieux et les enfants, de l’aisance d’esprit, de la facilité et des canistrelli.

« À chì hà zitelli hà muvrelli. »  (v. muvra)

Quand on a des enfants on a aussi des petits mouflons, intenables.

«  Ai fanciulli, i trastulli. » (Talianu)

«  Zitelli e polli, mai satolli. » (Talianu).

 «  On n’a jamais assez d’enfants ni de verres. » (Ils sont tous les deux très fragiles). (Juif)

„Se mi vede è ùn mi piglia corcia hè quella famiglia. »

Malheur à la famille qui me voit et ne me prend pas.

« Corciu à chì ùn hà zitelli. »

Malheureux ceux qui n’ont pas d’enfants.

« Se a to figlia ùn voli marità, cù u so galente si ne pò scappà. » (v. matrimoniu)

Si ta fille veut se marier, avec son élu elle peut s’échapper – sans autorisation.

Era l’usu, pà i ghjovani innamurati di « scappà » (lascià a casa paterna à l’appiattu) quandu i parenti ùn erani micca d’accunsentu par lascialli addunisciasi, o ancu quandu l’unioni era dighjà stata fatta è ch’idda si vidia.

Il était de coutume, pour de jeunes amoureux de « s’échapper » (quitter le domicile familial en cachette) lorsque les parents n’étaient pas consentants à leur union, ou bien lorsque l’union avait été déjà consommée d’une manière voyante.

« Quandu un zitellu si sbrama, mancu mamma n’ùn chjama. » (v.brama)

Lorsqu’un enfant se défoule (se fait plaisir), il n’appelle pas sa mère.

« Tal calzu tal maddolu, tal babbu tal fiddolu. » (v.babbu, sumidda, agricultura)

Tel pied, telle bouture, tel père, tel fils.

«  Come il padre, tale il figlio. » (Talianu)

«  Tale pate tale figlio, tale mamma tale figlia. » (Campania)

«  Qual principio, tal fine. » (Talianu)

«  Qual proposta, tal risposta. » (Talianu)

«  Quale il cappellano, tale il sacristano. » (Talianu)

«  Quale la pianta, tali i frutti. » (Talianu)

«  Quale uccello, tale il nido. » (Talianu)

«  Il ramo s’assomiglia al tronco. »  (Talianu)

“ Tal patrone, tal servitore. » (Talianu)

«  Tale il gregge, qual’è chi lo regge. » (Talianu)

«  Tale la patrona, tale la serva. » (Talianu)

«  Il ramp somiglia al tronco. » (Talianu)

 «  Quale madre, tale figlia. » (Talianu)

“ De tal jarro, tal tepalcate. » (Spagnolu)

«  De tal palo, tal astilla. » (Spagnolu)

«  De padre cojo, hijo renco. » (Spagnolu)

«  De tal padre, tal hijo. » (Spagnolu)

 «  D’une bonne vigne prend le plant. » (Français)

« D’une bonne mère prend la fille. » (Français,  rapprochement entre  la fille et la mère)

«  Tel arbre, tel fruit. » (Français)

  « Telle maquerelle, telle putain. » (Espagnol)

«  Telle graine telle plante. » (Indien)

«  Tel pot, tel couvercle. » (Turc)

«  Tel prêtre, telle paroisse. » (Russe)

«  Tel maître, telle école. « (Allemand)

«  Tel homme, telle boutique. » (Tchèque)

«  Telle farine, telle bouillie. » (Lituanien

«  Tel oiseau, tel nid. » (Lituanien)

«  Telle tête, telle casquette. » (Lituanien)

«  Telle graine, telle plante. » (Indien)

«  Tel don, tel donneur. » (Français)

«  Si l’eau est transparente d’en haut, elle est transparente d’en bas. » (Tels parents, tels enfants, Coréen)

«  Telle forêt, tel gibier. » (Géorgien)

«  D’un bon père sortira un bon fils. » (Oubykh,  encore parlé en Turquie) 

«  Comme est le moule, ainsi est le gâteau. » (Malais)

«  Tel empereur, telle cour. » (Chinois)

«  Telle mère, telle fille. » (Juif qui prend la mère comme exemple)

«  Tel curé, telle pénitence ; tel maître, telle ordonnance. » (Amharique,  parlé en Ethiopie) )

«  Telle chair, tel couteau. » (Italien).

«  Tel couteau, tel fourreau. » (Français)

« À u calzu sumiglia u magliolu, tale hè u babbu è tale hè u figliolu. »  (v. babbu, campagna, agricultura)

Au pied de vigne ressemble la bouture, tel est le père et tel est le fils.

 « Di gattivu calzu ùn ne piglià magliolu, male u babbu, peghju u figliolu. »  (v. babbu, campagna, agricultura)

D’un mauvais pied de vigne ne prend pas bouture, mauvais est le père et pire est le fils.

«  De mauvais corbeau, mauvais œuf. » (Oudin, 1 640)

«  De mauvais grain, jamais de bon pain. » (Meurier, 1 568)

«  De put oef, put oisel. » (Français XIII°s.)

«  De méchant œuf, méchant oiseau. » (Français)

« U figliu da u babbu esempiu piglia hè  simile à la mamma è ancu a figlia. » (v. sumidda, babbu, mamma)

Un fils prend exemple sur son père, et la fille sur sa mère.

«  Ugni pranzu allu cippu assimiglia cumi è la mamma è la figlia. » (Calabria)

«  Il figlio al padre s’assomiglia, alla madre la figlia. » (Talianu)

«  La buona madre fa la buona figliola. » (Talianu)

«  Di buona terra to’ la vigna, di buona madre to’ la figlia. » (Talianu)

«  Cabra por viña, cual ma madre tal la hija. » (Spagnolu)

«   Por do salta la cabra, salta la chiva. » (Spagnolu)

 «  Telle mère, telle fille. » (Juif)

« On ne peut donner que deux choses à ses enfants : des racines et des ailes. » (Juif)

« Quandu u ziteddi parla, u maiò hà parlatu. »

Les enfants répètent les  propos des parents.

“Per sapè i guai di a casa ùn s’hà chè da spiulà i zitelli.”  (v. educazioni, diciaredda)

Pour connaître les malheurs des familles il suffit d’interroger les enfants.

«  Quando il piccolo parla, il grande ha parlato. » (Talianu)

«  Pri campaniari li campani nichi, primu hannu a campaniari li campani granni. » (Sicilia)

 «  Ce que chante la corneille, si (ainsi) chante le cornillon. » (Prov. Gallica, XV° s.)

« Donni è ziteddi sò curiuseddi. »  (v.donna)

Les enfants et les femmes sont curieux.

« Chì ùn hà figlioli ùn hà mancu grandi. »

Qui n’a pas des enfants petits, n’en a pas grands.

« Chì hà un figliolu solu, ci pò cuntà pocu. »

On ne doit pas compter sur le fils unique.

« Chì hà un ochju solu spessu si lu tocca. » (Fig.)

Celui qui n’a qu’un  œil le touche souvent. (Figuré)

“ Uno y ninguno, todo es uno.” (Spagnolu)

 «  N’avoir qu’un seul enfant c’est ne pas en avoir. » (Espagnol)

« À chì alleva ùn hà asgiu.”

Celui qui élève des enfants n’a guère de liberté.

« À chì ùn alleva da chjuchi ùn hà da maiò.”

Celui qui n’élève pas de petits ne peut avoir des grands.

« Quelle chì allevanu i figlioli filanu a rocca d’oru. »

Celles qui élèvent les enfants filent la quenouille en or.

« Se u babbu è a mamma sò mori ùn ponu sperà d’avè figlioli bianchi. »

Un père et une mère noire ne peuvent espérer avoir un enfant blanc.

«  D’un sac à charbon il ne saurait sortir blanche farine. » (Académie, 1 835)

“I figlioli sò a gioa di a casa.”  (v. casa, gioia)

Les enfants sont la joie de la maison.

«  I figli sono la ricchezza dei povari. » (Talianu)

«  Enfants sont richesses de pauvres gens. » (Français)

«  Les enfants valent mieux que la richesse. » (Islandais)

«  Dans une maison pleine d’enfants, le diable n’entre pas. » (Kurde)

«  Une maison sans enfants est comme un cimetière. » (Inde)

«  L’argent est une richesse morte : les enfants sont une richesse vivante. » (Chinois)

« Malheur à la maison où il n’y a pas d’enfants. » (Anglais)

« Qui n’a pas d’enfants n’a pas de lumière dans ses yeux. » (Persan)

« Qui a beaucoup d’argent et pas d’enfants il n’est pas riche ; qui a beaucoup et pas d’argent, il n’est pas pauvre. » (Chinois)

« Ziteddu chì pienghji ingrassa. »

Il faut qu’un enfant pleure pour bien en profiter.

« Chì ùn pianghje mancu tetta. »

L’enfant qui ne pleure pas ne tête pas.

« Zitellu chi pianghje soffre o hà bisognu. »

Enfant qui pleure souffre ou a faim.

«  Si l’enfant ne pleure pas, sa mère ne lui donne pas le sein. » (Grec)

«  La mère n’allaite son enfant que lorsqu’il pleure. » (Géorgien)

«  Cœur qui soupire n’a pas ce qu’il désire. » (Français)

«  On ne donne pas le sein à l’enfant qui ne pleure pas. » (Turc)

« U pane cù l’acqua, à i zitelli, li face i capelli (i denti) d’oru. »

Du pain et de l’eau donnés aux enfants, leur donnent des cheveux (des dents) en or.

Da ritena l’impurtanza di u pani è di l’acqua in u manghjà. U nosciu ripastu s’accumpagna sempri di pani è d’acqua. Da ritena dinò a rifarenza à u pani di Ghjesù, simbulu di spartimentu.

Notons l’importance du pain et de l’eau dans l’alimentation. Notre repas s’accompagne toujours de pain et d’eau. Notons aussi la référence au pain du Christ, symbole du partage.

« Carne chì cresce vole mesce. »

Enfant qui grandit exige des mèches.

Allusioni fatta à a necessità di una educazioni strinta di u ziteddu. Si trattarà di a miccia (u stupinu), listessa à una fibbia o sarà un bastonu (a rica) ?

Allusion faite à la rigueur nécessaire dans l’éducation d’un enfant. S’agit-t-il d’une mèche, équivalente à la lanière ou au bâton (a rica) ?

 « Allivatu com’è u basilicu à u balconu. »

Elevé comme le basilic sur la fenêtre.  (Avec grand soin et grande attention)

“Ziteddi allivati, bucconi ghjittati.”  (v. educazioni)

Enfants élevés, bouchées jetées. (Peine perdue)

« T’hà sempri u latti annant’à u nasu. »

Il a encore du lait sur son nez. (Il est très jeune)

«  Está con la leche en los labios. » (Spagnolu)

«  Si on lui tordait le nez, il en sortirait du lait. » (Français)

« À figliolu è à caniolu dalli i vezzi chì tù li poi mantene. »  (v.ghjacaru)

Aux enfants et aux chiots donne les habitudes que tu peux maintenir.

« Figlioli senza rica, Diu li maladica. » 

Dieu maudisse les enfants sans discipline.

« A rica, malasciu duve ella trica. »

Malheur là où il n’y a pas de discipline.

« Piscia chì hè sudori ! »  (v.educazioni)

Pisse car c’est de la sueur.

Allusioni fatta à a necessità di a severità in l’educazioni di i ziteddi.

Allusion faite à la rigueur nécessaire dans l’éducation des enfants.

«  Enfant par trop caressé, mal appris et pis réglé. » (Français)

«  Qui traite son fils délicatement, l’embarque sur un vaisseau fragile. » (Allemand)

«  Si l’on satisfait le porcelet qui grogne et l’enfant qui pleure, on aura vilain enfant et bon porcelet. » (Danois)

« I zitelli devenu esse allusingati. »

Les enfants doivent être gâtés.

Appuculera di a severità di l’educazioni di i ziteddi incù atti più bravi è piuttostu dulci in i pruverbii chì suvetani :

Atténuation de la rigueur de l’éducation des enfants par des actes plus généreux et enclin à la douceur dans les proverbes :

«  Il vaut mieux laisser son enfant morveux que de lui arracher le nez. » (Français)

«  Je ne l’aime pas parce qu’il est bon, mais parce qu’il est mon petit enfant. » (R. Tagore)

« U catellu è u zitellu vanu duv’elli sò allettati. » (v. ghjacaru)

Les chiots et les enfants vont là où ils sont appelés.

« E ghjuvanotte deven’esse curate com’è u granu à u sole. »

Les jeunes filles doivent être surveillées comme le blé au soleil.

«  Qui a des filles est toujours berger. » (Français)

«  Une fille nubile est comme le sel de contrebande. » (Il faut se hâter de les mettre en sûreté)  (Chinois)

«  Il est aussi difficile de gouverner une maison pleine de filles que d’alimenter un grand feu avec des brindilles. » (Tamil, sud-est de l’inde)

« Ùn ti lascià mai i to figlioli soli dintornu à u focu o à porta spalancata, nè duve sò animali, se ùn voli à u ritornu, truvati scunsulata. »  (v. prudenza)

Ne laisse jamais tes enfants seuls près du feu ou avec la porte grande ouverte, ni au milieu des animaux, si tu ne veux pas, à ton retour, te retrouver inconsolable.

« Carcu à figlioli com’è a cioccia. »  (v. ghjaddina)

Famille nombreuse comme celle de la poule couveuse.

« U zitellu settinu campa megliu chè l’uttinu. »

Le bébé né à sept mois vit mieux que celui né à huit mois.

Pari essa cuntrariu à a cunniscenza medicali. Un ziteddu uttinu hè più furmatu chè quiddu sittinu. Sta cridenza sarà in rapportu incù u numaru sacru « setti » ?

Semble en contradiction avec la connaissance médicale. Un enfant de huit mois est davantage formé que celui de sept. Cette croyance est-elle en rapport avec le chiffre sacré « sept » ?

« Ùn cuntà d’avè figlioli sin’à ch’elli ùn hanu avutu russettu è vaghjolu. »

Ne compte pas avoir d’enfants tant qu’ils n’auront pas eu la rougeole et la variole.

« À chì si chjina incù i ziteddi, s’arrizza muccicosu (cù a camisgia cacagliulosa). »

Qui se couche avec des enfants se lève avec des morves (avec la chemise salie).

« Chì si chjina cùi ghjaddini s’arrizza cù i pidochji (pelliccioni). »

Qui se couche avec les poules se lève avec des poux (plumes).

« Chì cù i porci si chjina, cù i pulgi s’alza. « (v. ghjaddina, purceddu, sumidda)

Qui se couche avec des cochons se lève avec des puces.

 «  Chi dorme con i cani, si alza con le pulci. » (Talianu).

«  Chi va a dormir coi cani, se alza coi pùlisi. » (Venezia Giulia).

«  Qui dormit cum cane runzosu si nde pesat runzosu e mezzo. » (Sardegna).

«  Quien con niño se acuesta, cagado amanece. » (Spagnolu)

 «  Quand on se couche avec les chiens, on se lève avec des puces. » (Russe)

«  Ne jouez pas avec les chiens, ils deviendront vos cousins. » (Arabe)

«  Qui hante chien, puces remporte. » (Français)

« Qui s’endort avec le cul qui gratte se réveille avec les doigts qui puent. » (Africain)

« Duve ùn ci hè zitelli si spegne u focu. »

Lorsqu’il n’y a pas d’enfant le foyer disparaît.

«  Celui à  qui Dieu ne donne pas d’enfants, le diable lui donne des neveux. » (Espagnol)

«  Malheur à la maison où il n’y a pas d’enfants ! » (Anglais)

«  Qui n’a pas d’enfants ne sait pas pourquoi il vit. » (Alsacien)

« I zitelli è le galline imbruttanu a casa. »  (v.ghjaddina)

Les enfants et les poules salissent la maison.

“ I figli e i polli sporcano in casa.” (Talianu)

 « Alliscia a mamma pà avè a fiddola. » (v. mamma, alliscera )

Il caresse la mère pour avoir la fille.

«  Passer la main dans le dos. » (Français)

«  La tête d’un pauvre buveur tourne après deux coupes ; un homme vain perd son équilibre avec une petite flatterie. » (Chinois)

«  On peut reconnaître de quatre manières que le flatteur est un faux ami : il approuve lorsque vous agissez mal, il approuve lorsque vous agissez bien, il proclame vos louanges et vous dénigre derrière vous. » (Sigâlovâda-Sutta)

«  Quiconque flatte ses maîtres, les trahit. » (Jean Baptiste Massllon)

« Figliola sola, alliscia a coda. »

Fille unique lisse la queue.

A fiddola sola pò avè un gran valori in casu di matrimoniu.

L’unique héritière peut avoir une grande valeur matérielle par l’intermédiaire du mariage.

«  Chi ha un sol figlio lo fa matto e chi ha un porco solo lo fa grasso. » (Talianu) 

«  Figghie sule, mal’ambarate. » (Puglie).

«  Chi ha un sol figlio spesso se ne ricorda. » (Toscana).

 “Ghjoca cù i fanti, ùn schirzà cù i santi.”  (v. santi)

Joue avec les enfants et ne plaisante pas  avec les saints.

“ Scherza con i fanti e lascia stare i santi.” (Talianu)

 « Ùn hè un bon figliolu quellu chì dumanda a parte à u babbu. »

N’est pas un bon fils celui qui demande sa part à son père.

«  Qu’il est plus aigu que la dent d’un serpent d’avoir un enfant ingrat. » (Shakespeare)

« Carne zitellina cunsuma è face ruina. » (v.esagerazioni, spindiera)

La jeunesse dilapide et ruine la maison.

 « Zitelli è pollu, ùn hè mai satollu. »  (v.esagerazioni, manghjà è bia, ghjaddina, spindiera)

Les enfants et les poulets ne sont jamais rassasiés.

«   Preti e polli non son mai satolli. » (Talianu)

«  Cani, preti e polli non son mai satolli. » (Talianu)

«  Uccellin che mette coda, mangia ogn’ora ogn’ora. » (Toscana)

 « Tempi crudi, moglia scalza è zitelli nudi. » (v. matrimoniu, puvertà, straziera)

Temps rude, femme nu-pieds et enfants dénudés.

«  Tirer le diable par la queue. » (Français)

« Voli fà figliu è figlianu. » (v. esagerazioni)

Il veut contenter tout le monde.

«  Il veut contenter tout le monde et son père. » (Français)

« À chì hà fiddola à guastà, i mandi in Marseglia à navigà. » (v. cattiva educazioni, cità)

Qui veut corrompre ses enfants les envoie à Marseille naviguer.

« Altrò », vulia dì l’incunnisciutu. Parta in cuntinenti, pà u più in Marsiglia, era par a famidda chì si firmava in Corsica, un gran misteru, o ancu un priculu, è ancu di più quandu si trattava di navigà. U buliumu stranu si facia incù l’incertu, l’arubbera, a scruccunaria, a perdita d’appicci suciali è ligali.

« Ailleurs »  était perçu comme l’inconnu. Partir sur le continent proche, le plus souvent à Marseille, représentait pour la famille restant en Corse une grande incertitude voire même un certain danger, et encore plus lorsqu’il s’agissait de naviguer. Une confusion étrange se faisait avec l’aventure, la rapine, l’escroquerie, la perte des repères sociaux et légaux.

« Ziteddi chjuchi, pinseri chjuchi ; ziteddi maiori, pinseri maiori. »  (v. pinseri)

Petits enfants, petits soucis ; grands enfants, grands soucis.

«  Figli piccoli, fastidi piccoli ; figli grandi, fastidi grandi. » (Talianu)

“ Piccine so fiure, granne so delure . » (Puglia)

“ Los hijos no dán gusto más que cuando se hacen . » (Spagnolu)

 «  Petits enfants, petite peine ; grands enfants, grande peine. » (Breton)

«  Enfants petits, petits soucis ; enfants grandis, grands soucis. » (Scandinave)

«  Un homme sans enfants est un roi sans souci. » (Persan)

« Les enfants sont des soucis certains et des réconforts incertains. » (Anglais)

« Ogni leva peghjura. »

Chaque génération empire.

Vista pessimista di l’avvena. Mancu di cunfidenza in i generazioni à vena.

Vision pessimiste de l’avenir. Manque de confiance dans les générations futures.

« Un babbu pò mantena centu fiddoli, centu fiddoli ùn poni mantena un babbu. »  (v.babbu)

Un père peut faire vivre cent enfants, cent enfants ne peuvent faivre vivre un père.

Stu pruverbiu, com’è quiddu chì suveta, moscia bè a piazza di u babbu in a sucietà corsa. Hè u pilastru annant’à u quali si custruisci a famidda, a furturezza induva idda s’agrotta è si pruteghji, u sulaghjolu chì pò mantena u manghjà è u beni stà. Inveci i ziteddi ùn sò micca sempri ricunniscenti. In ritornu ùn sò micca sempri capaci d’assicurà u beni stà di u babbu.

Ce proverbe comme le suivant, illustre bien la valeur du père dans la société corse. Il est le pilier sur lequel se construit la famille, la forteresse dans laquelle elle se réfugie et se protège, le grenier qui peut garantir sa subsistance et son bien être. Par contre les enfants ne sont pas toujours reconnaissants. En retour ils n’assurent pas forcément le bien être du père.

«  Basta un padre a governare cento figliuoli e cento figliuoli non bastano a governare unpadre. » (Talianu)

«  Un pare mantien diese fioi ; ma diese fioi no xe boni de mantegnir un pare. » (Veneto).

«  Na mamma fa pe centu figghi ; centu figghi non fannu pe na mamma. » (Calabria, chì  cedi

a piazza à a mamma).

«  Un padre para cien hijos, y no cien hijos para un padre. » (Spagnolu)

 «  Un père nourrira bien dix enfants, mais dix enfants ne nourriront point un père. »

(Danois)

«  Neuf enfants trouvent place entre les bras de leur père, mais il n’y a jamais assez de place pour un père dans les maisons de neuf fils. » (Estonien)

«  Un père vaut plus qu’une centaine de maîtres d’école. » (G. Herbert)

«  Un père soutient dix fils, mais dix fils ne peuvent soutenir un père. » (Polonais)

«  Une mère nourrit plus facilement sept enfants que sept enfants une mère. » (Alsacien, qui privilégie le rôle de la mère)

« U babbu i stringhji, u fiddolu i spula. » (v. risparmiu, babbu, avarizia)

 Le père économise, le fils dilapide.

« Babbu pianta, figliolu spianta. »

Le père plante, le fils arrache.

 « Babbu incagna è figliu magna. »

Le père met de côté, le fils dévore.

U babbu, cunniscindu u so statutu di capu di famidda, pensa prima di tuttu à falla campà unestamenti è dignamenti. Sarà guidatu da a saviezza sempri pinsendu à u lindumani. U risparmiu ni faci parti. U fiddolu, sguciuratu, senza ingaghjamentu, senza freni, senza ubligazioni, ùn avarà micca i stessi primuri. Li piaciarà di più à parè è in quissa spidarà à spulera.

Le père, soucieux de son statut de chef et de soutien de famille, a pour préoccupation première de la faire vivre dignement. Il sera guidé par la sagesse qui consiste à penser au lendemain. L’épargne en fait partie. Le fils, insouciant, sans engagement, sans contrainte, sans obligation, n’aura pas les mêmes préoccupations. Il voudra davantage paraître et pour cela il dépensera sans compter. 

«  A padre avaro, figliuol prodigo. » (Talianu)

«  A pader avar, fioeu desperaa. » (Lombardia)

«  Pare che guadagna, fio che magna. » (Veneto)

«  A padre endurador, hijo gastador. » (Spagnolu)

 «  A père amasseur, fils gaspilleur. » (Français)

«  A père avare, fils prodigue. » (Français)

« À babbu corciu, figliolu paladinu. »  (v. tranchjara, babbu)

A père paresseux, fils courageux.

«  Allegator, allegator, para buen desparramador. » (Spagnolu)

 «  A père avare, fils prodigue. » (Français)

« Hè barba zitiddina. »

Il lui manque encore du poil au menton.

« U ziteddu bruttu è mal acconciu hè a vargugna di a mamma. »  (v. vargugna)

L’enfant laid et mal foutu est la honte de la mère.

Stu pruverbiu ùn pari micca piddà in contu u veru amori di una mamma pà u so ziteddu. Par idda u soiu hè sempri u più beddu. Faci parti di un mondu induva l’amori pari sparitu, induva l’aspettu materiali pidda u supra annant’à u sintimentu.

Ce proverbe ne semble pas prendre en compte le véritable amour d’une mère pour son enfant. Pour elle son enfant est toujours le plus beau. Il s’inscrit davantage dans un monde où l’amour semble absent, où l’aspect matériel prend le dessus sur l’émotionnel.

« Zitellu, nucente com’è l’acqua. »  (v. nucenza)

« Innucente cum’è l’acqua di e funtane. »

L’enfant est innocent (pur) comme l’eau.

Le rapprochement de l’enfant avec l’eau semble très significatif. L’eau a toujours été considérée comme symbole de la pureté et de la transparence.

«  Innocent comme l’enfant qui vient de naître. » (Français)

« Zitellu com’è l’acqua. »

Jeune comme l’eau.

« Avè sempri u chjoppulu in capu. »

Avoir encore la coque sur la tête. (Venir au monde)

«  Être sorti de l’œuf. » (Français)

« Essa sempri in u cinnaraghju. »

Être toujours dans l’âtre.

« À cinqui mesi qualcosa, à setti ugni cosa. »

A cinq mois qq.ch., à sept toutes choses. (Conseils donnés aux futures mamans)

« U pani datu à i ziteddi hè pani impristatu. »

Les enfants, à leur tour, aideront les parents.

« Pani è vinu facenu fantini. » (v. manghjà è bia)

Le pain et le vin sont excellents pour les enfants.

« Tanti zitelli, tanti sbarazzini. »

Autant d’enfants, autant de garnements.

Vechju chì dormi è zitellu chì veghja preparanu a teghja. »  (v.vichjara)

 Les vieux qui dorment et les enfants qui veillent sont des mauvais signes.

«  Er sonno è er compagno de la morte. » (Lazio)

«  Tri C su’ li nimici de li vecchi : catarru, caduta e cacareddha. » (Calabria)

« Jeune qui veille et vieux qui dort, signe de mort. » (Catalan)

« Si hà bellu chè nannà u zitellu quand’ell’ùn vole dorme. »

Inutile de bercer un enfant qui n’a pas sommeil.

 « Nipoti di preti, figlioli di veduva, cattivi allevi. » 

« Figliolu di veduva è nipote di prete caccianu u sonnu à chì ci cumpete. »   (v. nipoti, educazioni)

Les enfants de la veuve et les neveux du curé donnent bien du souci.

«  A chi il Signore non dà figlioli, il diavolo dà nipoti. » (Talianu)

 «  Celui à qui Dieu ne donne pas d’enfants, le diable lui donne des neveux. » (Espagnol)

« Fiddoli fatti di ghjornu. »

Enfants faits de jour.

Di pocu valori parchì i rapporti sessuali erani fatti di notti ed erani mal visti quandu si faciani di ghjornu.

 De peu de valeur car les rapports sexuels étaient réservés à la nuit et mal vus pendant la journée.

« Chì vole cugliunà i vultulelli, i pigli à l’attu, dopu ùn sò più quelli. »

Qui veut surprendre les enfants les prennent sur le fait, après ils ne sont plus les mêmes.

Manera d’educà guasgi listessu à quiddu par drizzà o amparà  l’animali ghjovani.

Principe d’éducation identique à celui utilisé pour le dressage ou l’apprentissage des jeunes animaux.

« A verità stà in bocca à i zitelli. »

La vérité sort de la bouche des enfants.

« À chì voli a verità vaga à u viculu. »

Celui qui veut connaître la vérité doit aller se pencher sur le berceau.

« Vai da l’innocentità se tù voli sapè a verità. «  (v. verità)

Va chez l’innocent pour connaître la vérité.

 «  Chi vuol saper la verità, lo domandi alla purità. » (Talianu)

 «  Voi sapè la verità ? Fà parlà l’innocenza. » (Lazio)

«  Los niños y los locos dicen las verdades. » (Spagnolu)

«  La vérité sort de la bouche des enfants. » (Français)

“I debiti di i babbi i paganu i figlioli.” (v. babbu, debiti)

Les enfants paient les dettes de leurs parents.

« Fatti di zitelli, fatti di puverelli. »

Les actes des enfants sont comparables à ceux des pauvres gens.

« U fattu di u ziteddu hè fattu ma micca cunnisciutu. »

Le travail des enfants est réalisé mais pas reconnu.

Pruverbiu chì valurizighja u travaddu di i ziteddi com’è quiddu di i furmiculi chì pian pianinu ghjunghjani à un risultatu.

 Proverbe qui valorise le travail des enfants comme celui des fourmis qui petit à petit arrivent à un résultat.

« Chì vole ghjudiziu ùn vada à u veculu. »  (v. ghjudiziu)

Il ne faut pas chercher la sagesse au berceau.

« Si gira monti è castelli, si trova un maritu ùn si trova micca un fratellu. » (v. matrimoniu)

On court par monts et par vaux, on peut trouver un mari mais pas un frère.

« Nè di zitellu nè di catellu ùn ti fidà ! » (v. ghjacaru, sfiducia)

Ne te fie ni à l’enfant ni au petit chien.

« Ciciolu, ciciolu, pare un nuciolu. Chè Diu lu guardi ! »

Ciciolu, ciciolu, on dirait un noyau. Que Dieu le protège !

« Chì Diu lu benedica ! »

Que Dieu le protège !

Prières pour conjurer le mauvais sort (l’annochju) dont pourrait être atteint le bébé ou l’enfant.

« Quandu spunta a barba ziferina, finita bella hè a zitellina. »

Lorsque la barbe clairsemée apparaît, l’enfance est bien terminée.